AUDITION D’IMAM ALIOUNE NDAO : Des vidéos accablantes projetées à l’audience
Le parquet a visionné hier, 3 vidéos tirées des documents de l’imam. ces dernières enfoncent imam Alioune Ndao. les documents montrent l’armement lourd, la défense anti-aérienne, l’endoctrinement des enfants à bas âges et les camps d’entrainement des djihadistes. pour sa défense, l’accusé déclare que ces vidéos sont de l’État islamiste et qu’il s’en sert pour ses recherches.
L’Imam Alioune Ndao a fait face hier, au juge Samba Kane. Poursuivi pour «acte de terrorisme par menace, associations de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, apologie de terrorisme, financement de terrorisme et détention d’arme sans autorisation», il nie tout en bloc. A la reprise de l’audience à 15 heures, le substitut du procureur Aly Ciré Ndiaye a ordonné la diffusion de trois vidéos qui ont été tirées des fichiers de l’ordinateur d’Imam Ndao. La première vidéo, fait état du déroulement des entrainements des combattants (camp d’entrainement des djihadistes). On apprenait à ces combattants à faire des tirs d’armes, à faire toute sorte de tortures. La deuxième vidéo fait état de l’endoctrinement des enfants de bas âge. Les mômes portaient des bonnets avec le drapeau de l’État islamiste, assis à même le sol pour apprendre le Coran. La troisième vidéo montre des techniques de maniement des bombes, l’exploitation et la défense anti-aérienne. Après ce visionnage, le parquet lui pose la question de savoir ce qui justifie la présence des entrainements de guerre dans ses fichiers ? «Ces vidéos sont de l’Etat Islamique. En plus, ces vidéos parlent de l’évolution de L’Ei», répond-il. L’imam ajoute qu’en tant qu’animateur de confé- rence, il devait être au diapason de ce qui se passe dans l’État islamique, à Boko Haram et ailleurs, pour en appréhender les «bons points». Toutefois, il précise qu’il n’a jamais su que Mactar Diokhané allait lui amener des combattants de guerre. «Je prône le djihad non-violent dans sa forme intellectuelle», informe-t-il mais les 39 fichiers vidéos de l’État islamique font référence à la propagande et à l’apologie du Djihad. De même, le parquet lui a fait savoir qu’il a reçu de la part de Baye Zale un document par mail nommé «fursan al Balag Média», qui parlait d’Al Qaïda, mais l’accusé refuse cette thèse et indique que ce document est quelque chose de nouveau sur ses fichiers, dit-il. En outre, le juge a demandé au présumé terroriste de revenir sur l’argent que lui a remis Ibrahima Diallo. «Lors de la perquisition faite chez moi, les gendarmes n’ont pas retrouvé cette somme. J’ai demandé à mon fils de remettre cette somme à mes avocats le mois dernier, mais je ne me rappelle pas de la personne à qui on a remis la somme», dit-il. «Les gendarmes ne m’ont pas demandé cette somme ni le juge instructeur. En plus, je n’ai pas utilisé cette somme parce que j’ai eu l’information qu’elle appartient à Mactar Diokhané», a-t-il pré- cisé. «Pourquoi ceux qui partent en Afghanistan, Nigeria, Libye ou au Mali, portent leur choix sur vous ? », demande le repré- sentant du parquet. «La manière dont vous avez posé cette question, j’ai l’impression qu’il y’a plusieurs personnes. Je reconnais qu’il n’y a que Saliou qui a sollicité mon avis ». «Je suis une fois parti au Lac rose à une réunion, ce sont des gens qui sont au sein de ma mosquée qui m’avaient invité. La conférence portait sur les mouvements islamiques de façon générale. On parlait d’Al Qaïda, de Daesh, la situation au nord-Mali, et en Libye», a-t-il affirmé. C’est suite à cela que beaucoup de jeunes en masse sont partis rejoindre les mouvements islamiques, a déclaré le maître des poursuites. «Non, c’est vous qui le pensait ainsi», rétorque l’accusé. «Est-ce que vous soutenez les personnes qui quittent Dakar pour partir dans les pays en guerre ? », pose le représentant du parquet. «Oui», a répondu Imam Ndao à l’enquête mais à la barre, il réfute cette thèse. Vous sentez-vous atteint dans votre croyance ? «Oui je suis atteint personnellement dans ma doctrine. Il manque quelque chose mais pour le dire, il faut une table ronde», dit-il sur un ton ironique. Ajoutant que, «dans un pays islamique, demander si j’enseigne le djihad c’est comme demander à un enseignant s’il apprend à ses élèves l’addition ou la soustraction», explique-til. Pour l’équilibre de l’audience, une vidéo a été projetée par la défense ou l’imam fait un prêche sur les droits de l’homme. «On doit faire des débats internationaux afin de savoir quelles sont les raisons qui poussent l’Occidents à vouloir faire de nous des personnes qui sont des non croyants», a expliqué l’imam dans la vidéo. «Allahou Akbar», réagissent ses disciples. «On fait partie des personnes qui luttent contre le terrorisme. C’est moi qui aide l’État et non lui car il ne fait que des promesses. Je suis à ma 80ème vidéo sur les affaires de la francophonie. C’est pour vous faire savoir que je suis très curieux sur toutes sortes de chose», révèle-t-il. Au finish, le Tribunal a rejeté la demande de Me Alassane Cissé qui voulait authentifier un audio pour savoir si c’est la voix de Matar Diokhnaé ou non.
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