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DEUXIEME EDITION DES RENCONTRES DE L’AS :Le Plan Sénégal émergent diagnostiqué par des experts

Le groupe de presse 3M-COM (l’AS quotidien, Assport et www.touinfo.net) a organisé un panel de haut niveau sur le thème : «le Pse dans tous ses états», ce vendredi à l’université Cheikh Anta diop de Dakar. les panélistes que sont : Ibrahima Wade, chef du bureau opérationnel de suivi du Pse, Youssou Diallo, Président du Club Sénégal émergent et Pca de la Sonacos, El hadji Alioune Diouf, commissaire aux enquêtes économiques et formateur à l’Ena et au CEDS et Cheikh Ahmed Bamba Diagne, docteur en sciences économiques ont jeté un regard croisé sur ce référentiel des politiques publiques au Sénégal.

Le périmètre de l’UCAD II, il était 17 heures. A l’extérieur, des hôtesses habillées aux couleurs du journal « L’AS », sourire aux lèvres, vous accueillent. Elles vous accompagnent et vous installent dans l’amphithéâtre où résonnent les belles notes de jazz du talentueux musicien Jules Guèye, deux guitaristes et un bassiste. Dans cette ambiance de jazz, les invités n’ont pas le temps de s’ennuyer submergés qu’ils sont par la musique. Certains se laissent trémousser sur leurs sièges et d’autres applaudissent à tout rompre. C’est dans ces entrefaites que le MC annonce au micro le démarrage du panel. La parole est remise d’abord et avant tout au journaliste Mame Less Camara, un des modérateurs de la discussion. Toujours égal à lui même, il a campé le débat avant de donner le micro à l’autre modérateur, l’ancien ministre du Plan El Hadji Ibrahima Sall. Ce dernier a refait l’historique des différents plans de développement économique et social du Sénégal. Selon l’ancien ministre, le Sénégal a adopté son premier plan en 1961 sous la présidence de Senghor. Ce plan restera en vigueur jusqu’en 1996, c’est à dire au lendemain de la dévaluation de 1994. Après plus rien. C’est en 2006 que le Sénégal a renoué avec les plans. Ainsi, en 2006, le Document de stratégie de réduction de la pauvreté a été adopté sous la présidence de Abdoulaye Wade. En 2009, le Sénégal améliore le Dsrp pour en faire un plan de 3e génération. L’alternance est arrivée en 2012, portant Macky Sall au pouvoir et son programme Yonu Yokkuté. Néanmoins, le 7 novembre 2012, le président nouvellement élu annonce en Conseil des ministres qu’il va intégrer ses engagements du Yonu Yokkuté dans une nouvelle prospective appelée Plan Sénégal émergent.

«le Sénégal un grand corps malade»

A la suite du modérateur Sall, le Dr Amadou Bamba Diagne est entré dans le vif du sujet. Adoptant volontier une posture critique à l’égard du Pse, l’enseignant chercheur à l’université Cheikh Anta Diop a tonné que, «le Sénégal est un grand corps malade» et que d’après lui, le «Plan Sénégal émergent souffre d’une maladie congénitale, à savoir l’absence de diagnostic clinique préalable». Une lecture qu’il partage, du reste, avec l’autre panéliste le commissaire aux enquêtes économiques, El Hadji Alioune Diouf, par ailleurs, ancien directeur du commerce intérieur. Se basant sur des «données réelles» de la Banque mondiale, le docteur en économie critique le fait que dans le Pse, la croissance est porté par le secteur primaire à hauteur de 17% et le tertiaire de l’ordre de plus de 60%. Selon lui, le secteur secondaire qui devait être le moteur de la croissance pour lutter contre le chômage et la pauvreté ne participe que pour 22% environ. «C’est pourquoi, la croissance n’est pas sentie dans le panier de la ménagère», a-t-il souligné. C’est la raison pour laquelle, Cheikh Ahmed Bamba Diagne est d’avis qu’il y a des erreurs à corriger dans le PSE pour pouvoir créer des emplois, lutter contre la pauvreté et améliorer les salaires. De son côté, le ministre chef du BOS, Ibrahima Wade considéré comme un défenseur invétéré du PSE a dit tout le bien qu’il pense de ce plan qui est «un commun vouloir d’émerger ensemble» «qui apporte tout et rien». Pour lui, le PSE ne vise rien d’autre qu’à transformer structurellement l’économie en luttant contre l’immobilisme. Selon Ibrahima Wade, le PSE sera ce que les Sénégalais en feront. Un point de vue largement partagé par Youssou Diallo, président du Club Sénégal émergent et PCA de la Sonacos. A en croire, Youssou Diallo la croissance est en train d’être consolidée depuis quatre ans grâce au PSE. Il a aussi insisté sur la diversification de l’économie et la hausse vertigineuse des productions agricoles et horticoles ces dernières années. Pour terminer, il a lancé un appel aux Sénégalais à patienter pour goûter à la répartition des fruits de la croissance et dans quelques années des retombées du pétrole et du gaz. «Je crois qu’il y a des raisons d’espérer pour le Sénégal», a-t-il conclu devant un public composé de plusieurs personnalités parmi lesquelles le ministre Seydou Guèye, Seydou Sy Sall, Délégué général aux pôles urbains de Diamniadio et Lac Rose, Doudou Ka du Fongip, Pierre Goudiaby Atepa etc .

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