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ABDOUL MBAYE, PRESIDENT DU PARTI ACT : «le projet politique de Macky sall, c’est un projet dictatorial et le retour au parti-etat»

Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) cogne fort le Président Macky Sall et son régime qui ont entraîné «un recul démocratique». Dans cet entretien accordé à «L’As», Abdoul Mbaye a dit toute sa déception quant au changement de cap opéré par le Président Macky Sall alors qu’il était sur la bonne voie en 2012. Pour l’ancien Premier ministre, le projet politique du Président Macky Sall, c’est «un projet dictatorial et le retour au parti-Etat.» Abdoul Mbaye évoque également les «fausses statistiques» de l’agriculture et de l’économie. 

L’as : une partie de l’opposition prépare une marche le 9 février pour dénoncer les problèmes liés au processus électoral. estce que vous allez prendre part à la manifestation ?

Abdoul Mbaye : les motifs de cette marche de l’opposition concernent l’ensemble des citoyens de ce pays. Nous allons indiquer au pouvoir lors de la marche qu’il est important que notre démocratie fonctionne dans le respect de la loi et qu’il faut l’améliorer dans la mesure du possible. La marche concerne tout le monde. L’opposition veut des règles de jeu claires et respectées. En ce moment-là, qui gagne les élections sera incontestablement le vainqueur, et personne ne pourra remettre en cause sa victoire.

L’as : on annonce aussi l’audit du fichier électoral par des experts indépendants. est-ce que votre parti participe au dialogue politique ?

Pour l’instant nous ne participons pas au dialogue parce que nous ne sommes pas d’accord sur la manière même de l’organiser.Il y a un problème quand un parti concurrent décide seul de la manière dontle dialogue doit être organisé. C’est pourquoi dans un premier temps, nous avons refusé d’y participer et c’est pourquoi aussi dans un second temps, nous participons avec l’initiative pour des élections démocratiques, mais il doit y avoir des préalables. Dans un Etat moderne, les interlocuteurs au dialogue ne sont pas des gens que l’on convoque du jour au lendemain. Vous avez bien vu qu’il y a des tâtonnements de l’autre côté. Aujourd’hui, c’est le ministre de l’Intérieur qui préside la réunion, demain c’est un autre. Nous souhaitons la mise en place d’une commission arbitrale parce que celui qui (Ndlr : Ancien ambassadeur Seydou Nourou Bâ) dirige les travaux est désigné par une des parties. Il y a un problème. En tout cas, pour celui qui veut vraiment le dialogue et qui est de bonne foi, les conditions posées par l’opposition n’ont rien d’extraordinaire.

On dit souvent que la politique de la chaise vide ne paie pas. si vous boudez, vous laissez le champ libre au pouvoir…

Nous avons écrit au président de la République pour lui dire nos conditions pour prendre part au dialogue. Pour l’instant, il n’a pas répondu à notre lettre. C’est au Président Macky Sall de démontrer aux Sénégalais son attachement au dialogue. Des chefs religieux et des personnes influentes ont appelé au dialogue. La paix est au-dessus de tout et la paix passe par l’aspect politique. Si les conditions posées par l’opposition sont rejetées on s’en ouvrira à toutes ces personnes qui appellent au dialogue pour qu’elles en tirent les leçons.

Depuis les législatives, on n’a pas produit pas de cartes d’identité, alors que la distribution des cartes se poursuit sans la Cena. est-ce que l’opposition mesure ce problème ?

Nous avons un sérieux problème avec les cartes d’identité, notamment leur confection et leur distribution. Malheureusement, nous considérons que toute cette pagaille a été organisée à dessein pour exclure le maximum de personnes hostiles au pouvoir du vote. Ce régime s’est organisé pour distribuer les cartes à ses militants. Vous vous rappelez les porteurs de cartes, alors que c’est le rôle de l’Etat d’inviter et d’organiser la distribution des cartes. Là, se trouve l’enjeu fondamental pour les futures élections. Il faut que les cartes soient distribuées dans les règles. Il faut l’audit du fichier complet, mais non pas un audit décidé d’un coup de tête avec des experts qu’on ne connaît pas.

Donc, on va vers une année de lutte pour l’opposition afin de contraindre le pouvoir au respect des textes…

Ah oui ! ça c’est l’enjeu. Il est hors de question de subir de nouveau ce que nous avons subi aux élections législatives. Surtout que ces gens n’hésitent devant rien. Depuis l’installation du régime de Macky Sall(mais je vais créer une petite exception), après mon départ de la Primature, le Sénégal est en recul démocratique. En 2012, en tant que Premier ministre, nous avons organisé des élections qui n’ont pas été contestées. Je me disais qu’il était hors de question de faire dans la magouille. Peut-être parce qu’ils se sont éloignés des 65% et affaiblis, qu’ils ont introduit tous ces artifices.

Achat de terrain de ddd ?

Ils ne reculent devant rien. Ils ont créé un gros contentieux qui ne va pas passer de sitôt, il s’agit de la cession d’un terrain de Dakar Dem Dikk (DDD) au parti du Président Macky Sall pour construire son siège. Mais le scandale a commencé bien avant. Pourquoi les bus de DDD doivent être aux couleurs du parti Apr ? Pourquoi pendant la campagne électorale, les abris des bus servent de publicité à l’Apr ? Qu’on soit sérieux. On n’était pas une république bananière, mais on est devenu une république bananière. C’est un recul démocratique. Il faut engager un combat qui ne doit pas être seulement pris en charge par la classe politique seulement. C’est un combat qui concerne tous les citoyens.

Vous devez être très déçu en tant qu’ancien premier ministre de la seconde alternance. Ya-t-il une déviation par rapport à la feuille de route que le président Macky Sall vous aviez confiée ?

Vous ne pouvez pas vous imaginez à quel point je suis déçu. La déception est d’autant plus grande que non seulement on a quitté cette feuille de route, mais avant d’aller à l’opposition, j’ai essayé de rester dans le giron sous forme de conseiller, mais j’ai constaté à quel point ils avaient décidé à un degré très élevé, de mettre une croix définitive sur les premières options qui avaient permis l’élection du Président Macky Sall. Je me souviens que tout le gouvernement était mobilisé autour de solutions à apporter aux problèmes des Sénégalais, notamment la lutte contre les inondations, la baisse du prix des denrées de première nécessité, la distribution objective des intrants agricoles, de semences certifiées, la fin de cette tromperie qui consiste à donner des graines dites sélectionnées pour tromper les paysans, la baisse du prix du gaz… Tout d’un coup, la politique politicienne a pris le dessus.

Il fallait changer peut-être le premier ministre qui n’était pas politique… En tout cas en 2012, le Premier ministre n’était pas politique.

Il s’est focalisé sur la recherche de solutions aux problèmes des populations. J’étais là pour exécuter les programmes politiques et si jamais il avait changé ces politiques en allant dans un sens non conforme à ce en quoi je croyais, j’allais démissionner. Mais les élections venaient et c’était un virage politique global, il fallait se séparer du Premier ministre.

Les paysans souffrent de la campagne ?

L’agriculture est abandonnée. C’est aussi simple que ça. Les agriculteurs sont laissés à eux mêmes. Parfois, je me demande, si cela n’est pas fait exprès, pour pouvoir ensuite acheter leur vote. Je ne comprends pas les démarches qui sont mises en œuvre et qui ne peuvent que conduire à un appauvrissement de la campagne. Cet appauvrissement de la campagne est réel puisque la sous-alimentation sévit ainsi que la faim dans certaines régions. Je dis cela par exemple, nous avions mis en place un programme de reconstitution du stock de semences certifiées dont l’agriculture avait besoin. C’est un programme qui a été sabordé parce qu’il remettait en cause des intérêts privés de quelques opérateurs qui s’enrichissent sur le dos des Sénégalais. J’ai fait le bilan pour engager le programme et le Sénégal avait déjà abandonné le système de semences certifiées entre 2002 et 2012. On avait déjà perdu 100 milliards de francs Cfa sous forme de subventions pour permettre la distribution de semences sélectionnées et certifiées. Dans mon livre d’ailleurs, j’appelle ça le financement du sous-développement parce que ce financement permet l’enrichissement d’opérateurs, mais ça appauvrit et détruit l’agriculture sénégalaise. On a mis en place un système qui finançait le sous développement inexorable du Sénégal par le biais de son agriculture.

Aujourd’hui, on nous fait croire en l’envol de l’agriculture. vous partagez cela ?

Aujourd’hui, on entre dans un système de fausses statistiques de l’agriculture. C’est terrible. On a parcouru la campagne notamment la Vallée du fleuve. Nous avons interpellé les paysans pour leur dire qu’il paraît que leur production a triplé. Ils ont répondu que leur production a baissé à cause de plusieurs causes. Pour confirmer les agriculteurs, il y a les importations qui ne bougent pas, mais qui augmentent. Les importations augmentent parce qu’on produit moins. Comment imaginer que le Sénégal puisse faire 1 400 000 tonnes d’arachides, une performance qui n’a jamais été réalisée dans le pays. C’est impossible. Avec quels intrants ?Où sont les quantités de semences qui ont permis ça ? Où sont les sols qui ont permis ça. Lorsqu’on dit qu’il y a 1 400 000 tonnes d’arachides, mais où sont les stocks ? Sur le riz, on dit que l’Anambé a produit plus que la Vallée du fleuve, mais c’est gros ça ! On ne joue pas avec la faim de ses concitoyens. C’est incroyable. Tout ça pour justifier un taux de croissance et une émergence.

On parle d’émergence, alors que les entreprises sénégalaises traversent de sérieuses difficultés. partagez-vous cet avis ?

Mais lorsqu’on dit émergence dans un pays, des industries doivent fleurir. Quelle est la nouvelle .  5 industrie implantée au Sénégal ? L’autoroute à péage, un TER, c’est ça l’émergence ? Les entreprises sénégalaises sont dans de sérieuses difficultés et tout le monde se plaint du harcèlement des impôts. Lorsqu’il y a harcèlement des impôts, c’est parce qu’il n’y a pas assez de recettes. Quand on est dans une situation d’émergence, vous recevez beaucoup de recettes parce que les entreprises ont tellement d’argent que les caisses de l’Etat sont pleines.

Il y a une absence de politique industrielle ?

Il n’y a même pas de politique industrielle. La preuve, l’interpellation de Mansour Kama au président de la République pour lui dire qu’il faut un dialogue avec le secteur privé. C’est plein de sens et d’ironie.On est dans un pays où il n’y a que la politique qui prime parce qu’on a besoin de voix pour rester dans son fauteuil, alors que le vrai dialogue doit être économique. On doit échanger avec le secteur privé pour voir comment relancer notre économie parce qu’elle ne bouge pas. Les taux qu’on donne, ce sont des taux qu’aucune analyse ne peut retenir. De surcroit, ils sont tellement obsédés et pressés d’atteindre les 8% de croissance qu’ils ont construit le taux de croissance le plus régulier en accélération au monde. Bravo pour le Sénégal. C’est une anomalie statistique, c’est de la triche. Ils créent même leurs propres incohérences.

Le gouvernement consacre l’année 2018, une année sociale alors que beaucoup de secteurs ont besoin d’investissements. pensez-vous qu’avec cette pratique le Sénégal verra le bout du tunnel ?

Ils auraient plutôt dû parler d’année politique. Le vrai sens de l’année sociale, c’est l’année politique parce qu’elle précède l’élection présidentielle. Donc, ils vont faire de la politique sociale et du social politique. Il y a un problème. Le social doit se faire de manière continue, mais on ne doit pas attendre une année pour la transformer en social. Chaque année a sa part du social, mais si vous décidez tout d’un coup 2018 une année sociale, mais qui vous trompez ? Le président de la république parle lors de son discours de Nouvel an de l’accroissement des bourses familiales. C’est curieux. Si tout va bien dans les villes et les campagnes, pourquoi augmenter le nombre de bourses pour les pauvres. Il faut qu’on reste cohérent. Mais attention. Est-ce que les recettes fiscales annoncées correspondent à l’état de l’économie sénégalaise ? Lorsque vous dites qu’on veut atteindre 7% de croissance, vous pouvez gonfler les recettes en fonction des 7%, mais si dans la réalité vous êtes à 2%, vous avez un gap important de recettes. Et à partir de ce moment, vous avez des priorités. Aujourd’hui, c’est l’endettement qui est très important qui va prendre sa part. Ensuite, il y a les dépenses sociales et politiques. Alors, vous allez privilégier le paiement des salaires, abandonner la dette des entreprises. Il faut que les étudiants fassent de la casse pour être payés et vous allez mettre en retard les régularisations des sommes dues aux enseignants, etc. On va vers des difficultés budgétaires sauf à accroître encore la dette qui est en train d’atteindre la limite.

Pourtant le gouvernement a annoncé plusieurs milliards pour éponger la dette contractée envers les enseignants…

Ce sera très difficile pour le gouvernement de respecter ses engagements avec les enseignants. Vous pouvez toujours avoir des solutions, mais à quel prix ? La solution peut venir de l’endettement qu’on accroît, en sacrifiant les générations futures. On est manifestement entré dans une période où la politique sera privilégiée sous le couvert du social et des équilibres budgétaires seront mis en danger.

En tant que banquier, pensez-vous que les banques aident assez les entreprises qui se plaignent toujours de conditions contraignantes ?

C’est une vieille rengaine, la difficulté de l’accès au crédit. Dans le même temps, le Sénégal est l’un des pays de l’Uemoa où le crédit compromis est le plus important. Le stock de crédit improductif est le plus important au Sénégal par rapport aux autres pays. Cela veut dire que les banques ont quand même accordé des prêts qui ne sont soldés nulle part. Et lorsque dans un établissement de prêts vous avez des crédits improductifs, vous devenez plus prudent pour les nouveaux crédits et vous avez moins de capacités à accorder de nouveaux crédits parce que vous avez de la ressource gelée. Mais il y a sans doute une part de responsabilité de la part des établissements bancaires dans la manière d’accorder le crédit s’il y autant de crédit improductif. Il y a une part de responsabilité de toutes les structures impliquées dans le recouvrement, il y a une part du fonctionnement des tribunaux qui n’ont pas toujours une claire conscience des conséquences de non remboursement des dettes contractées. Maintenant, il faut réfléchir à tout ce qui pourrait permettre l’accès plus facile des Petites et moyennes entreprises au financement.

Le gouvernement a mis en place le FONGIP et la BNDE pour faciliter le financement aux PME. Êtes-vous satisfaits de leurs prestations ?

 

Je pense que c’est un échec. Depuis 2013, ce gouvernement accorde plus d’importance à la politique. Je suppose que lorsque vous n’êtes pas de l’Alliance pour la République (Apr), vous ne pouvez pas bénéficier de ces financements. Aussi, lorsque vous n’êtes pas de l’Apr, vous ne pouvez pas avoir un poste dans l’administration. Cela commence par l’attribution des fonctions de gestionnaire à des militants de parti. C’est le cas de la Caisse de dépôt et des consignations. On peut faire beaucoup de choses avec cet argent. Mais, elle est confiée à un non spécialiste et un frère du président de la République. Qu’est-ce qu’on peut en tirer ? Probablement quelques avantages au niveau des marchés et des primes de participation. Avant c’était un très beau slogan, la patrie avant le parti, mais maintenant c’est la famille avant le parti et la patrie.

Ousmane Sonko et le gouvernement polémiquent sur le coût du ter jugé exorbitant. C’est un projet opportun à votre avis ?

On n’a jamais d’éléments précis.A priori, je préfère croire à Ousmane Sonko. On attend le moment du bilan pour voir qui avait raison. Le TER me pose le problème suivant : c’est une honte, c’est une honte que dans un pays qu’un chemin de fer soit abandonné. Où avez-vous vu un pays où on court pour entrer dans un processus d’émergence avec un chemin de fer abandonné ? Le chemin de fer se modernise et il devient pérenne. Il n’y a pas de développement économique pouvant se passer d’un investissement important qu’un chemin de fer réalisé. On nous sert un TER qui n’est pas inutile, mais est-ce que la priorité ? Dans un pays, vous avez besoin de mettre les gens au travail, vous avez besoin de projets à haute intensité de main d’œuvre, mais réhabiliter votre chemin de fer, c’est le projet idéal et nécessaire parce qu’on ne peut pas se permettre de cet abandon. Mais on préfère des projets pour enrichir essentiellement des entreprises étrangères. Malheureusement, ce sont les choix du gouvernement.

Est-ce que vous êtres rassuré par la politique d’emploi du gouvernement ?

L’emploi des jeunes est un problème très difficile qu’on ne résout pas d’un coup de baguette magique. C’est un problème difficile, mais qui n’est pas à mon avis bien pris en charge. La solution doit être transparente par une volonté politique forte que je ne sens pas. En 2012, une claire conscience a été prise de la nécessité d’abord de préparer la jeunesse aux métiers par la formation professionnelle. C’est quelque chose qui est resté très faible par la suite. Il faut faire le lien avec la facilitation des grands projets et l’accès au crédit. Il doit permettre le financement de l’auto-emploi, mais la BNDE a fait ce qu’elle peut, mais elle a atteint ses limites. L’emploi des jeunes est sacrifié au profit des intérêts politiques parce qu’on a mis à la tête des institution des responsables politiques auxquels on demande non pas de réussir leur mission, mais plutôt de se faire élire dans leur localité.

On note de plus en plus l’engagement en politique des cadres de certains corps de l’administration. n’est-ce pas un danger pour l’administration ?

C’est dramatique et cela est à mettre en rapport avec le recul démocratique du Sénégal. Les fonctions purement techniques ne peuvent plus exister au sein de l’administration, parce qu’on revient au parti-Etat qu’on a quitté avec le Parti socialiste comme parti unique. Le Président Macky Sall, à cet égard, a un projet très clair dans sa tête : qui détruit les acquis de l’administration, détruit la qualité de notre administration. Mais la logique de performance du Sénégal est abandonnée. A chaque approche d’une élection, le Président Macky Sall a un discours qui est : celui qui perd je le vire. Cela veut dire qu’on ne vous demande pas de performance au sein de la structure qui vous est confiée, mais on vous demande une performance politique et politicienne. C’est la première fois qu’un ministre de l’Economie est engagé politiquement. Ce sont des barrières qui ont été bousculées par ce régime. Je pense que le projet politique du Président Macky Sall, c’est un projet dictatorial. C’est le retour au parti-Etat. Maintenant, c’est aux forces démocratiques et citoyennes de le refuser.

Khalife sall est victime de cela…

Je précise que ce n’est pas un parti-Etat-coalition, mais c’est un parti-Etat Apr. Dans cette logique on affaiblit les alliés en les éclatant. Khalifa Sall a deux problèmes. Il est un concurrent potentiel, il faut donc lui casser les pieds. En 2019 si le Président Macky Sall est réélu, ce que je ne souhaite pas, il va se débarrasser du Parti socialiste et de l’Alliance des forces de progrès (Afp). On l’appellera recomposition de la majorité présidentielle. Je suis persuadé que les fers sont déjà au feu.

Comment appréciez-vous la tuerie en Casamance ?

Ce qui s’est passé en Casamance est inacceptable. Il n’y a aucune raison que cela allume le feu. Le Mfdc et l’Etat du Sénégal doivent retrouver les coupables qui doivent être châtiés. Le Mfdc doit contribuer à retrouver les coupables. En revanche, c’est criminel de couper des arbres dans un pays qui souffre de désertification avec toutes ses consé- quences. Qu’on arrête ! Comment peut-on attribuer des permis de coupe de bois ? On doit punir l’acte de couper du bois.

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