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Attentat de Karachi : le juge d’instruction demande à Emmanuel Macron de lever le secret-défense

Le magistrat coordonnateur du pôle antiterroriste comme les parties civiles souhaitent que les documents fournis par les différents ministères ne comportent plus aucune censure. Cette transparence pourrait aider à éclairer les circonstances de l’attaque qui a causé la mort de onze Français en 2002 au Pakistan.

Un juge d’instruction qui prend la plume pour s’adresser au président de la République, voilà qui n’est pas si fréquent. Le 25 août dernier, le juge David De Pas, coordonnateur du pôle antiterroriste, a écrit à Emmanuel Macron. Son but : obtenir la levée du secret-défense de la totalité des documents susceptibles d’éclairer les circonstances de l’attentat de Karachi, au Pakistan, qui a fait quatorze morts, dont onze Français employés de la Direction des constructions navales, le 8 mai 2002.

Vingt après ce drame, la justice peine à connaître la vérité. Et la réticence des différents ministères à jouer le jeu de la transparence ne l’aide guère. Selon le juge antiterroriste, obtenir ces informations apparaît « déterminant ».

Deux procédures distinctes

L’enquête sur cet attentat a donné lieu en France à deux procédures distinctes. D’abord, une instruction financière sur des soupçons de rétrocommissions versées en marge du contrat signé par la France pour livrer des sous-marins au Pakistan et qui auraient bénéficié à la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995. Plusieurs de ses anciens collaborateurs ont été lourdement condamnés en 2020 (ils ont fait appel) tandis que l’ancien Premier ministre a été relaxé par la Cour de justice de la République.