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ABDOULAYE DIOUF SARR A L’ASSEMBLEE NATIONALE : Les députés diagnostiquent les maux de la santé

Suite aux interpellations des députés sur les maux dont souffre le secteur de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr a décliné la feuille de route que son département est en train de mettre en œuvre pour une souveraineté sanitaire. 

Les passages des ministres de la République à l’hémicycle, dans le cadre du marathon budgétaire, se poursuit mais ne se ressemblent pas. Certains départements, du fait de la position qu’ils occupent dans l’attelage gouvernemental et dans la prise en charge des besoins des populations, cristallisent plus l’attention des représentants du peuple. C’est le cas du département ministériel en charge de la Santé et de l’Action sociale. 

Decroix : ‘’Je ne suis pas sûr que tous les milliards investis arrivent à la sortie’’

Du fait de l’importance et de la sensibilité de la question, les députés, du pouvoir comme de l’opposition, se sont départis de toutes considérations politiques pour exposer à la face du ministre Abdoulaye Diouf Sarr, les maux dont souffre le secteur de la santé. Et d’emblée, c’est le député de l’opposition Mamadou Diop Decroix qui s’insurge contre l’insuffisance des moyens mis à la disposition dudit département ministériel en termes de budget. ‘’Le budget alloué au ministère de la Santé et de l’Action social est insuffisant. C’est pourquoi, je plaide pour son augmentation’’, a déclaré le leader d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme. Mieux, le membre du groupe de l’opposition Liberté et démocratie pose, le problème de l’efficacité des finances dans le secteur de la santé. Selon lui, toute la manne financière allouée à ce département, n’est pas toujours utilisé à bon escient. ‘’Je ne suis pas sûr que tous les milliards investis arrivent à la sortie’’, charge-t-il. Allant plus loin, son collègue de l’opposition, Toussaint Manga, par ailleurs membre du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais, s’intéresse aux conditions de travail du personnel de la santé. ‘’J’ai l’intime conviction que le plus grand cadeau que l’Etat peut faire au personnel de santé, parce qu’ils ont fait preuve de patriotisme au prix de leurs vie, c’est le relèvement de leurs rémunérations’’, a-t-il plaidé pour ses collègues du secteur de la santé. Même s’il reconnait que beaucoup d’efforts ont été fait dans le recrutement, Dr Toussaint Manga trouve que le défi qui reste à relever, est celui de l’équité dans la répartition des spécialistes de santé. 

Toussaint Manga : ‘’L’arsenal juridique de notre système de santé est déséquilibré et obsolète’’ 

En sa qualité de professionnel de la santé, Toussaint Manga a aussi soulevé la problématique de la législation dans le secteur de la santé. L’ancien Secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales a invité les autorités compétentes à mettre à jour certains textes règlementaires. ‘’L’arsenal juridique de notre système de santé est déséquilibré. Il faut un recadrage à ce niveau. Il y a énormément de textes à mettre à jour, parce qu’ils sont obsolètes’’, a recommandé Toussaint Manga. Son collègue Marie Sow Ndiaye a aussi abondé dans le sens. Selon le député du Parti démocratique sénégalais, la révision des textes régissant l’exercice de la médecine et du statut du personnel de santé s’impose. En appui, Nicolas Ndiaye, membre du groupe de la majorité parlementaire, invite le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, à accorder une attention particulière au système de santé et à donner du respect aux professionnels de la santé. Pour sa part, Aida Mbodji a posé sur le tapis, le problème des nouveaux hôpitaux. ‘’On s’est empressé d’ouvrir des hôpitaux qui, jusqu’à présent, ne sont pas fonctionnels. Est-ce qu’il n’est pas judicieux d’orienter les fonds pour renforcer l’existant. J’ai l’impression que la distribution du matériel médical se fait en fonction de la tête du client’’, charge l’actuelle présidente du Conseil départemental de Bambey. 

Diouf Sarr : ‘’Le Sénégal a décidé d’être un champion dans la vaccination’’. 

En réaction aux interpellations des députés hier, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, a fait part de la volonté du gouvernement de faire en sorte que la souveraineté sanitaire puisse être une réalité au Sénégal. ‘’Le Sénégal a décidé d’être un champion dans la vaccination. Courant 2022, le Sénégal va commencer la production de vaccin. Beaucoup de choses ont été réalisées. Vous n’êtes pas sans savoir que les besoins de santé sont pressants et qu’il urge des actions ponctuelles’’, déclare Abdoulaye Diouf Sarr. Qui relève face aux députés, que dans le cadre de l’équipement des établissements publics de santé, une enveloppe de 5 milliards a été dégagée l’année dernière. Durant la même période, souligne-t-il, 462 ambulances ont été distribuées partout au Sénégal pour assurer une meilleure prise en charges des évacuations sanitaires. ‘’Nous planifions toutes les actions à mener sur le terrain. Mais en plus de la planification, nous faisons une activité de veille et de suivi constant des activités’’, soutient-il tout en précisant que les investissements de la tutelle, obéissent au cadrage élaboré sur la carte sanitaire. Concernant le statut des médecins en spécialisation, il relève qu’une discussion est en cours entre le ministère de la Santé et le département de l’Enseignement supérieur. ‘’Le statut des médecins en spécialisation va être regardé de manière plus proche’’, a promis Abdoulaye Diouf Sarr. 

S’agissant de la campagne de vaccination contre le coronavirus, il a informé qu’à l’exception du vaccin ‘’Moderna’’, tous les vaccins sont disponibles au Sénégal. Il en est de même pour la logistique nécessaire pour la conservation des vaccins. Toutefois, il a déploré la réticence des populations sénégalaises à aller se faire vacciner. A cet égard, il a invité la représentation nationale à s’investir davantage dans le combat de la sensibilisation pour venir à bout de coronavirus aujourd’hui en recrudescence dans le monde avec une quatrième vague qui s’annonce déjà plus contagieuse et plus meurtrière.

‘’On se prépare au niveau de toutes les frontières pour que le nouveau variante ne puisse pas pénétrer dans notre pays’’

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a également dévoilé les dispositions que le Sénégal a prises pour se mettre à l’abri de la nouvelle variante (Omicron) de la pandémie annoncée en Afrique du Sud. ‘’On se prépare au niveau de toutes les frontières pour que la nouvelle variante ne puisse pas pénétrer dans notre pays’’, a rassuré Abdoulaye Diouf Sarr dont le budget, pour l’exercice 2022, est arrêté à la somme 270 110 604 494 Francs CFA en autorisation d’engagement (Ae) et 235 996 717 777 de francs CFA en Crédit de paiement (Cp). Ce budget est structuré autour de 4 programmes. Avec des crédits arrêtés à 121 785 461 874 francs CFA en Ae et 114 351 810 774 franc CFA en Cp, le programme dédié à la Santé de base se taille la part du lion du budget du ministère de la Santé pour l’exercice 2022. Il est suivi du programme dédié à la santé de base dont les crédits sont arrêtés à 121 785 461 874 francs CFA en Ae et 114 351 810 774 franc CFA en Cp. Les programmes dédiés au pilotage, coordination et gestion administrative et protection sociale ferment la marge avec des crédits arrêtés respectivement à 77 809 773 203 francs CFA en Ae et 62640 818 202 en Cp ; et 3211 066 078 francs CFA en Ae et en Cp.   

L’info