Chronique MLD : La magie du football tempère le front social
La magie du foot opère de nouveau en cette 22ème édition de la phase finale de la coupe du monde.
Toute la République était au Qatar le week-end dernier le temps de suivre in situ le premier match des Lions qui s’est finalement soldé par un résultat négatif.
Le football est l’opium du peuple c’est connu mais il y a énormément de choses à revoir dans l’approche psychologique de notre première finale livrée contre les Pays-Bas.
Le timing de la remise du drapeau national à 24 h d’un match capital laisse franchement à désirer. La responsabilité de la Présidence de la République est écartée d’office.
Il appartenait à l’administration du foot (la fédération en l’occurrence) et à la tutelle (ministère des sports) de dire la vérité au Président de la République clé de voûte de nos institutions.
Si l’on prend le temps de visionner de nouveau les images on se rend compte que le staff technique des Lions était même gêné…
Qu’à cela ne tienne !
Dans l’approche technico- tactique de ce match on peut aussi trouver à redire.
Aliou Cissé n’avait visiblement pas la meilleure intelligence émotionnelle à l’idée d’aborder cette rencontre capitale contre les Pays-Bas.
Si son choix de départ de démarrer avec un onze national hyper regroupé donc ultra défensif s’imposait et s’expliquait quelque part, il n’en est pas de même pour les décisions prises au cours du match.
Le coach a tergiversé dans ses remplacements ; des erreurs techniques fatales devant une Hollande orgueilleuse et tactiquement au point.
Le coach a reconnu ses erreurs. Banco, une faute reconnue est à moitié pardonnée !
Reste à aborder les deux prochaines finales du Sénégal dans la sérénité et la meilleure approche psychologique pour battre proprement le Qatar et l’Equateur.
Plus facile à dire qu’à faire…
Mais Cissé et ses 26 guerriers sont obligés de faire rêver davantage le Sénégal et une Afrique du football qui sont encore à leurs pieds.
Les Lions ne sont plus n’importe qui sur la planète foot.
Ils doivent défendre, honorer et polir leur beau standing de champions d’Afrique.
En conséquence, ils ne peuvent pas faire moins que la Tunisie et le Maroc qui ont tenu tête à des puissances footballistiques comme le Danemark et la Croatie vice-championne du monde.
Le Sénégal ne devrait pas faire moins ou autant que ce qu’il avait proposé en Russie…
Il faut impérativement gagner le droit de disputer les huitièmes de finale en battant nos deux prochains adversaires.
C’est dans nos cordes et il suffit juste pour Cissé de trouver la bonne alchimie en titularisant les meilleurs profils du moment; ce qui reste une chose basique dans le cas d’espèce.
Le problème c’est que l’observateur lambda ne sait jamais ce qui se passe en coulisses.
Si le coach parvient comme il l’a toujours réussi à assainir son vestiaire pour distiller la gnaque et des ondes positives, le collectif sera au point et les Lions rugiront de nouveau pour écrire l’une des plus belles pages du football sénégalais.
Dans le contexte socio- politique actuel marqué par une tension sur le coût de la vie et des querelles politiciennes de bas étage qui menacent sérieusement notre vivre-ensemble, une excellente participation des Lions à la Coupe du monde serait plus qu’un sédatif pour ce vaillant peuple encore dans l’attente de cette étincelle qui lui permettra de réaliser de grands bonds en avant au regard de l’immense potentiel à sa disposition.
Au- delà du soft power et de la tendance à polir l’image de notre cher pays à l’international, Il ne faut jamais sous-estimer l’apport sans cesse grandissant du football dans la préservation des grands équilibres de la nation sénégalaise.
C’est plus qu’un jeu pour paraphraser le regretté dirigeant et agent de joueurs Pape Diouf.
Cette phase finale de la Coupe du monde est un intermède temporel à savourer sans modération surtout que nous allons vers des lendemains politiques marqués par une grosse incertitude…
Les acteurs politiques bandent leurs muscles et cette bipolarisation Macky Sall/ Ousmane Sonko n’augure visiblement rien de bon et tient dangereusement le pays en haleine.
En attendant, nous n’allons pas nous priver de ces fortes émotions que seul le football sait procurer.