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DOSSIER EXCLUSIF…LES SAGES-FEMMES DU SENEGAL ASSAINISSENT LEUR METIER SUITE AU VOTE DE LEUR ORDRE A L’HEMICYCLE

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DOSSIER EXCLUSIF…LES SAGES-FEMMES DU SENEGAL ASSAINISSENT LEUR METIER SUITE AU VOTE DE LEUR ORDRE A L’HEMICYCLE

par Amadou Tidiane Sow7 mai 20170 commentaire

Un si long chemin, un pari réussi, les maïeuticiennes racontent…
« Pour être honnête, les prestations de certaines sages-femmes laissent à désirer, même si, il faut le dire d’autres sont excellentes. Aujourd’hui, du fait que l’ordre est voté, des carences dans ce métier vont changer. Il faut aussi le dire nous n’avons pas parfois bonne prêche et avec l’ordre la sage-femme sera valorisée et elle sera crédible », a soutenu, Mariéme Fall, Présidente sortante de l’Association des Sages-Femmes du Sénégal (ASFS), au cours d’un entretien accordé à votre journal en ligne le www.rondelleplus.org. Selon elle, le chemin était long et caillouteux, des voyages d’études et des réunions çà et là avant le vote de la loi sur l’Ordre National des Sages-Femmes au Sénégal (ONSFS) à l’hémicycle, le 03 Janvier 2017, puis confirmé le 10 du même mois, mais le « combat » valait la peine car au bout de l’effort, c’est un pari gagné par toutes les sages-femmes de notre pays.
 
« Nul ne pourra plus exercer la fonction de Sage-Femme, si elle n’est pas inscrite à l’une des qualités de son choix, c’est-à-dire, les fonctions A et B, qui seront dans un même chapeau. L’ordre pourra arrêter leur fonction illégale, au cas contraire. On peut s’attendre à des sanctions positives et négatives. Mieux, avec cette Loi sur l’Ordre des Sages-Femmes au Sénégal (OSFS), les populations auront leurs mots à dire », avait soutenu, Mariéme Fall, Présidente sortante de l’association des sages-femmes du Sénégal (ASFS), elle qui est devenue Présidente d’honneur de cette structure fondée en 1963, le 30 Décembre 2016, dans les locaux du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS), à la veille du vote de la loi sur l’ordre des sages-femmes au Sénégal. Ainsi, le souhait d’assainir le métier de sage-femme s’accentuait, le désir se sentait et au bout de l’effort tripartite entre l’Asfs, du Msas et de l’hémicycle, la loi sur l’ordre des sages-femmes a été votée le 03 Janvier 2017, puis confirmer définitivement le 10 Janvier 2017, le fait est historique. Selon Mariéme Fall, après 13 ans à la tête de l’Asfs, désormais avec cette loi sur l’ordre des sages-femmes au Sénégal, le métier aussi noble qu’est la fonction de sage-femme va s’exercer dans les règles de l’art en ayant l’éthique et la déontologie qu’exigent notre métier. A l’en croire, en ces termes : « Avec cet Ordre des Sages-Femmes au Sénégal dont le bureau sera mis en place, il faut savoir où se limite maintenant nos compétences. Si nous portons atteinte à la vie d’une patiente, elle peut porter plainte à la sage-femme, qui fera l’objet d’une poursuite judiciaire. Dans ce contexte, si l’acte de la sage-femme à provoquer ou contribuer à une complication chez la patiente. Cette dernière, pourrait aussi saisir la justice ou s’adresser à l’ordre. Si nous les sages-femmes, nous ne venons pas à l’heure, on peut être administrativement poursuivi pour abandon de poste. D’un autre côté, la sanction peut être positive, par exemple si la sage-femme est régulière à son poste, elle peut avoir une promotion sur le plan professionnel ». Interpellé sur la fonction A et B du métier de sage-femme, Mariéme Fall soutient : « D’abord pour entrer dans ce métier de sage-femme, il faut avoir entre 18 et 35 ans, la retraite est fixée à 65 ans. Maintenant la fonction A pour répondre à votre question concerne toutes les sages-femmes, qui exercent dans le public, la fonction B c’est les sages-femmes, qui travaillent dans le secteur privée. Encore une fois, si on n’est pas inscrit à l’un de ces tableaux, on ne pourra pas exercer le métier. Le Conseil National de l’Ordre est chargé de veiller sur l’évolution du code de l’éthique et de la déontologie des sages-femmes. Il élabore aussi des guides juridiques, procède à la veille réglementaire et participe à la rédaction de certains textes juridiques. Le Conseil National de l’Ordre est également appelé à donner son avis sur les projets de règlements, décrets ou lois concernant la profession de sage-femme. Dans ce cadre, il intervient auprès des pouvoirs publics et des instances internationales, ainsi que sur tout sujet d’actualité concernant les éléments essentiels qui fondent l’exercice de la profession. Il informe aussi les pouvoirs publics sur les attentes de la profession et sur son importance primordiale dans notre système de santé. Il valide et contrôle la gestion des conseils départementaux et interrégionaux de l’Ordre. Enfin, le conseil national de l’ordre accueille en son sein les juridictions d’appel chargées d’examiner les recours déposés à l’encontre des décisions prises par les chambres disciplinaires de 1ère instance et les sections des assurances sociales sises auprès des conseils interrégionaux ». D’après Bineta Ngom Sambe, une sage-femme, qui exerce son métier dans le département de Mbour notamment au district sanitaire de cette localité : « L’ordre qui vient d’être voté à l’hémicycle est venu à son heure, nous l’attendions avec beaucoup d’impatience. Nous pensons que ça va régler définitivement le recrutement des sages-femmes. L’ordre va permettre de reconnaître le statut des sages-femmes au Sénégal. Nous espérons que nos revendications comme le recrutement massif des sages-femmes (2000 sages-femmes que compte le Sénégal, il n’y a que 1800 qui ont adhéré à l’Asfs : Ndlr) dans les zones les plus reculées du pays va se régler afin de lutter contre la mortalité maternelle et néo-natale. L’ordre aussi, une fois mise en place doit nous permettre d’être dans de bonnes conditions de performances car le métier de sage-femme est très noble et mérite du respect ». Par ailleurs, Amanatou Ndiaye, une sage-femme, qui exerce dans la localité de Fam-Ndiaye (Thiès) souligne : « C’est un très un grand plaisir que nous accueillons l’ordre voté devant le parlement. L’ordre va permettre de mieux réglementer notre métier de sage-femme, qui commençait à se détériorer. Il est bon de rappeler aux gens que le métier de sage-femme est très noble. L’ordre va apporter nous le pensons des mises à jours au niveau technique dans le métier que nous aimons et exerçons dans les villages ». « Pour moi, c’était plus que historique quand l’ordre a été voté à l’Assemblée Nationale. Je me suis battu comme une folle pour que l’ordre est lieu car je suis une sage-femme et fière de l’être. L’ordre est le plus beau jour de ma carrière de sage-femme. Pour être honnête, les prestations de certaines sages-femmes laissent à désirer, même si, il faut le dire d’autres sont excellentes. Aujourd’hui, du fait que l’ordre est voté, des carences dans ce métier vont changer. Il faut aussi le dire nous n’avons pas parfois bonne prêche et avec l’ordre la sage-femme sera valorisée et elle sera crédible », a révélé, Mariéme Fall, Présidente sortante de l’Asfs, au cours d’un entretien accordé au journal en ligne le www.rondelleplus.org, elle qui a laissé dans les caisses de ladite association 16 millions de francs CFA à la nouvelle Présidente élue lors de la dernière assemblée générale de cette association de sages-femmes du Sénégal en l’occurrence Bigué Ba Mbodj, Maîtresse Sage-Femme à l’Hôpital Aristide le Dantec. De l’avis d’Amy Touré, Etudiante Sage-Femme, en deuxième année à l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS), « Nous attendons à ce que l’ordre joue un rôle de promotion des sages-femmes, pour qu’elles soient mieux responsabiliser dans les prises de décisions. Il faut canaliser le statut des sages-femmes, il y’a beaucoup de personnes, qui se déclarent être sage-femme et n’ont pas été capacité, ce qui augmente à l’origine des rumeurs non fondées sur notre métier. Il faut aussi systématiser les avancées et les grades des fonctionnaires de la santé notamment les sages-femmes. Nous attendons à ce que l’ordre sanctionne les mauvaises pratiques au niveau du métier. Il est important d’assurer la formation continue des sages-femmes, penser à la mise à jour des nouvelles méthodes de la pratique de notre métier. Pour finir, il faut doter en matériels, en outils de gestion les centres et les postes de santé les plus reculés du Sénégal ». Pour rappel, un ordre professionnel comme celui des sages-femmes fraichement voté à l’hémicycle, est un organisme regroupant, sur un territoire donné, l’ensemble des membres d’une même profession, profession qui généralement peut être exercée de manière libérale, et qui assure une forme de régulation de la profession en question. Contrairement à un syndicat, l’appartenance à l’ordre professionnel n’est pas une faculté, mais une obligation pour le professionnel, l’inscription au sein de l’ordre étant une condition nécessaire à l’exercice de la profession. Un ordre professionnel est une personne morale de droit privé chargée d’une mission  de service public, constituée par une loi qui définit sa fonction publique. Dans la foulée, l’Ordre National des Sages-Femmes du Sénégal (ONSFS) peut exercer les missions suivantes : régulation de l’accès à la profession (vérification de la qualification professionnelle, éventuellement validation de diplômes) et son suivi (tenue de registres d’immatriculation des membres ; contribution à la formation permanente ou plus simplement le suivi de l’obligation de formation continue…Bref, un ordre n’est pas un syndicat. Ils ne sont pas en opposition, mais se complètent. Le syndicat défend les seuls intérêts des professionnels, le conseil de l’ordre défend les intérêts de la profession. Ce dernier, peut par exemple, en formation disciplinaire, sanctionner un professionnel qui aurait adopté un comportement contraire aux intérêts de la profession, ce qui n’est absolument pas le cas des syndicats. Aussi et surtout, le conseil de l’ordre dispose de prérogatives de puissance publique, qui lui permettent notamment de prendre des décisions administratives, contrairement aux syndicats dont les attributions relèvent strictement du droit privé. Au royaume des Maïeuticiennes, les Reines de la santé assainissent leur métier suite au vote de loi de leur Ordre le 03 Janvier 2017 et confirmé le 10 de ce même mois à l’hémicycle. Un Pari réussi… !
 
                                                                               Par Amadou Tidiane Sow