DRISSA SECK, PRESIDENT DE REWMI:«si macky sall a touché à la caisse d’avance, les magistrats doivent l’appeler»
En visite de proximité, hier à Sédhiou, le président de Rewmi s’est exprimé sur le procès en cours du député- maire de la capitale, poursuivi pour détournement de la caisse d’avance de la ville de dakar. Selon Idrissa Seck, le président Macky Sall devait être appelé à la barre si effectivement il a eu à bénéficier de la caisse d’avance.
Idrissa Seck se prépare activement pour 2019. En pleine tournée, il s’est rendu hier à Sédhiou pour s’enquérir, dit-il, des préoccupations des populations. Une occasion également pour se prononcer sur l’actualité nationale notamment l’affaire de la caisse de la ville de Dakar actuellement en jugement. Le président de Rewmi n’a pas manqué de commenter les allégations de Khalifa Sall devant la barre comme quoi Macky Sall l’aurait sollicité pour bénéficier de l’argent de cette caisse. L’ancien Premier ministre sous Abdoulaye Wade de dire : «A partir du moment où Macky Sall est mis en cause, je pense que les magistrats devraient l’appeler pour qu’il dise comment il a touché à la caisse d’avance ? Est-ce qu’il est complice ou pas du mode d’approvisionnement de la caisse d’avance et de son utilisation ? Ce sont des questions auxquelles, il doit répondre.» Toujours selon lui, ce procès est un complot politique destiné uniquement à éliminer un adversaire politique. Il déplore le fait qu’aujourd’hui au lieu de consacrer les forces de sécurité et de justice pour la protection des citoyens, le chef de l’Etat les utilise pour traquer ses adversaires politiques et pour des batailles politiciennes. «Moi-même, partout où je vais, plusieurs voitures de BMS, des motos, des engins me suivent alors que leur travail était d’aller vérifier si les forages fonctionnent. Et d’informer le président de la République que les éleveurs et les paysans n’ont pas d’eau. De même, ces services devraient également aller lui dire qu’il n’y a personne aux points de collecte pour acheter les semences des paysans.» Il rappelle que la responsabilité du chef de l’Etat est d’assurer la sécurité et la protection des citoyens. «Il (Ndlr : le président de la République) est incapable de protéger les pécheurs de Guet-Ndar en Mauritanie. Il est incapable d’assurer la sécurité des populations en Casamance et des touristes qui viennent nous rendre visite. Il est incapable de sécuriser les boutiquiers qui sont agressés. Pourquoi le président de la République Macky sall est incapable d’assurer la protection de ces gens-là», s’est-il interrogé.
«SI MACKY SALL DIT A DIONNE D’ALLER A LA TELE POUR dIRE QUE LE SOLEIL NE SE LEVE PLUS A L’EST, MAIS PLUTÔT A L’OUEST, IL LE FERA»
Revenant, par ailleurs, sur l’objectif de sa visite de proximité à Sédhiou, le président du Conseil départemental de Thiès explique que c’est une façon de s’enquérir des préoccupations des Sénégalais et d’écouter les populations ; les enseignants, les élèves, les paysans, les femmes, les jeunes par rapport à leurs attentes réelles. Il estime ainsi qu’il ne cherche pas à polémiquer notamment avec le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne qui ironise-t-il : «Si Macky Sall lui demande d’aller à la télévision dire que le soleil ne se lève plus à l’est, mais à l’ouest, il le fera». «C’est pourquoi, ce n’est pas la peine de débattre avec lui», a-t-il renchéri. Il n’a pas manqué de lister une kyrielle de revendications notamment des paysans qui, déclare-t-il, lui ont demandé de dire au président de la République qu’ils n’ont pas assez de semences de qualité et que le gouvernement doit augmenter la production au niveau de l’Isra des semences de bases et de pré bases pour que des semences de qualité puissent être disponibles. Se faisant toujours l’écho des doléances des paysans de Sédhiou, Idrissa Seck insiste sur le fait que «le gouvernement ne s’adresse pas aux vrais producteurs, mais à des affairistes qui déclarent des surfaces qu’ils n’ont pas et à qui le gouvernement passe des commandes de semences». Sur ce point toujours, l’ancien Premier ministre a déploré le manque d’argent dans les points de collecte et de la difficulté des paysans à vendre leurs graines d’arachide. «C’est un discours que j’ai entendu à Fatick chez le président de la République lui-même, à Gossas chez le Premier ministre, à Kaolack chez le président de l’Assemblée nationale, dans le Louga partout. Les paysans savent que quand je parle au moins le président la République son Premier ministre et ses ministres réagissent. Ils me demandent donc de porter leur parole pour que le gouvernement apporte des solutions concrètes aux préoccupations des populations. Et s’ils ne le font pas, on va les enlever et au moins cela nous permet nous autre de l’opposition de nous préparer à l’exercice des responsabilités», a-t-il conclu.
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