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INSTALLER DAESH EN CASAMANCE, RENVERSER MACKY SALL ETC les lourdes charges contre imam Ndao et cie

Au terme de la lecture de l’ordonnance de renvoi dans cette affaire de terrorisme reprochée à Imam Alioune Ndao et ses co-accusés, il ressort que les inculpés avaient décidé de mettre en place une branche de Daesh en Casamance dirigée par Imam Ndao pour renverser le président Macky Sall, lutter contre l’Islam confrérique et contrôler la sous-région.

En détention préventive depuis plus de deux ans dans cette affaire d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et de blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bande organisée, d’actes de terrorisme par menaces ou complots, d’apologie du terrorisme et de financement du terrorisme en bande organisée, le procès de Imam Aliou Ndao et ses co-accusés s’est finalement ouvert, hier, devant la chambre criminelle spéciale pré- sidée par le juge Samba Kane. Un procès marathon qui s’ouvre ainsi à la suite du dernier renvoi sollicité par le représentant du parquetAly CiréNdiaye en vue de la régularisation de l’ordonnance de renvoi suite à l’omission de deux accusés en l’occurrence Alpha Diallo et Mouhamadou Lamine Mballo alias Zirkifly. Ce qui a été fait le 19 mars dernier par le magistrat instructeur Samba Sall. Rien que la lecture de l’ordonnance de renvoi a pris au greffier près de deux tours d’horloge. Une ordonnance dans laquelle le degré d’implication de chaque accusé a été précisé. Cependant, les plus en vue sont entre autres Matar Diokhané alias Abou Anwar appelé en d’autres circonstances Abou Hamza Ndiaye et Imam Aliou Ndao. En effet, Matar Diokhané a été considéré comme le cerveau de cette «bande organisée». Sous le pseudonyme de Abou Hamza Ndiaye, il a été celui par qui, les poursuites ont été enclenchées suite à l’exploitation le 27 octobre 2015 de sa page facebook. Dans le contenu, l’on distingue des photos de ses compatriotes tués au combat sur le chemin du jihad, un exemplaire du Coran et une Kalachnikov en arrière plan. Pire, dans un commentaire, il a d’une part rendu hommage aux combattants et d’autre part, fait l’apologie du terrorisme, non sans proférer des menaces contre le président Macky Sall. « …Bientôt vous recevrez le message des soldats d’Allah», indique Abou Hamza citant le président Macky Sall et l’Armée sénégalaise. C’est ainsi que les enquêteurs ont découvert que Abou Hamza n’est personne d’autre que Matar Diokhané qui a séjourné dans les bastions du groupe Boko Haram.

RENVERSER LE PRÉSIDENT SALL

Cependant, cette radicalisation de ces présumés terroristes remonte, selon les enquêteurs en 2012 lorsque les talibés de Imam Alioune Ndao manifestaient contre les attaques perpétrées dans la mosquée de Imam Abdou Karim Ndour à Diourbel. Le lieu de culte a été mis à sac par des talibés mourides, courroucés d’entendre que la prosternation envers les marabouts était remise en cause par l’imam Ndour. C’est suite à cet affront qu’est née la radicalisation des principales personnes inculpées. Dans l’ordonnance de renvoi, Imam Ndao et Matar Diokhané sont accusés de vouloir mettre sur pied un projet terroriste avec une branche de Daesh en Casamance et dirigée par «la tête de ponte» qui n’est personne d’autre que l’Imam Alioune Ndao. Un Etat islamique qui va contrôler le Sénégal, la Gambie, ainsi que les deux Guinées et dont le projet le plus imminent était de comploter un coup d’Etat contre le président Macky Sall entre 2016 et 2017. En tout cas, si tel était le cas, cette entreprise terroriste a été tuée dans l’œuf par les enquêteurs qui ont démantelé ce réseau. Ainsi suite à une descente musclée dans la maison de Imam Ndao, les enquêteurs ont mis la main sur deux ordinateurs, des relevés bancaires, un montant de 27.300 francs Cfa, cinq téléphones portables, un pistolet de calibre 22, des documents relatifs aux mérites du Jihad, trois extraits de journaux relatifs à l’Etat islamique et à Boko Haram, entre autres objets saisis. Une autre descente dans l’appartement des épouses de Matar Diokhané Coumba Niang et Marième Sow, les enquêteurs ont également mis la main sur d’importantes sommes d’argent ; 271.000 francs, 14500 francs, 29 billets en coupures de 500 euros, soit 9.497.500 francs et 213.000 francs. DAARA OU CENTRE D’ENDOCTRINEMENT Même si Imam Alioune Ndao a contesté les faits devant le magistrat instructeur, il a cependant reconnu que c’est un devoir pour tout musulman de faire en sorte que la charia soit appliquée au Sénégal, non sans manifester son soutien à ses compatriotes atteints dans leur foi et agressés dans leur croyance en destination du Niger, de la Syrie et de la Lybie pour embrasser le Jihad en cas de besoin. En d’autres termes, il prô- nait le jihad «non violent». Il expliquait par ailleurs que Matar Diokhané avait fréquenté son daara dans le but de mémoriser le Coran. Un daara qui, selon les enquêteurs, constitue avec ses exploitations agricoles, des «centres d’endoctrinement et de gites pour jeunes combattants terroristes en partance ou en retour des fronts de la Lybie, de la Syrie, du Nigéria» etc. De son côté, Matar Diokhané alias Abou Anwar s’opposait contre l’islam confrérique. En attendant, les débats au fond dans cette affaire, les nommés Matar Diokhané et Imam Alioune Ndao sont partis pour être les principaux mis en cause ou le noyau autour duquel, cette entreprise jugée «terroriste» s’est formée.

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