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Gamou de Tivaouane à Médina Baye : Abondance de bons mots

A Médina Baye, la ferveur religieuse était palpable. Dans la nuit du samedi au dimanche, des millions de fidèles, venus de tous les horizons, ont célébré, dans la piété, la naissance du Prophète Mouhamed (Psl).

Après des éditions précédentes affaiblies par les effets du Covid-19, ce samedi, pas seulement Médina Baye, mais tout Kaolack a renoué avec la fièvre du Gamou. Les rues de Médina étaient remplies de pèlerins, simples curieux, agents en service ou commerçants de tout acabit. En ce jour marquant la naissance du Prophète (Psl), chacun y a trouvé son compte.

En provenance de l’intérieur du pays ou des pays environs, venus en avance ou le jour même, tous ont tenu à ne pas rater le rendez-vous. «Cela fait deux années que nous ne sommes pas venus ici, car nous avons suivi l’instruction de notre Cheikh pour limiter la propagation du virus du Covid-19. C’est un bonheur de revenir à Médina Baye», témoigne Moustapha Ndour, venu de Dakar accompagné de ses camarades du même dahira. «Comme à chaque fois, nous nous frayerons un chemin dans la foule pour visiter le Mausolée de Cheikh Ibrahima Niass, les autres sites et formuler des prières à l’endroit de nos proches», ajoute-t-il.

A la Maison des hôtes (Kër Gan) de Médina Baye, plusieurs talibés de différentes nationalités sont présents : Nigérians, Ghanéens, essentiellement, entre autres, y séjournent. Pas loin de celle-là, se trouve le domicile de Cheikhoul Ibn Khayri, à côté de la Grande mosquée, où l’on retrouve une communauté mauritanienne, tous fidèles de Baye Niass. «Certains fidèles nous viennent entre autres de la Mauritanie, de l’Angleterre, du Niger. Et généralement, ils débarquent 2 ou 4 jours avant le Gamou», explique Mouhamed Dia, affairé à s’occuper des nombreux hôtes.

Contrairement aux bouchons monstres constatés entre Sibassor et Kaolack, la circulation à l’intérieur de la cité religieuse est plutôt fluide : «Malgré le monde, il n’a pas été difficile de se frayer un chemin pendant toute la soirée. Nous avons fait la queue et sommes entrés dans la mosquée très facilement, grâce à l’aide des policiers auxiliaires et au système d’organisation», confie Djimbala Ndour, pèlerin originaire de Nioro.

Par ailleurs, il faut noter ceux-là qui sont arrivés les premiers, et repartiront sûrement les derniers : il s’agit des commerçants, vendeurs dont les boutiques et bâches avaient donné le ton de l’événement depuis quelques jours. Ils vendent chapelets, tissus, bracelets, divers objets propres à l’événement. Et, à en juger par leur assiduité, le déplacement en vaut la chandelle. Con­ducteurs de Jakarta, de charrette, taximen aussi se frottent ainsi les mains à chaque fois que des milliers de personnes rallient Médina Baye, mais aussi Léona Niassène ou Darou Salam qui vibrent également au rythme de leur Gamou.

Arrivés à la fin de cette longue journée, pour certains, la célébration prendra aussitôt fin ; d’autres resteront au moins jusqu’à la deuxième partie de la célébration (Gamou waat), samedi prochain, avant de quitter la ville, et retourner à leur routine. Pour les uns et les autres, dans l’ensemble, le Gamou de cette année a tenu ses promesses, mis à part une forte pluie survenue vers 1h du matin et qui a continué jusqu’à 3h. Un bon signe du Ciel, pour le talibé de Baye Niass. Pour Moustapha Ndiaye, cela annonce une année pleine d’espoir.

Lequotidien