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FINANCEMENT AU DEVELOPPEMENT : Des experts évaluent les besoins de dix pays de la CEDEAO à 500 milliards de FCFA

ECONOMIE : Pour relancer leurs économies touchées par la covid-19 et la guerre en Ukraine, dix pays de l’Afrique de l’Ouest ont besoin près de 494 milliards de francs CFA. La révélation est d’experts du continent qui ont tenu hier, une conférence dans ce sens à l’Institut Africain de Développement Economique et de la Planification (IDEP). 

En marge de la 54e session de la Conférence des ministres des Finances, de la Planification et du Développement économique de la CEA, le groupe d’experts a organisé une réunion hier, à Dakar. La rencontre était conjointement organisée par IDEP et OSIWA (Open Society Initiative for Africa), dans le cadre d’un projet de recherche et de formation. Une occasion saisie par les débateurs pour donner une estimation des besoins de financement de pays de la zone CEDEAO dont les économies ont été fragilisées par la covid-19 et la guerre en Ukraine. Ainsi, selon eux, dix pays Ouest africains ont besoin d’un financement de près de 500 milliards de francs CFA. Il s’agit du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, du Niger, du Nigéria, de la Sierra Léone et le Sénégal.

Pour Thierry Amousogbo de l’IDEP « avant la pandémie du covid-19 et la guerre en Ukraine, le financement de ces pays était de 200 milliards de francs CFA ». « Mais, avec ces deux chocs internationaux le besoin est estimé à 494 milliards », a-t-il révélé hier lors d’une réunion du groupe des experts sur les nouvelles approches de gestion de la dette. 

« LE COVID ET LA GUERRE EN UKRAINE ONT EXACERBE LA SITUATION »

Suffisant pour Lansana Cissokho, enseignant-chercheur à l’UCAD et coordinateur du projet d’étude de financement pour ces dix pays de la région ouest africaine, de dire que les besoins de financement sont énormes. « Les besoins de financement sont énormes et réellement ça a toujours été un défi.  C’est l’objet de cette conférence et des études sont en train d’être menées », a-t-il fait savoir lors de cette réunion d’experts sur les nouvelles approches de gestion de la dette tenu hier à l’Institut de Développement Economique et de la Planification (IDEP). 

Si l’on se fie à M. Cissokho « le financement de ces pays a été toujours une nécessité, mais la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine ont exacerbé la situation ». Les questions la fiscales ont également été au cœur des débats. Selon ces experts, même si la région était moins touchée par l’annulation de la dette de ces pays, ils ont plaidé pour l’allégement de la dette fiscale et la mobilisation des ressources internes. « Le Premier objectif est de s’engager à alléger la dette des économies des pays sélectionnés, en réponse au financement accordé au développement pour faire face aux chocs exogènes », explique-t-il. 

Abdoulaye DIAO