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DIVISION A DAKAR, A L’APPROCHE DES LOCALES DAKAR : L’opposition scie la branche de sa victoire

Dakar sera encore au centre des enjeux.  Les élections locales du 23 janvier prochain y seront fortement disputées. Gagner ou perdre la capitale aura des conséquences politiques certaines pour les protagonistes, le pouvoir comme l’opposition. Celle-ci n’est-elle pas en train de scier la branche de sa victoire ?

L’opposition aurait plus de chance de remporter la victoire en unissant ses forces à Dakar. Si l’on sait que le cumul des scores de ces différentes composantes lors des deux dernières élections dépasse le score de la mouvance présidentielle. Mais plus l’échéance arrive, plus elle se divise et s’émiette, ouvrant ainsi un boulevard à Benno bokk yaakaar, largement avantagé par le nouveau mode de scrutin des maires et présidents de département. En plus de s’être disloquée en trois à quatre coalitions, ces dernières sont à leur tour, en train d’éclater, minées par les égos surdimensionnés des uns, ainsi que la boulimie et le carriérisme des autres. A Yewwi Askan wi, l’adversité entre Barthelémy Dias et Soham Wardini a fini de pourrir l’ambiance de la coalition. Idem a Wallu Sénégal, où la boulimie du Pds qui veut imposer un candidat encore «inconnu» à Dakar, a poussé Pape Diop, qui convoite aussi la mairie, à la sortie. Et le choix ne sera guère plus facile à Gëm sa bopp et dans les autres coalitions de l’opposition. En effet, ces nombreux opposants et prétendants à la mairie de Dakar, si aveuglés par leurs agendas personnels respectifs sont incapables de voir cette vérité flagrante, que leur division ne peut que conduire à leur perte et leur défaite cuisante au soir du 23 janvier 2022. Surtout dans un scrutin où les maires et les présidents de départements sont élus au suffrage universel direct. Cela veut dire qu’il suffit qu’une liste devance les autres d’un poil pour que sa tête de liste soit élue maire ou président de conseil départemental. Et l’opposition n’a pas besoin qu’on lui fasse un dessin pour comprendre cela. Mais hélas, l’esprit partisan aveuglante, semble largement pris le dessus sur tout. L’intérêt des populations au nom desquelles ils affirment se battre est manifestement relégué au second plan.

Aux dernières élections, la présidentielle, mais surtout les législatives, alors qu’elle pouvait faire très mal au pouvoir en s’unissant, cette opposition avait payé un lourd tribut à cause de sa division. Les locales approchent. Les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets. 

Les chiffres loquaces 

A Dakar, une unité de l’opposition aurait mis BBY en déroute.  La preuve par les chiffres. La coalition Benno bokk yaakaar a remporté les dernières législatives à Dakar avec 114.603 voix contre 111.849 voix pour Manko Taxawu Senegaal et 53.979 voix pour la coalition gagnante Wattu Senegaal. Rien que le cumul des scores de ces deux grandes coalitions de l’opposition dépasse celui de BBY. Sans compter le Pur, toujours dans l’opposition qui avait plus de 15 000 voix, ‘’Joyanti’’ dont les responsables demeurent encore dans l’opposition avec plus de 1000 voix…Et l’on s’achemine vers le même scénario pour les locales. Une opposition divisée, dont le cumul des voix pourra dépasser le score de la mouvance présidentielle, mais qui va perdre Dakar, parce que pris individuellement, la coalition BBY a plus de chance d’arriver en tête. Lors de la présidentielle de 2019, le même scénario s’était reproduit. Le cumul des scores des opposants (Issa Sall 5,59 %, Madické Niang 1,44 %, Idrissa Seck 24,07 % et Ousmane Sonko 19,99 %), leur faisaient passer devant le président sortant, avec 51,10 %. Mais si Macky Sall qui a enlevé Idrissa Seck et d’autres forces à l’opposition, maintient le score de BBY de 48,90 % des voix (et même en faisant un peu moins), avec l’émiettement de l’opposition, la mouvance présidentielle a toutes les chances de remporter Dakar et sa prestigieuse mairie. Un rêve qu’elle caresse depuis près d’une décennie. C’est dire qu’aujourd’hui, quelle que soit la manière dont on peut retourner la situation, les statistiques et les expériences électorales montrent que l’opposition est condamnée à s’unir à Dakar pour pouvoir espérer la remporter devant BBY, qui y est passée devant lors des deux dernières élections. Vu la symbolique de Dakar, le gain politique qu’elle en tirerait en cas de victoire et la raclée aux conséquences politiques fâcheuses que subirait le pouvoir en cas de défaite, remporter la mairie de la capitale devrait pourvoir être un moteur assez puissant pour tirer toute l’opposition. Mais c’est sans compter avec l’éternel choc des ambitions et des égos surdimensionnés, chacun préférant promouvoir sa petite personne que de la sacrifier pour l’intérêt général. Et dans la situation actuelle, l’opposition est bien partie du mauvais pied pour les locales à Dakar.

L’info