ACCUSE DE MEURTRE:Le coxeur avait tué de sang froid son «meilleur ami» pour 4000 francs

Habillé en grand boubou de couleur bleu, le regard hagard, l’accusé a tergiversé durant tout son interrogatoire face au juge de la chambre criminelle de Dakar. En fait, Pape Lamine Gueye comparaissait pour des faits de meurtre au préjudice de son ami Balla Gueye dit « Boye Ndar ». Voulant mettre ce crime sur le dos de Satan, l’accusé a été démenti par le témoin oculaire qui a déclaré avoir vu l’accusé tuer de sang froid la victime. Il risque 20 ans de travaux forcés si les réquisitions du ministère public sont appliquées par la chambre.

Les éléments de la police des Hlm ont été informés d’une bagarre au niveau du garage qui a viré au drame. Un transport effectué sur les lieux a permis de savoir que l’un des protagonistes en l’occurrence Lamine Guèye a poignardé son protagoniste Balla Guèye. Au moment de le transporter à l’hôpital de Grand Yoff, les éléments enquêteurs ont constaté que la victime a succombé de ses blessures. Ainsi, ils sont retournés sur les lieux pour recueillir des témoignages. Le premier témoin qui a été entendu Mor a déclaré que c’est l’accusé Lamine Guèye qui a porté le coup fatal à la victime. Ce coup a été porté à l’aide d’une arme qu’il a brandie. Mais le témoin oculaire Moussa Ndiaye a soutenu que quelques heures avant les faits, le mis en cause s’était présenté à lui pour demander après la victime sous un air agité. Et vers les coups de 19 heures, il a entendu du bruit et quand il s’est retourné il a vu Lamine Guèye administrer un violent coup de couteau à la victime au dos. Il a précisé que l’arme était sortie au niveau du thorax. Et après son forfait, le mis en cause a pris la fuite. Du 8 juillet 2012 jusqu’à la date du 4 novembre Lamine Guèye était en fuite. Il avait même changé son lieu de travail en roulant maintenant sur l’axe OuakamAvenue Cheikh Anta Diop. Mais à la date du 4 novembre, quand il s’est présenté sur l’avenue Bourguiba, sa présence a été signalée aux éléments enquê- teurs qui se sont immédiatement transportés sur les lieux pour procéder à son interpellation. Entendu, il a reconnu être l’auteur du coup fatal.Il a déclaré que la victime avait refusé de procéder au partage de la somme d’argent de 4000 francs. Une somme qui, dit-il revenait à l’ensemble des coxeurs. C’est dans ces circonstances qu’ils ont eu un échange de propos qui a dégénéré en bagarre au cours de laquelle il lui a administré un coup de couteau. Devant le pré- toire, l’accusé a reconnu aussi être le meurtrier de son meilleur ami, mais nie avoir l’intention de le tuer. « C’est mon ami et ce jour-là, on avait un problème à cause de l’argent qu’on devait se partager. Il n’a pas voulu me donner ma part. Je l’ai poignardé mais je n’avais pas l’intention de le tuer. J’ai pris le couteau chez le vendeur de viande», a-t-il expliqué à la chambre. Des déclarations battues en brèche par le témoin oculaire, Moussa Ndiaye. Selon lui, l’accusé a prémédité son acte. La sœur de la victime, Anta Nar Gueye, a réclamé le franc symbolique. Selon le parquetier l’accusé était muni d’une arme qu’il a portée à la victime, même s’il tente aujourd’hui de faire croire qu’il était lié d’amitié avec la victime et qu’il n’avait pas l’intention d’ôter sa vie. De l’avis du procureur, cela ne résulte pas d’une analyse objective du dossier. Les déclarations du témoin Moussa Ndiaye disant que quelques heures avant le mis en cause avait promis de tuer la victime ne résistent pas aussi aux faits précise-t-il. Estimant qu’il y’a préméditation, il a requis 20 ans de travaux forcés. Selon l’avocat de la défense, il n’y a pas l’intention de donner la mort. A en croire, Me Iba Mar Diop, Balla Gueye aimait les risques et il n’était pas un enfant de cœur». Il a demandé de disqualifier les faits en coups mortels, et de faire bénéficier à son client une application bienveillante de la loi. La décision sera rendue le 6 février prochain.

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