Afghanistan: avec l’arrivée des talibans au pouvoir, les entreprises s’effondrent
’Afghanistan comptait 5 000 entreprises avant la prise du pouvoir par les talibans le 15 août l’année dernière. Depuis, 2 000 d’entre elles ont fermé leurs portes depuis que les fondamentalistes religieux ont pris le pouvoir.PUBLICITÉ
L’écroulement du système bancaire, la chute du pouvoir d’achat des Afghans et l’incertitude de l’avenir font du quotidien des chefs d’entreprise un enfer dans le pays. À Kaboul, 1 000 entreprises, soit plus de la moitié des sociétés en activité sous l’ancien régime, ont cessé leur activité, laissant des milliers de personnes au chômage.
Farhad Safi caresse les pistils de safran couleur rouge ocre contenus dans une boîte ronde, c’est le dernier échantillon qui lui reste de son entreprise d’export florissante jusqu’à l’arrivée des talibans: « Quand les talibans sont arrivés à Kaboul, tout s’est arrêté. DHL ne fonctionne plus, il n’y a pas de Fedex non plus. Donc aujourd’hui on ne peut pas envoyer quoi que ce soit d’Afghanistan à l’étranger. Mon associé aux États-Unis ne peut même pas m’envoyer l’argent des ventes réalisées là-bas. Et l’on ne peut pas retirer notre argent de la banque ici. »
Sa jeune société n’a pas survécu aux sanctions internationales. Le jeune entrepreneur a dû mettre la clef sous la porte.
Plus de livraisons directes et un coût de la vie en hausse
Dans l’ouest de Kaboul, la société d’Arezo Osmani se maintient à flot malgré les difficultés. Elle fabrique des serviettes hygiéniques réutilisables : « Quand les talibans ont pris le pouvoir, nous sommes restés fermés pendant deux mois. Nous avons ensuite rouvert, mais nous importons notre matière première d’Inde et les livraisons directes ont cessé. Donc tout passe par Dubaï puis arrive ici. Cela signifie que cela coûte plus cher et que cela met plus de temps à être livré. L’autre difficulté, c’est que tout a augmenté en Afghanistan. »
Les employées d’Arezo Osmani, exclusivement des femmes, ne touchent plus que 5 000 afghanis soit environ 54 euros. C’est deux fois moins qu’avant l’arrivée des talibans, les commandes ayant diminué.
Toutinfo.net avec RFI