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TRONÇON KELL-KEUR NDIAYE OUMY LO : Buld Sarl fait trainer les travaux et met la population en colère

S’il y a une société qui fâche dans la localité de Keur Ndiaye Oumy Lô (commune de Kell, département de Louga), c’est bien Buld Sarl de Ababacar Kounta. Attributaire d’un marché de construction d’une route latéritique reliant Kell à ladite localité, il s’est révélé qu’elle n’a ni le matériel, encore moins les moyens financiers pour mener les travaux. Préfinancée par un fils de la localité qui tient à la construction de ce tronçon essentiel pour le désenclavement de son village, la société n’a amené sur le chantier qu’un seul engin, qui est tombé en panne au premier jour des travaux. Et depuis lors, tout est à l’arrêt.

Postuler et gagner un marché d’aménagement d’une route, alors qu’elle n’a ni les moyens financiers, ni les moyens matériels de mener les travaux. C’est la prouesse qu’a réussi la société BULD SARL, de Ababacar Kounta. Qui, après quelques 2h de travaux seulement, a vu le seul engin amené sur le chantier, tomber en panne. Depuis lors, il dit être à la recherche d’une pièce de rechange, retardant grandement la construction de cette route très importante pour les populations de Keur Ndiaye Oumy Lô et ses envirions. Au niveau de la population, notamment des notables du village impliqués dans les travaux, c’est la colère et la déception, après avoir cru qu’avec la passation de ce marché, c’était enfin la fin de leur calvaire.

Un notable du village s’est engagé à le préfinancer à hauteur de 30 à 40 millions, en attendant qu’il perçoit son acompte et lui a donné une maison et une ration alimentaire pour ses employés

«Quand il a gagné le marché, il n’avait pas d’argent pour préfinancer les travaux en attendant que l’Etat lui donne un acompte. C’est un fils du village, Aliou Lô, qui s’est engagé à le préfinancer à hauteur de 30 à 40 millions, en attendant qu’il ait son acompte…mais on lui a conseillé de ne pas donner tout l’argent en même temps. Dans un premier temps, on lui a donné 5 millions et 5000 litres de gasoil. D’ailleurs, dans un premier temps, il avait dit qu’il a tout le matériel pour faire les travaux, et qu’il n’avait besoin que de soutien en gasoil. Or il s’est révélé qu’il n’a aucun matériel et c’est ainsi qu’il a demandé qu’on lui donne de l’argent en plus du gasoil», explique un des notables du village qui nous a joint. Et d’ajouter qu’en plus d’être engagé à préfinancer le marché à la place du prestataire, Aliou Lô lui a donné une maison entière et une ration alimentaire complète pour ses employés. «Malheureusement, il a démontré qu’il ne méritait pas ce soutien. Il n’a amené sur le chantier qu’un seul et vieil engin, qui n’a même pas tenu plus 2heures de temps. Il n’a même pas 100 m de travaux et il est tombé en panne», déplore notre interlocuteur. Qui précise que depuis, le prestataire Ababacar Kounta de BULD SARL «tergiverse» et les «mène en bateau». Mais il ne perd rien pour attendre, selon les populations qui n’entendent lui faire aucun cadeau. «Même si c’est un marché de l’Etat, nous n’allons pas accepter qu’il en fasse ce qu’il veut. Nous n’allons pas accepter que l’argent de l’Etat, donc du contribuable, soit dépensé et que le travail ne soit pas bien fait», menace notre source. Non sans ajouter que le patron de BULD SARL a été très tôt averti, qu’en plus de son superviseur direct, il aura aussi les populations comme superviseur. Et qu’elles le dénonceraient s’il y a le moindre couac dans les travaux. Ce qui est le cas actuellement. Et les villageois comptent se plaindre au niveau de l’autorité contractante et partout ailleurs, pour que l’entreprise exécute le marché dans les temps et les normes impartis.
Lamine DIEDHIOU