LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT: Idrissa Seck râle contre les accords «précipités» avec la Mauritanie
Dans une lettre adressée au président de la république, le président du parti rewmi a fustigé les conditions dans lesquelles Macky Sall a signé l’accord sur le gaz avec son homologue Abdel Aziz de la Mauritanie. selon Idrissa Seck, le chef de l’Etat a agit dans la précipitation et sur le coup de l’émotion.
C’est depuis Mbacke Kadior où il se trouvait hier, que l’ancien Premier ministre sous Wade, Idrissa Seck a émis des critiques sur l’accord bilatéral entre le Sénégal etla Mauritanie.Dans une missive envoyée au chef de l’Etat dont «L’As » détient une copie, le président du Conseil départemental de Thiès invite le président de la République, par souci de transparence, à publier, « sans délai », l’accord bilatéral sur le gaz signé avec la Mauritanie. D’après lui, cet accord n’a rien de confidentiel. « Une fois l’accord publié, les spé- cialistes en la matière pourront dire, en connaissance de cause, si « vous (Ndlr : Macky Sall) travaillez dans l’intérêt des Sénégalais», comme vous l’avez clamé à Nouakchott», a-t-il signifié à Macky Sall. Idrissa Seck pense cependant que le contexte de la signature de cet accord, n’a pas été serein. En effet, dit-il, « la signature de cet important accord bilatéral s’est faite dans la précipitation, dans l’urgence et dans l’émotion». Ce qui, selon lui, ne garantit pas souvent les meilleurs résultats dans des tractations de cette importance. Non sans renchérir qu’un accord bilatéral de cette complexité exige une préparation et un processus de décision minutieux. Par ailleurs, Idrissa Seck confie que le président Sall a refusé d’annuler le permis octroyé à Petrotim alors qu’ « il est entaché d’irrégularités établies». Pire, ajoute-t-il, Macky Sall l’a reconduit « précipitamment» sur présentation du ministre Aly Ngouille Ndiaye « de façon surprenante, improductive de recettes pour l’Etat». L’ancien maire de Thiès pense que l’octroi de ce permis risque de déboucher sur des «poursuites judiciaires futures autour des « droits » et « titres » octroyés qui ont pour substrat des actes susceptibles d’invalidation». «Cela ne protège pas les intérêts des 15 millions de Sénégalais sauf de deux d’entre eux: vous-même (Ndlr : Macky Sall) et votre frère (Ndlr : Aliou Sall)», accuse-t-il. Idrisssa Seck affirme ainsi renouveler son invitation au président de la République à se pencher sur les intérêts supérieurs du peuple sénégalais. Il explique avoir l’impression que le chef de l’Etat n’accorde plus d’attention à la « détresse et à l’indignation des Sénégalais du fait de l’épaisse fumée noire que ses proches dressent suicidairement entre lui et ses compatriotes, paysans, enseignants, étudiants. ».. « L’un de ces derniers m’a dit ceci: « Macky Sall fait tout ce qu’il peut mais, il peut PEU, car il a fermé son accès à la vérité», a-t-il rapporté. Avant de conclure avec cette sagesse peulh qu’il dit avoir appris à Madinatoul Houda, dans le Vélingara: « le bon chef doit porter deux noms: Togneha (Celui qui ne fait pas outrage) et Yoptatako (Celui qui ne se venge pas). »
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