YAW ALERTE SUR SES LISTES DÉPARTEMENTALES «C’est des arrestations ciblées»
Après les titulaires de sa liste nationale, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont soutenu que le pouvoir veut compromettre ses listes départementales. Khalifa Sall, Habib Sy, Cheikh Ahmed Tidiane Youm, Aïda Mbodj, Dr Cheikh Tidiane Dièye et bien sûr Ousmane Sonko ont partagé leurs observations sur les arrestations opérées dans leurs rangs, ce jeudi. Au lendemain du concert de casseroles, qui aura «dépassé» leurs espérances, saluant unanimement «l’engagement du peuple», appelé à trancher leur différend avec le pouvoir.«Voyez les arrestations, c’est des arrestations ciblées.» Ousmane Sonko a fait cette lecture après les arrestations des membres de l’inter-coalition Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal. «Qui aurait pu imaginer une élection législative sans nous tous ici présents, je ne dis pas que nous représentons toute l’opposition, mais je crois que personne n’est plus significatif que nous ?» interpelle-t-il.
«Mais, ils ne s’en arrêtent pas là. On a arrêté Cheikh Abdou Bara Dolly, tête de liste Yewwi-Wallu à Mbacké, qui revêt un grand enjeu électoral avec 5 députés et où il y a plus de 400 mille électeurs. A Guédiawaye, 195 mille électeurs, on arrête Ahmed Aïdara. Ensuite, Mame Diarra Fam, tête de liste femmes à Pikine. Et, à Ziguinchor, c’est Guy Marius Sagna, qui est notre tête de liste. Et, si Barthelemy Dias avait mis un seul pied dehors, il serait interpellé parce qu’ils visaient aussi notre tête de liste de Dakar», soutient-il, relevant que «Déthié Fall, notre mandataire national, ils avaient aussi besoin de le prendre».«C’est une stratégie claire que Macky Sall a mise en place. Ils visent des condamnations de principe pour les faire tomber sous le coup de l’article 34, à savoir la privation des droits civiques». Et, si Barthelemy Dias avait mis un seul pied dehors, il serait interpellé parce qu’ils visaient aussi notre tête de liste de Dakar», a-t-il expliqué ajoutant que c’est le même sort réservé à «Déthié Fall, notre mandataire national, ils avaient aussi besoin de le prendre».
D’après lui, «c’est une stratégie claire que Macky Sall a mise en place. Ils visent des condamnations de principe pour les faire tomber sous le coup de l’article 34, à savoir la privation des droits civiques. Leur inéligibilité, c’est ce qu’ils recherchent en ce moment», a-t-il avancé analysant que «le report à une audience spéciale, c’est pour dessaisir les jeunes juges, qui se battent à l’intérieur du système et qui disent non, et permettre au juge Ba de prononcer la sentence».Sonko : «Depuis que Macky Sall est là, nous avons fait le décompte, il a fait emprisonner plus de 700 personnes pour motifs politiques»S’engouffrant dans cette brèche qu’avait ouverte leurs collègues, il a martelé : «Depuis que Macky Sall est là, nous avons fait le décompte, et nous allons publier toute la liste avec les prénoms et noms, il a fait emprisonner plus de 700 personnes pour motifs politiques parce qu’il en fait un moyen de chantage», a soutenu Sonko, pointant un détournement des forces de l’Etat dans un système, «qui n’hésitera pas à liquider physiquement».
Aussi, il a accusé des nervis d’avoir défoncé des portes à l’Université et «attaqué et poignardé deux étudiants de PASTEF et un du mouvement FRAPP. L’un est en ce moment dans une situation critique à l’hôpital Principal, avec la bénédiction du directeur du COUD parce que c’est lui qui a recruté ces nervis et Macky Sall l’y a encouragé», a-t-il condamné, exprimant aussi sa préoccupation après les arrestations de jeunes à Ziguinchor. «Je viens de raccrocher avec l’avocat Me Diagne, à Ziguinchor, un jeune est entre la vie et la mort. On l’a tellement battu au commissariat que cela lui a occasionné une blessure à la tête, et ils ont refusé qu’on l’évacue à l’hôpital», a-t-il dénoncé, appelant à la retenue les Forces de défense et de sécurité. «N’acceptez-pas qu’on vous manipule.»Président de séance, Khalifa Sall n’avait pas mis longtemps à remettre sur le tapis les injustices qu’ils ont subies.
«Nous assistons à une judiciarisation de la vie politique du Sénégal à travers des emprisonnements à tout-va. De 2012 à nos jours, les leaders politiques qui n’ont n’a pas été emprisonnés sont infimes par rapport à ceux qui ont fait la prison, sous le gouvernement de Macky Sall et de Benno Bokk Yakaar», a-t-il constaté, interpellant dans la foulée : «Peut-être qu’un jour il m’expliquera pourquoi il a cette tendance à recourir à la prison, systématiquement, pour combattre ses adversaires. Personne ne s’oppose, personne ne dit non, personne ne dit je ne suis pas d’accord.»Khalifa Sall : «C’est cette manière de faire, cette méthode de gouvernance qui est détestable»Pis, selon Khalifa «ils vous courtisent pour vous retourner et quand vous refusez, il vous crée des problèmes. Vous êtes tous témoins de ce que le nouveau maire de Sangalkam est en train de vivre.
Tout est prétexte pour le fragiliser et il a fallu que les populations se mobilisent pour dire non», a-t-il souligné. «C’est cette manière de faire, cette méthode de gouvernance qui est détestable. Nous en avons assez de dénoncer, nous allons combattre parce qu’ils sont comme ay gaïnde you deggoul diat, et ils le font exprès. Mais nous nous battrons jusqu’à avoir la victoire, inch Allah.»Dr Cheikh Tidiane Dièye a rebondi sur le succès du concert de casseroles pour réaffirmer la détermination de la coalition Yewwi Askan Wi à poursuivre le combat, avec le soutien du peuple. «Hier, les leaders de la coalition vous ont transmis le flambeau. Un des enseignements de ce fait politique inédit est que vous avez lancé un message au pouvoir de Macky Sall», a-t-il estimé. «Le Sénégal ne s’accommode pas d’une dictature, il veut être un apprenti-dictateur. Mais, avant qu’il ne maîtrise son métier, nous allons le faire partir.»Dans ce contexte, Habib Sy s’est intéressé à «la projection de croissance de 7,8%, entre 2023 et 2025, faite par le ministre des Finances et du Budget.
«Parlant d’ailleurs de taux de croissance, je dois dire, et il faut qu’on le comprenne, il y a une gravité au Sénégal. C’est que, au moment de la reformulation des comptes du Produit intérieur brut, beaucoup ne le savent pas, il y a été introduit les activités des travailleurs du sexe, comme on le fait dans certains pays occidentaux, en Angleterre. C’est-à-dire, ils ramassent tout pour le mettre dans le Produit intérieur brut pour ne pas respecter le ratio de la dette fixé par l’UEMOA qui est de 70%», a-t-il affirmé.Habib Sy : «Vous avez beau avoir un taux de croissance économique de 10%, si à l’inverse vous ne mesurez pas le taux de croissance de la démocratie…»«Ce qu’ils ne comprennent pas au Sénégal, vous avez beau avoir un taux de croissance économique de 10%, si à l’inverse vous ne mesurez pas le taux de croissance de la démocratie – le premier paramètre -, si vous ne mesurez pas le taux de satisfaction de la demande sociale et que si ces taux, à l’inverse du taux de croissance, sont négatifs, vous ne pouvez pas faire de l’émergence, vous ne pouvez pas faire de progrès», a-t-il expliqué, soutenant qu’«au Sénégal, le taux de croissance démocratique est drastiquement en baisse depuis que Macky Sall est au pouvoir».
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