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La chronique de MLD : Le Mortal Kombat de l’intelligence stratégique

Sale temps pour notre vivre-ensemble avec la mort actée du débat d’idées et ce combat de gladiateurs qui fait actuellement office de débat national.

C’est connu, dans toutes les démocraties du monde, les faucons sont les plus dangereux et les plus lâches …

L’analyse de la situation délétère qui prévaut actuellement au Sénégal fait d’ailleurs ressortir cette victoire sans appel des extrémistes identifiés aussi bien au sein du pouvoir que du côté de la principale coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi.

Ces flibustiers, véritables rentiers de la tension, ont finalement réussi à attiser le feu de l’invective, de la vilénie mais aussi de l’attaque à outrance et de la haine.

Résultat, le Président Macky Sall et son principal opposant Ousmane Sonko, ont visiblement décidé d’enfiler le bleu de chauffe pour le contrôle de la rue publique, sorte de Mortal Kombat qui ne dit pas son nom.
Au grand dam d’une opinion publique prise d’une panique indicible à cause de cette image pathétique d’une République chahutée voire désacralisée par une classe politique amortie qui a décidé sans l’onction du peuple d’engager un combat frontal qui sera physiquement et psychologiquement éprouvant pour tous les Sénégalais.

En l’état actuel des choses, nous avons plutôt besoin de colombes.
Mais les politiciens professionnels qui ont pris en otage ce pays ignorent quelque part que cette bataille de Matamores ne se gagnera jamais avec les biceps ou dans la rue…Elle sera remportée par le camp qui aura le plus mis l’intelligence stratégique au cœur de son action.

Surtout que les peuples sont en avance sur les hommes politiques. Mieux, Eva Perron, femme politique Argentine de renom disait : « La violence aux mains du peuple n’est pas la violence mais la justice. ». A méditer profondément !

Macky Sall et son principal challenger sont dans un véritable jeu d’échecs.

Oui, le Sénégal renvoie actuellement l’image d’une poudrière.
Le discours et l’action politiques se sont considérablement radicalisés avec à la clé une violence verbale inouïe au sein des deux camps qui se regardent en chiens de faïence.

Décryptage du Président, clé de voûte des Institutions

Ce que les ministres Diattara, Néné Tall, Habib Sy (Yaw) ou encore Ameth Suzanne Camara ont récemment débité comme débilités ne nous ressemble assurément pas.

Le délitement de la classe politique est manifeste car de supposées autorités empruntent littéralement le langage de caniveau jusque-là propre à la jeunesse insouciante et aux bandits de grand chemin.
Ce n’est assurément pas un fait nouveau car de l’ère Senghor à nos jours, cette escalade verbale a toujours alimenté le débat public.
Le hic, sorte de fait nouveau, c’est qu’on assiste finalement à une banalisation des attaques liées directement à la vie privée de l’adversaire, des coups en dessous de la ceinture qui n’ont pas leur place dans un environnement civilisé où la primauté du débat d’idées devrait être le marqueur le plus prégnant.
Dans un Sénégal où le présidentialisme fort a droit de cité depuis la fameuse querelle fratricide Senghor vs Mamadou Dia, on se demande encore quelle sera l’attitude du Chef de L’Etat, clé de voûte des Institutions face à cette situation inédite qui a fini de nous plonger dans l’impasse.
La réaction du Président Macky Sall sera donc capitale surtout que l’opinion s’attend justement à ce qu’il démontre de réelles capacités d’analyse et la lucidité de faire fi des faucons pour décrypter sans passion quelques signaux récemment lancés par ses propres mandants qui ont massivement adhéré et participé au concert de casseroles initié par son Challenger,tenu au soir du mercredi 22 juin 2022.

Il est évident que la situation qui prévaut actuellement dépasse largement cette bataille originelle autour du repêchage ou non de la liste majoritaire de Yewwi et de celle des suppléants de Benno. Il faut avoir le courage de reconnaître que nous sommes presque arrivés à un point de non-retour tant les inimités et la haine de l’autre se sont exacerbées.

Les acteurs politiques, la classe maraboutique, la société civile et tous les relais sociaux de bonne foi devraient travailler à trouver un consensus fort pour sauver la paix civile en usant d’un leadership qui devrait assurer la désescalade.

Autrement, la crise économique ambiante et son corollaire lié aux tensions sociales, porteront sûrement l’estocade à ce vaillant peuple encore dans l’attente des belles promesses du pétrole et du gaz.

Dieu sauve le Sénégal.