HAUSSE DU BUDGET DE LA CAMPAGNE AGRICOLE 2022-2023 : Moussa Baldé salue la mesure et promet d’acquérir plus d’engrais
AGRICULTURE : Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipment rural, Moussa Baldé est convaincu que la décision prise par le président de la République, Macky Sall, de porter le budget de la prochaine campagne agricole 2022-2023 de 60 à 70 milliards de francs CFA permettra surtout d’acquérir plus d’engrais que l’année dernière.
Mercredi, en Conseil des ministres, le chef de l’État a fait part de sa décision d’octroyer un budget de 70 milliards de francs CFA à la campagne agricole 2022-2023. Soixante milliards avaient été octroyés à la dernière campagne. Ce montant va notamment servir à l’achat de semences d’arachide (12 milliards), de semences diverses (12 milliards) et d’engrais (41 milliards de francs), selon le communiqué du Conseil des ministres. Le budget sera complété par cinq autres milliards provenant du Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage. « Avec la crise qui sévit en Europe, il y a un renchérissement du prix des fertilisants et on ne sait pas de quoi demain sera fait pour notre approvisionnement en denrées de première nécessité », a souligné Moussa Baldé à la suite de l’annonce faite par le chef de l’État lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement. «Tout cela a motivé le président de la République à faire en sorte que le budget soit revu à la hausse, pour avoir autant d’engrais que l’année dernière en augmentant la part de l’engrais foliaire et de l’engrais bio », a-t-il précisé. C’est pour disposer d’environ 140.000 tonnes d’engrais pour la campagne agricole à venir qu’un budget de 41 milliards a été affecté à l’acquisition de cet intrant, soit 13 milliards de plus que le montant de l’année dernière.
Outre les 41 milliards destinés à l’achat d’engrais, 12 milliards seront consacrés aux semences d’arachide, 5 milliards au Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage, et 12 milliards aux «espèces diverses ». Une grosse part est réservée au riz pluvial, avec l’objectif de mettre en place 8.000 tonnes de semences certifiées de riz, a promis Moussa Baldé. Selon lui, les prix de l’engrais ont augmenté de 20 % à 80 %, selon les variétés. « L’urée coûte maintenant presque deux fois son prix de l’année dernière », a indiqué le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural. « En novembre dernier, des dispositions avaient été prises par le ministère, de concert avec les fournisseurs, afin que ces derniers puissent sécuriser l’urée, un engrais utilisé pour la campagne de contre-saison du riz, qui est en cours, pour l’hivernage à venir et la prochaine campagne de contre-saison », a-t-il rappelé.
40 000 TONNES D’ENGRAIS DÉJÀ LIVREES
Selon M. Baldé un prix avait été retenu pour toutes les campagnes agricoles et un accord avait été signé pour l’acquisition de plus de 70.000 tonnes d’engrais à un prix fixe. D’après lui, les fournisseurs ont déjà livré plus de 40.000 tonnes. « Des discussions ont été également engagées avec les Industries chimiques du Sénégal (ICS) sur le prix des engrais, pour la prochaine campagne agricole »,a informé Moussa Baldé. Le but visé est de permettre à cette entreprise de produire toutes les variétés d’engrais en quantité suffisante, avant le 31 mai, pour la campagne hivernale. « Les ICS ont déjà produit 30.000 tonnes d’engrais pour l’arachide, 10.000 tonnes d’engrais pour le maïs, etc. Pour avoir déjà pris ces dispositions, nous sommes à l’abri des variations des prix de l’engrais pour cette campagne », a assuré le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural. « Pour les semences, les mêmes efforts ont été fournis, même s’il n’existe pas de hausse du prix », s’est réjoui Moussa Baldé, indiquant que le prix fixé pour les semences d’arachide est inférieur à celui de l’année dernière. « La plupart des producteurs qui ont collecté de l’arachide l’ont fait au prix plancher de 250 francs CFA, contre 350 francs lors des années précédentes », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural a procédé hier, au lancement d’une étude destinée à réviser et actualiser la Stratégie nationale de mécanisation agricole du Sénégal mise en œuvre à partir de 2012. L’idée à travers cette étude est de réviser la stratégie nationale de mécanisation en cours pour disposer d’un document de qualité qui sera la feuille de route pour la politique de mécanisation de l’agriculture sénégalaise.
Mamadou SARR