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Legislatives Juillet 2022 : Le pouvoir augmente ses chances

Membre de la Commission politique du Dialogue national, le coordonnateur des non-alignés, Déthié Faye, revient sur ce qui était retenu lors des concertations au mois de mars. ‘’Il fallait soit toucher la liste de la diaspora, soit réduire la liste de certains départements tels Dakar, Pikine et autre, soit réduire la liste proportionnelle ou augmenter le nombre de députés à hauteur du déficit constaté… A l’arrivée, c’est cette dernière option qui a été retenue’’.

Mais une fois à l’hémicycle, des députés de l’opposition ont essayé de faire comme s’ils n’ont jamais consenti une telle option. C’était juste pour jouer la comédie et ne pas se mettre à dos l’opinion publique. Une brèche saisie par le gouvernement pour faire passer son amendement consistant à réduire le nombre de députés sur la proportionnelle.

Selon les témoignages, cette hypothèse avait été défendue par les services d’Antoine Diome depuis les concertations. ‘’C’est le ministre qui l’avait proposé. Mais les autres n’étaient pas d’accord. On avait demandé de ne revenir sur aucun des acquis. Il était hors de question de réduire les quotas de la diaspora, des différents départements ou de la nationale. Finalement, on avait convenu de procéder à l’augmentation’’, confie un acteur politique.

Selon le directeur exécutif de l’ONG 3D, ce changement aurait dû être évité pour garantir la diversité dans la représentation nationale. ‘’Je trouve regrettable que le nombre de députés élus sur la base de la liste proportionnelle ait été réduit. Cette liste permettait de promouvoir un certain pluralisme, un certain équilibre. Elle permet de ne pas avoir une Assemblée nationale monocolore, dont l’écrasante majorité serait issue de la liste majoritaire’’, explique le représentant de la société civile. Il ajoute : ‘’C’est ce qui faisait l’originalité du système sénégalais. On a un système mixte qui facilite à un gouvernement d’avoir une majorité, mais aussi qui permet aux minorités d’avoir une certaine représentativité. Ce système est toujours là certes, mais il a été affaibli.’’

Quoi qu’il en soit, avec tous ces changements, les chances de l’opposition d’arriver à une cohabitation sont très minimes. En effet, même si elle remporte tous les sièges des régions de Dakar, Diourbel et Ziguinchor et même Kaolack, l’opposition pourra difficilement imposer la cohabitation, si elle ne s’impose pas dans les autres départements du pays.

Pour rappel, aux dernières Locales, BBY et ses dissidents membres de la majorité étaient arrivés premiers dans près de 40 départements.

Il faut préciser qu’en dehors des changements susvisés, le projet de décret de répartition des sièges maintient le statu quo dans tous les autres départements.

Toutinfo Avec enqueteplus