ActualitéSociété

Polémique sur les migrants en Tunisie : l’Etat du Sénégal invité à « diligenter des actions efficaces »

Le Réseau Migration et Développement (REMIDEV) composé de ONG, d’associations de migrants, de syndicats, d’associations des droits de l’Homme et d’associations de réfugiés, fustige les propos « malheureux » tenus par le Président tunisien Kaïs Saïed, lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale. Considérant ses déclarations de « dangereuses, violentes et xénophobes », le REMIDEV interpelle l’Union africaine et appelle l’Etat du Sénégal « à diligenter des actions efficaces en vue de garantir les droits des ressortissants sénégalais en Tunisie ».

Dans un communiqué repris par PressAfrik, le REMIDEV souligne pour le déplorer » les déclarations dangereuses, violentes et xénophobes tenues le 21 février 2022 par le Président tunisien Kaïs Saïed lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale ».

Selon l’organisation, « Ces propos qui s’inspirent des théories de l’extrême droite exposent les citoyens des autres Etats africains à des exactions et à toutes sortes de violations de leurs droits ». Et ajoute-t-il : « Cette attitude adoptée par les autorités tunisiennes est aux antipodes de tous les engagements internationaux de la Tunisie en matière de droits de l’Homme ».

Considérant la position du gouvernement tunisien comme étant « une incitation à la violence ». Mais plus grave, a-t-elle déploré, « elle expose à des exactions toutes les populations subsahariennes qui se trouvent sur son territoire »

Et d’ailleurs, a noté l’organisation, « depuis l’annonce des propos irresponsables du Président Tunisien, des vidéos ne cessent de circuler dans les réseaux sociaux faisant état de citoyens africains exposés à la violence et aux actes de racisme ». 

Face à cette situation « regrettable », le REMIDEV est d’avis qu’il faut « une réaction ferme de la part des institutions internationales ». Car, peste le REMIDEV, « au moment où les peuples sont connectés et s’inscrivent dans une dynamique d’ensemble, il est déplorable qu’un chef d’Etat puisse tenir une telle diatribe ».

Dénonçant de tels propos, l’organisation prend pour témoin « l’opinion internationale sur tout ce qui pourrait arriver aux ressortissants subsahariens en terre tunisienne ».

Ainsi, le Réseau Migration et Développement qui condamne « ce comportement discriminatoire d’un Etat membre de l’Union Africaine. Et, « regrette ces propos irrévérencieux et racistes du Président tunisien ».
 
Par conséquent, il appelle « l’Union Africaine à prendre des mesures fermes contre la Tunisie dont les agissements risquent de saper durablement le projet de consolidation de la cohésion entre peuples africains ». Mais aussi, demande  au « gouvernement tunisien d’assurer la sécurité de tous les migrants sans distinctions « . 

Ne s’arrêtant pas là, l’organisation qui exhorte « l’Union Africaine à prendre ses responsabilités pour éviter que pareille situation ne se reproduise à l’avenir », invite  
 » le gouvernement du Sénégal à diligenter des actions efficaces ainsi que des mesures proactives en vue de garantir les droits des ressortissants sénégalais en Tunisie ».

Le REMIDEV tiendra « pour responsable le Président tunisien de toutes les violations de droits humains qui découleront de ces déclarations malheureuses et se réservera le droit d’en tirer toutes les conséquences de droit ».

Pour rappel, lors d’une réunion, mardi, du Conseil de sécurité nationale, le président tunisien, Kaïs Saïed a prôné des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine d’Africains subsahariens dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence et de crimes ».