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LA CHRONIQUE DE MLD: La motion de défiance et l’émiettement de l’opposition

A douze mois de février 2024 date de la mère des batailles, la campagne électorale a bel et bien démarré.

Face à un gouvernement dit de combat et d’action se dresse une coalition Yewwi requinquée à souhait mais de plus en plus décimée voire décapitée.

La motion de censure rejetée était une véritable motion de défiance.Yewwi savait que cette tentative de faire tomber le gouvernement Amadou Ba était vouée à l’échec mais l’opposition était visiblement dans la symbolique histoire d’occuper le terrain politique pour éprouver l’adversaire et le pousser jusque dans ses derniers retranchements. C’est une bonne vieille méthode de combat et en politique il faut prendre des initiatives pour exister.

Le problème pour Barthélémy Dias, Ameth Aidara, Abasse Fall et compagnie c’est l’attitude assez nébuleuse des alliés circonstanciels de Wallu.

Lors de la session de ce jeudi, l’opposition parlementaire est passée de 80 à 55 députés qui ont effectivement voté pour. Où sont donc passés les 28 autres supposés parlementaires de l’opposition radicale ?

Lamine Thiam, Bara Dolly Mbacké et autres ne sont plus des parlementaires totalement acquis à la cause de l’opposition. C’est clair et net.

On assiste indubitablement à un émiettement de ce qui tenait lieu de Yewwi ; du pain béni pour Benno qui va faire passer ses projets et propositions de lois comme lettre à la poste.

Il faut à ce sujet analyser avec beaucoup de recul les propos de l’Honorable député Farba Ngom lors de la déclaration de politique générale. Le Maire des Agnams, un des caciques du régime avait félicité publiquement les députés Ousmane Thiam, Abdou Dieng, Ndiaga Niang et Serigne Abdou Bara Dolly Mbacké qui avaient adopté une attitude « républicaine » en se démarquant des élus de l’opposition pour voter le Budget 2023.

Cette nouvelle et intéressante configuration de l’Hémicycle en dit long sur le travail de sape mené par le pouvoir pour retourner une bonne partie des élus de YAW. Un travail foncier qui est train de porter ses fruits et qui est de nature à permettre au Chef de l’Etat clé de voûte de nos Institutions d’avoir les coudées franches pour gouverner tranquillement en faisant voter les lois à l’Assemblée nationale sans anicroches.

Il y va aussi d’une certaine stabilité du pays et autant dire que le vocable cohabitation semble de plus en plus déserter le champ lexical des contempteurs du pouvoir.

Mais l’opposition n’a pas encore dit son dernier mot. Pour Sonko et ceux qui incarnent actuellement l’opposition pure et dure, la symbolique de la motion de censure garde tout son sens dans le contexte actuel. En vérité dans cette ambiance de campagne électorale avant l’heure, les primaires de l’opposition se jouent présentement.Yewwi comprend parfaitement que le rapprochement Wallu/ Benno(APR) n’est plus une vue de l’esprit. L’opposition veut renvoyer le message suivant à l’opinion : « Le deal Wade / Macky se fait sur votre dos… »

Reste le cas Mimi Touré, un électron libre au discours anti Macky pourtant acerbe. Une partie prenante de cet intéressant jeu d’échecs qui n’a pas encore officiellement annoncé son ralliement officiel à Sonko et compagnie. Un imbroglio qui n’aide pas à avoir une meilleure lisibilité du jeu politique.