L’État et le Mfdc-Front sud signent un accord de paix à Bissau
Le gouvernement, représenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, et une délégation du Mouvement des forces démocratiques de Casamance-Front sud ont conclu un accord de paix, hier, dimanche 23 février, à Bissau. Sous l’égide du président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, il vient consolider le précédent signé en août 2022.
Une délégation du gouvernement du Sénégal, conduite par le Premier ministre Ousmane Sonko, et une autre des combattants unifiés du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) du Front sud ont signé, dimanche 23 février 2025, un accord de paix instaurant un cessez-le-feu dans la partie sud de la Casamance, peut-on lire sur le site d’informations du quotidien bissau-guinéen « Jornal O Democrata Guiné-Bissau ». Cet accord de paix, entériné à Bissau, sous l’égide du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, prévoit aussi la démobilisation des combattants du Front sud, basé à Kassolol et dirigé par César Atoute Badiate, ainsi que leur réinsertion dans la société, révèle le site d’informations du journal. Le document d’accord final a été aussi paraphé par le représentant de l’organisation humanitaire suisse, appelée « Hd », qui a participé aux négociations, ainsi que par le chef de la division de contre-espionnage militaire de Guinée-Bissau, le général de division Samuel Fernandes. Dans son allocution, Ousmane Sonko est revenu sur l’importance de ce protocole de paix.
« Nous venons de clôturer les travaux portant sur les négociations entre le Mfdc et l’État du Sénégal. Ce travail est le fruit d’une réunion du Comité de négociations qui est à pied d’œuvre depuis trois jours à Bissau. Cet accord constitue un grand pas pour un retour définitif de la paix en Casamance », a déclaré le chef du gouvernement qui a tenu à rappeler que la paix en Casamance constitue une priorité pour le gouvernement sénégalais.
« Le président Bassirou Diomaye Faye a un plan ambitieux, appelé « Plan Diomaye pour la Casamance » ; un plan de développement économique et social qui ne peut être mis en œuvre sans une paix définitive. Pour cela, nous saluons l’engagement du chef d’État guinéen Umaro Sissoco Embaló en faveur d’une paix définitive en Casamance. Tout ce qui impacte le Sénégal impacte aussi la Guinée-Bissau et vice-versa », a-t-il dit.
Pour sa part, le président Umaro Sissoco Embaló a rappelé, dans sa déclaration, la nécessité de préserver un espace de paix dans toute la sous-région. « On ne peut pas jouer avec la stabilité du Sénégal en Guinée-Bissau, quel que soit le président de la République. De même, le Sénégal ne peut pas jouer avec la stabilité de la Guinée-Bissau, quel que soit le président de la Guinée. Pendant le conflit politico-militaire de 1998, un grand nombre de personnes a fui vers le Sénégal », a-t-il soutenu. Ce nouvel accord vient consolider le cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août 2022, date du précédent accord signé par le gouvernement sénégalais et le groupe rebelle Mfdc du Front sud. Cette entente consistait en une déclaration d’engagement mutuel où les différents belligérants avaient manifesté leur volonté de parvenir à un accord de paix définitif en Casamance, en proie à un conflit armé depuis 1982. Ce protocole avait permis le retour progressif des déplacés dans la partie sud de la Casamance.