IMAGE, ETUDE SUR LA CARTOGRAPHIE DE LA DELINQUANCE: le viol, le cambriolage et les agressions en tête des infractions
Pendant 13 mois, l’Ecole Supérieure d’Economie Appliquée (Esea) et l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd) ont mené une enquête sur la cartographie de la délinquance au Sénégal. Menée sous la hou lette de l’Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), l’enquête a révélé que le vol, le cambriolage et les agressions arrivent en tête des actes de délinquance puisque leurs taux s’élèvent respectivement à73;59et52%.Dakar, Kédougou et Diourbel sont les régions les plus violentes.
Une enquête sur la délinquance a été menée sur toute l’étendue du territoire. Ce qui est une pre- mière dans le continent africain où des enquêtes de ce genre ne concernait que quelques régions. «Cette enquête de victimisation est déterminante pour les poli- tiques publiques de sécurité, car la délinquance ne peut pas être combattue sans pour autant la quantifier. C’est ce travail qu’ont mené, pendant 13 mois, l’ESEA ex-ENEA et l’ANSD», a indiqué le directeur général de l’ASP, le Dr Pape Khaly Niang. Le travail fait
par ces deux structures, sou- ligne-t-il, a donné naissance à un document substantiel sur l’analyse quantitative et qualitative de la délinquance au Sénégal. L’enquête qui a été menée dans toutes les régions du Sénégal a donné, en termes de pourcentage, des taux différents dans divers aspects de la délinquance. Pour l’atteinte à l’intégrité physique, la région de Kédougou vient en tête avec un pourcen- tage de 23,2%. La région du Baol se classe première en matière d’atteinte aux biens avec un pourcentage de 40%.
Les nouvelles formes de délinquance ont classé la capitale Dakar en première position avec un taux de 57,8%. La région de Matam a enregistré le taux le plus faible en atteinte d’intégrité physique avec un pourcentage de 13,2%. Dakar avec respective- ment 5 et 21.4% a les deux les plus faibles en atteinte aux biens et à l’intégrité physique. Le taux de prévalence de la délinquance est estimé à 30%, il en est de même pour celui du signalement. Quant au taux d’élucidation, il est de 21%. D’après le rapport, 2/3 des personnes interrogées ne se sentent pas en sécurité dans les
transports publics. Dans le ménages, les personnes interro- gées ont soutenu être souvent victimes de vol et de cambriolage qui ont atteint respectivement 73 et 59%. «Ces chiffres montrent que des efforts doivent être faits au niveau de la gouvernance sécuritaire », a soutenu Kumakh Ndour, directeur de l’ESEA.
VIOLENcE VErBALE, MANqUE DE cIVISME
Il est ressorti de ce travail que les délinquants s’adonnent à l’at- teinte aux biens d’autrui comme vol de bétail et le cambriolage. Même si, pour le spécialiste en criminologie, ces deux délits sont importants, ils ne sont pas alarmants. Car, les gens ne portent pas plainte contre ceux qui commettent ces infractions. «C’est parce qu’ils ont peur qu’ils ne vont pas à la police ou la gendarmerie dénoncer leurs voleurs ou cambrioleurs». D’autres formes de violence ont été aussi signalées par les enquêteurs de l’ESEA et de l’ANSD. Il s’agit de la violence verbale. Pour éradiquer cette forme de violence, affirme Me Niang, il faudra travailler sur les aspects comme le civisme. «Si
les gens insultent ou agressent, c’est parce qu’il y a un problème d’éducation civique», dit-il. Selon le directeur de l’ESEA, seuls 14% des actes de violence sont décla- rés. Aussi, dit-il, cette étude va combler le gap qui existe en quantité au niveau de la victimi- sation de la délinquance subie. «Les résultats issus de cette enquête vont permettre aux
autorités d’avoir des bases de données afin de prendre des mesures. Ils seront également utiles aux chercheurs qui pouront, à partir de ce travail, produire de la connaissance qui ser- vira aux étudiants», soutient le directeur de l’ESEA qui présen- tait le rapport.
( Toutinfo.net )