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YEWWI ASKAN WI : Branle-bas de combat pour sauver ses listes

Dans la coalition Yewwi askan wi de Khalifa Sall et Ousmane Sonko, c’est le branle-bas de combat pour sauver sa liste à Matam. Un recours en excès de pouvoir a été introduit à la Cour d’appel de Saint-Louis contre le préfet. Mais la coalition devra combattre aussi contre les démons internes de la division qui ont fini de s’emparer d’elle dans plusieurs communes de Dakar comme de l’intérieur du pays. 

Yewwi askan wi est-elle victime d’un délit d’initié ou d’une infiltration de la mouvance présidentielle ? En tout, elle paye fort pour sa première participation à des élections d’envergure nationale comme les locales à venir. Dans beaucoup de localités du pays, elle a été victime d’impairs et le plus souvent provoqué en interne et qui ont jusqu’ici causé sa disqualification. A Matam par exemple, le mandataire départemental de Yewwi askan wi, selon la coalition, a déposé à la préfecture et dans toutes les sous-préfectures du département, de fausses lettres d’accréditation de mandataires. Et plus grave, ajoute son mandataire national, il a gardé les originaux et a fui son domicile pour se cacher. Après avoir disparu des jours, il est ressorti de sa cachette, pour annoncer son ralliement à la coalition Benno bokk yaakaar. Non sans souligner qu’il ne partageait plus l’idéologie prônée par le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Un motif fallacieux si l’on sait que cela n’a rien à voir avec l’acte grave qu’il a posé. Et qui visiblement, a été sciemment orchestré pour nuire à la coalition de l’opposition regroupée autour de Khalifa Ababacar Sall et d’Ousmane Sonko. Mais il ne s’en sortira sans doute pas aussi facilement. Car la coalition Yewwi askan wi a décidé de porter l’affaire devant les juridictions compétentes. C’est ainsi que Khalifa Sall et Cie ont introduit hier, un recours au niveau de la Cour d’appel de Saint-Louis, comme le prévoit le code électoral. 

Mais il n’y a pas qu’à Matam où Khalifa Sall, Ousmane Sonko et leurs alliés ont été victimes de cet impair.

Dans d’autres localités du pays comme Mbour (commune) et Kaffrine (département), les listes de la coalition ont été aussi rejetées. ‘’Nous nous sommes rapprochés de l’huissier de justice qui a fait le constat. Et ce matin (hier matin), nous avons fait un recours au niveau de la Cour d’Appel de Saint-Louis, pour excès de pouvoir. Nous pensons que Yewwi askan wi sera rétablie dans ses droits dans tout le département de Matam’’, a confirmé le mandataire national. Déthié Fall confie que quand lui-même, en tant que mandataire national de la coalition a eu vent du rapprochement entre l’ex responsable de Pastef Djibril Ngom et les gens de l’Alliance pour la République, il a pris toutes les dispositions nécessaires pour que les changements soient effectués. Seulement, il regrette que ces changements n’aient pas été retenus par l’autorité préfectorale qui a exigé la présence de Djibril Ngom qui avait pris la poudre d’escampette pendant tout le délai réservé aux contentieux électoraux. ‘’C’est regrettable de constater que ces changements n’ont pas été retenus’’, fustige-t-il. Non sans ajouter que les nouveaux mandataires ont reçu un refus catégorique du préfet quand ils sont venus présenter leurs fiches d’accréditation. 

Des tensions internes dans beaucoup de communes et le dossier judiciaire de Barthélémy Dias pour compliquer la situation

Et comme si cela ne suffisait pas, Yewwi askan wi est soumise à des tension internes de plus en plus fortes. Dans beaucoup de communes, les bases ne suivent plus le sommet. A Grand Yoff par exemple, les Pastéfiens ont tracé leur propre chemin, en alliance avec Jengu Tabakh de Boubacar Camara. A Mermoz-Sacré-cœur, ne se reconnaissant pas dans la liste déposée, les partisans de Sonko auraient introduit un recours pour son annulation. Dans la commune de Fann-Point E-Amitié, Pastef, un poids lourd de la coalition, est relégué au second plan. Pour couronner le tout, la tête de liste pour la ville de Dakar qui cristallise les attentions, Barthélémy Dias, va devoir faire face à un procès en appel dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf. Ce qui va d’une manière ou d’une autre, perturbé sa précampagne, même si, selon plusieurs juristes, le déroulement de la procédure jusqu’à son épuisement à la Cour suprême, devrait aller au-delà des élections locales du 23 janvier prochain. Ce qui lui laisserait le temps d’y prendre part.

L’info