Ismaila Madior Fall@Ibrahima Fall : la « Baffe » de l’élève à son maître.
Par Samba Souba SARR
Citoyen Sénégalais
Tout intellectuel qui se respecte doit se garder d’émettre une opinion partisane, frivole et pernicieuse sur un sujet scientifique posé, au risque de se faire corriger comme un novice, malgré une renommée indiscutable qu’on aurait reconnue à la personne. En réalité, l’avis sage d’un Universitaire censé enseigner ses concitoyens et servir de torche dans la vie publique de sa nation, doit s’inscrire dans une démarche scientifique, soutenue par une logique objective, mais dépourvu de toutes connotations politiques inavouées.
le Pr Ibrahima FALL a appris à ses dépens cette vérité immuable, et en a pris pour son grade par conséquent. En effet, étant passé complétement de travers dans son commentaire de l’arrêt du CC délibérant sur la parité et les listes électorales, le Professeur agrégé a été savamment rabroué par le Constitutionnaliste Pr Ismael Madior FALL, tel un majordome qui ignore les règles élémentaires d’élégances de dressage d’une table.
Dans une publication, le Doyen Ibrahima FALL juge que notre système électoral sur le parrainage est frappé de nullité internationale et nationale. Cette assertion est motivée dit il, par le fait qu’un arrêt de la CEDEAO avait expressément ordonné à l’Etat Sénégalais de supprimer cette disposition qui ne respecte pas les libertés individuelles populaires. Au demeurant, les délibérations de la Cour de la CEDEAO ayant un caractère supra national cassent et annulent cette loi dans notre dispositif électoral. A ce titre, toute décision du juge Sénégalais fondée sur cette loi est d’une nullité nationale.
Cette position du Publiciste de renom avait surpris tous les observateurs Sénégalais lucides, tant pour sa pertinence, que pour le timing choisi pour la déclarer.
Pour le timing, il est bon de rappeler ça fait une éternité, depuis 2012 lors des élections présidentielles oû il est sorti septième avec un score de 1.8% des voix, le Pr Ibrahima FALL s’était emmuré dans un long silence qui laissait penser à un désintéressement total de sa part de la vie publique.
Le débat ainsi posé , Pourquoi diantre attendre ce moment ou la clameur semble s’estompée pour remettre le couteau dans la plaie ?????
Tout porte à croire que Monsieur le Professeur affiche cette position pour maintenir un débat stérile et puéril déjà clos, mais anti républicain, que nous imposent ces débatteurs qui ne trouvent peut être aucun intérêt à la pacification de notre espace politique, et gagnent à vouloir ternir notre démocratie majeure ou à installer le chaos dans le pays. Ne dit-on pas que même les erreurs du Conseil Constitutionnel s’imposent et s’appliquent à nous ?????
En tout état de cause, la horde de bonobos, dont à sa tête le mâle dominant Ousmane SONKO, qui agitait une menace sur les élections législatives, s’est vite fait une religion quant à l’intransigeance de l’Etat à maintenir l’ordre publique à tout prix. Ce qui les a amené à revoir leur position et arrêter leurs singeries. Aux dernières nouvelles, ils sont dans la préparation de leur campagne électorale pour le rendez vous du 31 Juillet qu’ils ont déjà manqué.
Par ailleurs, aussi bien cette opinion soit surprenante quant à son timing, elle est aussi saugrenue, loufoque, voire surannée quant à sa pertinence. En tant que profane en matière de droit constitutionnel, nous avions trouvé, quand même en son temps, l’avis du Pr Ibrahima FALL très léger et pas assez motivé dans l’argumentaire. C’est ainsi que nous nous sommes dit dans notre for intérieur : cette contribution ne restera pas sans être démentie par une voix autorisée. Et sérieusement, nous avions en tête le Pr Ismael Madior pour ce faire. Ce qui ne tarda pas. Car figurez-vous, dans les polémiques qui animent souvent le débat public, le Pr Madior FALL affiche une attitude, très réfléchie et pondérée, qui frise même le mépris. Vous ne verrez jamais l’éminent et émérite Pr Madior répondre à des usurpateurs de titres comme Ngouda MACHIN, un juriste anonyme sans référence, sans aucune publication dans les revues scientifiques cotées, et qui pense que le « Titre de Professeur » s’acquière en squattant les plateaux de télévisions, et en y débitant des inepties que boivent les ignorants avides de ses propos. Mais à chaque fois qu’un Professeur de son rang émet une opinion, Mr Madior FALL en a donné la sienne, surtout quand il y a lieu d’y objecter. C’est ainsi qu’il a pris le contrepied du Pr Ibrahima FALL dans une contribution publiée dans la presse sur la nullité internationale et nationale du parrainage émise par ce dernier.
Au regard de ce qu’il taxe d’illégalité nationale, le Pr Ibrahima FALL a écrit : « A cette illégalité internationale du parrainage, s’ajoute une illégalité nationale. En effet, le maintien du parrainage, malgré l’arrêt de la Cour de la CEDEAO, viole notre loi fondamentale qui, en son article 98 reconnait aux traités ou accords régulièrement ratifiés par le Sénégal une « autorité supérieure à celle des lois » ce qui est le cas à la fois pour le traité visé de la CEDEAO et pour le protocole relatif à la Cour de justice de la CEDEAO »
Selon le Pr Madior FALL, le raisonnement de Mr Ibrahima FALL est affecté d’une erreur d’appréciation grotesque. En réalité, le parrainage est devenu une loi constitutionnelle depuis 2018 pour l’élection Présidentielle, avant d’être insérée dans le code électoral pour les législatives. L’enseignement majeur qui n’a jamais était dispensé au Sénégal, et qui vient d’être théorisé par le redoutable Pr Madior est le suivant : Le principe de la suprématie des traités internationaux par rapport aux lois nationales admet une limite.
De prime à bord, les conventions internationales priment sur les lois nationales. Un pays qui signe un traité international, renonce à une partie de sa souveraineté a-t-on l’habitude de dire. Mais d’après le Pr Ismael Madior, cette suprématie est loin d’être totale et absolue, mais partielle. C’est dire que, conformément à la loi fondamentale, le principe qui reconnait aux traités une autorité supérieure aux lois nationales, ne s’appliquent pas à la constitution et aux lois constitutionnelles, mais qu’aux lois ordinaires et aux lois organiques. Au Sénégal, au niveau de la pyramide juridique, trône la Constitution y compris les traités internationaux. Toute disposition conventionnelle internationale anticonstitutionnelle est nulle et non avenue.
Ceci est aisé à comprendre, car avant toute signature de traité, il est impératif de réviser la constitution au besoin pour adapter les textes de la convention à ratifier à notre norme fondamentale.
Par cette analyse, Ismael Madior FALL à renvoyer tout le monde sur les bancs de classe y compris son Professeur Mr Ibrahima FALL, avocats véreux du barreau, Professeurs en droit usurpateurs de titre, et opposants politiques encagoulés de la société civile. Le parrainage, à l’instar d’autres pays aux avancées démocratiques reconnues dans le monde, reste une loi régulière au Sénégal du moment qu’elle n’a pas été retirée de la nomenclature constitutionnelle. Par conséquent, aucun arrêt de la Cour de la CEDEAO ne saurait lui être opposable. Bien de juristes peuvent l’ignorer, mais aucun juge de la CEDEAO ne peut s’assigner une mission de juge constitutionnel.
Tout compte fait, la réplique fut à la hauteur des propos caduques du Pr Ibrahima FALL qui cachent mal sa frustration politique, censurant apparemment chez lui, toute prudence et lucidité que requièrent l’analyse de l’homme de science qu’il est. Nous n’attendions pas moins du Pr Madior FALL. Car après tout, n’est pas Président de jury d’agrégation en droit public qui veut….
Au suivant !!!!