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Chronique de MLD Le moral au zénith, les Sénégalais boivent du petit lait…

Le sacre des Lions a visiblement fouetté le sentiment national. Aliou Cissé et ses braves gaillards nous ont procuré une joie indicible. C’est connu, un pays se bâtit à partir d’intrants de ce genre. Quand le Président Macky Sall insiste sur la présentation du trophée dans les 14 régions du Sénégal, on est loin du populisme, au contraire cela peut consolider le sentiment d’appartenance surtout du côté des régions périphériques. Le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous et l’équité ne doivent pas être des slogans creux, de vains mots. Par ailleurs, nombreux sont les rabat-joie qui croient savoir que cette Can ne va rien changer au quotidien des 17 millions de Sénégalais.

Que nenni ! Ce trophée sera sans doute un véritable booster psychologique pour chaque concitoyen d’ici et de la Diaspora. Nous ne sommes plus un pays de loosers car sur les 54 pays africains le Sénégal a l’insigne et immense privilège de figurer dans le cercle restreint des 15 nations qui ont déjà gagné cette Can. C’est l’avantage comparatif du football d’être estampillé sport-roi, ce qui explique quelque part cette discrimination positive alimentée par les pouvoirs publics qui ne lésinent jamais sur les moyens pour mettre les Lions dans d’excellentes conditions et maintenir par ricochet la flamme de la passion. Dans la vie, tout est lié et au-delà de l’aspect purement sportif, on assistera sûrement à des retombées économiques et sociales de cette performance de haut vol réussie par 28 valeureux concitoyens.

Encore faudrait-il un leadership fort adossé à une vision et une proactivité de nos plus hautes autorités pour capitaliser sérieusement cette valeur ajoutée. Il faut absolument un meilleur marketing pour vendre davantage ce pays, attirer des investisseurs et relancer le tourisme, secteur transversal s’il en est. Malheureusement, on ne sent pas encore ce frémissement du fait d’un amateurisme marron de ceux qui sont censés polir l’image de ce pays. Pis, la fédération sénégalaise de football n’a pas encore compris et mis en branle une politique agressive de merchandising en signant un contrat avec des professionnels aguerris qui seraient chargés de bâtir une stratégie innovante de promotion de tous les produits liés à l’image des Lions du foot. De ce point de vue nous sommes à des années-lumière de ce que faisait quelqu’un comme Massata Diack de Pamodzi en 2002 lors de la Can malienne et du Mondial Japon / Corée.

Aujourd’hui, Sadio Mané et sa bande de copains incarnent mieux que quiconque le Sénégal qui gagne. La diplomatie sportive qu’ils sont en train de déployer est un signe encourageant de progrès. Il ne faudrait pas dormir sur nos lauriers d’autant que nous sommes fortement challengés et attendus par le monde entier. L’urgence est d’écarter encore l’Egypte et d’aller le plus loin possible en coupe du monde, un évènement majeur, sorte d’exposition médiatique universelle pour nos favoris. Il faut aussi maintenir l’osmose, la dynamique consensuelle, l’unité d’action et l’union sacrée car on n’a pas senti la récupération de ce moment historique par le Chef de l’Etat encore moins par sa mouvance politique. On a plutôt vu une République une et indivisible. Ces Lions ont donc réussi la prouesse de nous rassembler, ils sont de véritables bénis de Dieu.

Cette victoire sublime est un puissant vecteur de paix sociale car les joueurs nous ont administré d’excellentes leçons de vie qui devraient nous inciter à ne plus cultiver la haine ou l’adversité aveugle pour faire place nette à une citoyenneté responsable. Nous avons besoin de ces petits riens pour faire décoller ce pays au capital humain impressionnant. Le pétrole et le gaz ne viendront que renforcer l’existant pour ouvrir de belles perspectives. Mais tout se fera dans l’union sacrée. Nous avons pu conjurer énormément de choses pas du tout agréables. Cette victoire est un exutoire pour un peuple encore plongé dans l’extase et l’ivresse collective. Oui, les Sénégalais sont bel et bien ivres de bonheur avec un moral au zénith. Pourvu que cela dure… Merci chers Lions !Entrer