Mondial – Forte présence des médias au galop des Lions : Les «espions» anglais dans la Tanière
Aliou Cissé espionne de plus en plus ses adversaires avant de les affronter. Après avoir bien visionné l’Equateur, «El Tactico» a aligné, comme contre les Pays-Bas, trois récupérateurs dans l’entrejeu : Gana Guèye-Pape Guèye-Pathé Ciss. Mais là, les rôles étaient autres. Décryptage.
Pour ce décisif Equateur-Sénégal (2-1), qui s’est joué mardi, les deux coaches, Gustavo Alfaro et Aliou Cissé, avaient en chœur chanté la gagne. Du coup, on s’attendait de chaque côté à la mise en place d’une stratégie offensive.
Mais à la surprise générale, autant côté sénégalais que du camp des Equatoriens, on n’a pas senti au niveau de l’animation cet appétit offensif annoncé avant la bataille de Doha.
D’abord chez les champions d’Afrique, c’est un milieu à trois récupérateurs que Aliou Cissé a sorti sous sa manche, comme contre les Pays-Bas, avec cette fois-ci deux nouvelles têtes : Pape Guèye et Pathé Ciss, associés à l’inamovible Gana Guèye.
A défaut d’un milieu à losange, on a eu droit à un double pivot : Pape Guèye-Pathé Ciss. Dans une position plus avancée, Gana Guèye (qui s’est beaucoup donné physiquement), était chargé d’aller au pressing pour gêner les relances des Equatoriens à partir de leur défense centrale. Aidés par les trois autres : Boulaye Dia, Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye qui tous, à travers un pressing haut, formaient une ligne de 4 pour perturber les relances des Sud-Américains.
Comme quoi, le sélectionneur avait bien étudié son collègue d’en face, Gustavo Alfaro. Comme l’a d’ailleurs confirmé Abdou Diallo, à l’issue du match. «Le coach nous a communiqué les points forts de cette équipe, on est restés concentrés et on était prêts. Je pense qu’on a remporté assez de duels au milieu et les entrées nous ont fait du bien», savoure le défenseur central sénégalais.
Les Equatoriens contraints à jouer long
En fait, l’objectif premier de Cissé c’était de contenir le collectif de La Tri. Avec comme but recherché : les contraindre à jouer long. L’entraîneur de l’Equateur ayant semblé impuissant face à ce «coup tactique» du technicien sénégalais.
«Je pense qu’en première mi-temps, il nous a été plus difficile de gérer le ballon parce que nous sommes tombés sous la pression du jeu sénégalais. Puis ils nous ont forcés à nous diviser et à courir après le ballon. Et eux, avec la vitesse qu’ils avaient, nous avons eu du mal à contrôler le ballon», a avoué Gustavo Alfaro.
Même si on a assisté à une première mi-temps qui a manqué de rythme, il faut noter que les actions les plus dangereuses ont été à l’actif des Sénégalais. Comme ces deux premières grosses occasions de Boulaye Dia et Gana Guèye.
Mais il faut aussi dire que la stratégie de Cissé a été facilitée par le comportement… calculateur des coéquipiers de Valencia, qui ont préféré attendre dans leur zone afin de procéder par contre. Ayant sûrement en tête qu’un nul les aurait qualifiés, ils n’ont pas préféré prendre de risques offensifs.
L’Equateur a trop tôt pensé au nul…
A force donc de penser à ce nul qui aurait suffi à leur bonheur, les «Jaunes» se feront surprendre en fin de première mi-temps, en concédant un premier but sur un penalty, exécuté par Izo Sarr.
Menés au score (0-1) et éliminés avec un tel résultat, les données devenaient autres en seconde période pour les Equatoriens, obligés de hisser leur niveau de jeu. On connaît la suite, avec cette égalisation qui sera vite effacée par «Capi Koulibaly» qui va ouvrir au Sénégal les chemins des 8es de finale d’une Coupe du monde… 20 ans après !
La science de «El Tactico» est passée par là…