ActualitéEconomie

USINE SENECOR-LINDA :  Les travailleurs dénoncent leurs mauvaises conditions de travail 

ENTREPRISE : Face au chantage sexuel sur les ouvrières, aux horaires de travail abusifs, aux salaires sans bulletin, le Collectif des travailleurs de Senecor-Linda sont montés au créneau pour exposer face aux journalistes leurs mauvaises conditions de travail.  Ils interpellent le ministre du Travail et chef de l’Etat. 

La colère gronde à l’usine Senecor-Linda. Au siège de FRAPP hier, le Collectif des travailleurs de Senecor-Linda a dénoncé leurs mauvaises conditions de travail dans cette usine qui fabrique des messes depuis 1983. Ils ont déploré, entre autres, leur exploitation, le chantage sexuel, les horaires de travail abusifs et les salaires sans bulletin. Par exemple, pour ce qui est des salaires, les travailleurs de Senecor-Linda révèlent qu’ils sont payés 380 FCFA l’heure de 08h à 17h, tandis que d’autres gagnent 525 FCFA pour chaque heure supplémentaire, de 17h à 20h.  « Nous devions avoir plus de 90.000 FCFA de salaire à la fin du mois avec au moins 3040 FCFA de rémunération journalière. Mais, le triste constat est que jamais les travailleurs ne reçoivent un salaire qui atteint 75.000 FCFA à la fin du mois. Plus grave encore, nous recevons nos salaires dans une enveloppe et sans bulletin ni aucun justificatif du montant reçu », constatent pour le déplorer les travailleurs de Linda. 

NON AU CHANTAGE SEXUEL 

Pis encore, le Collectif des travailleurs de Senecor-Linda déplorent les conditions de travail, comme le fait de rester debout toute la journée.  « Leurs objectifs quotidiens de travail sont si importants qu’ils sont obligés de travailler même pendant leur heure de pause pour essayer de les atteindre », regrettent-ils. 

Selon les travailleurs de Linda, les bénéfices de l’entreprise augmentent, alors que les salaires ne bougent pas.  « Les travailleurs n’ont pas de primes de risques, alors que les machines les blessent souvent. Ils n’ont pas d’indemnités de transport », regrettent encore les travailleurs. A en croire, les travailleurs de Linda, pour augmenter leurs bénéfices, les Coréens et les Sénégalais à la tête de l’entreprise recrutent chaque lundi et vendredi des apprentis qu’ils paient 2.000 FCFA et au même moment mettent en « repos forcé non payé » d’autres travailleurs. 

En outre, les travailleurs ont déploré le chantage sexuel sur les ouvrières. « Nous demandons l’arrêt du chantage sexuel auxquelles certains supérieurs soumettent les travailleuses contre leur maintien dans l’entreprise. Nous exigeons également le respect des prières des ouvriers et l’arrêt du racisme contre les travailleurs », a encore fulminé le collectif des travailleurs.  

Aissatou Mbène COULIBALY