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AFFAIRE KILIFEU ET SIMON : Y en a marre dénonce un simulacre de justice

Le Mouvement Y en a marre a qualifié hier le traitement de l’affaire du trafic de visa dans laquelle ses membres Kilifeu et Simon sont cités, d’un simulacre de justice. Face à la presse, le coordonnateur dudit mouvement Aliou Sané soutient que dans cette affaire, la justice sénégalaise, encore une fois, est en train d’être utilisée comme bras armé du pouvoir. Ousmane Sonko et Barthélémy Dias qui sont venus témoigner leur soutien audit mouvement, ont aussi abondé dans le même sens. 

Y en a marre est en colère. Et le mouvement a tenu à le manifester hier. Face à la presse, il a déploré la manière dont l’affaire du trafic présumé de visa et de location de passeport dans laquelle deux de ses membres sont cités. ‘’Nous vous disons aujourd’hui que nous sommes pour la justice. Nous ne pouvons pas réclamer la justice des autres qui nous gouvernent et ne pas le vouloir quand cela concerne nos propres frères’’, a d’abord précisé, Aliou Sané tout en affichant le soutien du mouvement à leurs camarades Kilifeu et Simon. Mieux, il dénonce la manière dont la justice traite cette affaire. Selon lui, après vérification et enquête, la justice n’a trouvé aucun acte délictuel allant dans le sens de matérialiser le contenu de la vidéo montrant Kilifeu en discussion avec une autre personne. C’est pourquoi d’ailleurs, explique l’activiste, pour le retenir en garde à vue, il y a eu cette accusation d’escroquerie. ‘’A la lumière de ce qu’on a vu, des auditions au parquet, nous pouvons dire aux Sénégalais que ce qui est en train de se passer est un simulacre de justice’’, a dénoncé Aliou Sané. Qui décèle aussi, la manipulation d’une certaine presse pour semer la zizanie dans la tête des Sénégalais, en faisant croire que l’affaire Kilifeu et Simon est liée à celle des députés de Bby sur le trafic de passeports diplomatiques. ‘’Il n’y a aucun lien possible’’, précise Aliou Sané soulignant dans la foulée que ‘’la justice sénégalaise,  encore une fois, est en train d’être utilisée comme bras armé du pouvoir exécutif dans ce dossier pour casser de l’activiste, pour faire en sorte que cette chose qui est restée à travers la gorge de Macky Sall depuis les évènements du 3 au 8 mars dernier, soit venger en tapant un peu partout pour que toutes les voix discordantes puissent être étouffées, discréditées, décrédibilisées et faire en sorte que la voix sera grandement ouverte pour un troisième mandat. 

Dans le fond, Y en a marre décèle beaucoup d’irrégularités. Tout d’abord, le mouvement déplore l’autosaisine sélective du parquet et du procureur Serigne Bassirou Guéye qui est resté jusqu’ici aphone sur l’affaire des députés de Benno bokk yaakaar.  Alors que, souligne-t-il, il y a pas mal de dossiers qui dorment dans les tiroirs du procureur de la République et qui mettent en cause de hauts dignitaires de ce pays sans que rien ne soit fait. 

Les responsables du mouvement ont également déploré le timing entre la première vidéo diffusée le 28 juillet et le déclenchement de la machine judiciaire le 7 septembre dernier, correspondant à l’éclatement d’une affaire qui implique des députés du peuple sur une affaire présumée de fabrication, de fraude et de trafic sur des passeports diplomatiques. Pour Alioune Sané et ses camarades activistes, à travers cette stratégie, les autorités veulent trouver un lien entre le trafic de passeports diplomatiques et ce qui est reproché à Kilifeu et Simon. Les membres du mouvement ont aussi fait la situation sur la plainte que les avocats ont déposée sur cette vidéo filmée à l’insu de Kilifeu. ‘’Sur la diffusion des données à caractère personnel, une plainte a été déposée par les avocats de Kilifeu auprès de la Brigade de la cybercriminalité. Jusque-là rien, pas d’enquête, personne n’a été appelé sur cette affaire’’, regrettent-ils. 

Venu soutenir le mouvement dans cette affaire, le député Ousmane Sonko a dénoncé ce qu’il appelle l’entreprise de destruction d’un mouvement aussi important comme Y en a marre et qui a déjà échoué. Selon le leader de Pastef, l’objectif visé à travers cette stratégie, est de faire en sorte que si on ne peut détruire le mouvement par la voie judiciaire, le détruire moralement. Dans sa prise de parole, le leader de Pastef n’a pas manqué de tirer sur le procureur Serigne Bassirou Guéye. Après avoir fait un témoignage sur Kilifeu, l’opposant a révélé le contenu d’une conversation qu’il a eu à avoir avec l’activiste après les événements de mars. Kilifeu m’a dit : ‘’le procureur Serigne Bassirou Guéye m’a dit l’autre jour quand il m’a convoqué à son bureau, mais pourquoi vous soutenez Ousmane Sonko ? Ça va vous créer des problèmes. J’ai un certificat médical qui prouve qu’il est coupable et il va pourrir en prison. Je lui ai répondu : Monsieur le procureur, tout le monde a un certificat médical. Nous sommes là pour défendre les droits d’une personne au nom de la démocratie’’, déclare-t-il.

Considérant que le mouvement Y’en a marre a contribué à l’éveil de conscience, Barthélémy Dias a aussi témoigné son soutien à Kilifeu et à Simon. Selon le maire de Mermoz-Sacré-Cœur, amené ce dossier en instruction est ‘’méchant, idiot et inacceptable’’. Selon le lieutenant de Khalifa Ababacar Sall, une instruction dans l’affaire Kilifeu et Simon est une prise d’otage. ‘’Il n’y a rien à instruire. C’est un flagrant délit, on a qu’a jugé. On cherche à museler des leaders d’opinion qui ont contribué à la prise de conscience citoyenne’’, a-t-il soutenu. Fort de son expérience dans les affaires judiciaires, Barthélémy Dias fait la différence entre cette affaire impliquant les activistes, celle mettant en cause des députés dans une affaire de trafic de passeport diplomatique.  ‘’Procéder à la levée de l’immunité parlementaire des députés qui sont pris en flagrant délit, c’est de l’hypocrisie et de la foutaise caractérisée’’, a tranché nette l’ancien député socialiste. D’autres leaders tels que Dr Babacar Diop et Guy Marius Sagna ont aussi apporté leur soutien aux membres du mouvement dans ce combat.

L’info