L’Égypte déloge les habitants des maisons flottantes centenaires sur le Nil sans ménagement
En Égypte, une trentaine de maisons flottantes sur le Nil vont être mises aux enchères ou détruites sur ordre du gouvernement. Les autorités ne veulent plus que des activités commerciales le long des berges. Les habitants, qui n’ont que quelques jours pour quitter leur maison et sans relogement, s’indignent.
Les pelleteuses ont commencé leur travail de démolition, des maisons centenaires sont rayées du Nil.
À 88 ans, le dos voûté, Ikhlas Ibrahim a vidé la sienne, qu’elle avait achetée il y a 25 ans : « On nous jette dans la rue ? Où je vais, moi ? On me jette sur le trottoir dans la rue ? C’est ma maison, c’est ma vie ! Si je sors d’ici, je meurs ! », s’indigne-t-elle en français.
Le gouvernement égyptien demande des dizaines de milliers d’euros au titre de nouvelles taxes, rétroactives. La semaine dernière, il a donné quelques jours aux habitants pour quitter les lieux.
L’autrice Ahdaf Soueif, elle, ne comprend pas l’absurde de la situation : « Ils disent que nous polluions le fleuve et que nous étions un affront à l’aspect civilisationnel du Nil. C’est très étrange parce que c’est une telle part d’héritage, comme vous savez, la culture de la ville. Ce sont des icônes. »
Si aucun compromis avec le gouvernement n’est trouvé d’ici aux prochains jours, ce patrimoine de la culture égyptienne sera démembré, pour laisser place à des chaînes de restaurants.
Toutinfo.net avec RFI