LA CHRONIQUE DE MLD : Gorgorlu à la merci de Njublang, le front social en ébullition…
La hausse généralisée des prix des denrées de consommation courante est sur toutes les lèvres .C’est franchement « le tube de l’été » et les récentes instructions fermes du Chef de l’Etat relatives à cette croisade contre les commerçants véreux et autres spéculateurs achèvent d’en faire une affaire d’Etat. Si l’actualité brûlante fait état d’une opposition politique requinquée par le lancement d’une coalition XXL, le pouvoir est convaincu que la menace réside moins dans la capacité de cette opposition à faire bouger le pays que cette ébullition du front social qui nous guette insidieusement. Oui, la marmite sociale bouillonne et on assiste aussi à un certain changement de paradigme du côté des acteurs. En vérité, ce ne sont plus les syndicats et les organisations consuméristes qui donnent le tempo en portant comme à l’accoutumée l’étendard des revendications sociales. Désormais, ce sont d’autres forces de la société civile comme Frapp France dégage ou le parti politique FDS/Les Guelewars qui assument le leadership de la contestation. À l’analyse, cela explique quelque part une certaine désaffection des Sénégalais à l’égard des organisations syndicales qui ont du reste perdu de leur crédibilité et de leur superbe. Il faudrait d’ailleurs procéder prochainement à l’évaluation sans complaisance de l’impact de l’action syndicale dans le quotidien de nos compatriotes. Le constat avec cette hausse des prix, c’est que le commerçant détaillant, le boutiquier du coin en l’occurrence, est au cœur des récriminations du Sénégalais lambda ; il est à la limite stigmatisé. Or les commerçants se disent victimes des grossistes qui dicteraient leur loi et qui contrôlent visiblement toute la chaîne d’écoulement des denrées de première nécessité. Les récentes esquisses de solutions relatives à l’homologation des prix par l’Etat via le ministère du commerce, ont d’ailleurs mis les commerçants dans tous leurs états d’autant que certains parmi les plus radicaux d’entre eux promettent l’enfer aux consommateurs et informent d’une possible rupture dans la chaîne d’écoulement des denrées vitales
comme le riz, le sucre, l’huile et la farine…Autrement dit, nous ne sommes pas à l’abri de pénuries provoquées ! Pourtant les pouvoirs publics essaient tant bien que mal de réinventer l’Etat-Providence avec la récente réactivation du service stratégique du contrôle économique. Résultat des courses : 6 tonnes de sucre ont été saisies il y a quelques jours des mains de quelques commerçant indélicats. Question : le gouvernement peut-il assurer la stabilité des prix des produits de consommation courante dans un contexte de libéralisation tous azimuts qui devrait laisser libre cours à la vérité des prix ? Les gouvernants sont dans leur rôle et au-delà de la question sensible de l’accès aux denrées, la croisade sera menée contre toute
spéculation ou hausse indue des prix du loyer. Une autre paire de manches d’autant que depuis la promulgation en 2014 de la fameuse loi sur la baisse de 4 à 29 % des prix du loyer, les propriétaires, marchands de sommeil devant l’Eternel, défient au grand jour l’Etat en refusant systématiquement d’appliquer ladite loi au grand dam des locataires. Autant dire que l’impuissance des pouvoirs publics est manifeste à ce niveau. En définitive, la préservation du pouvoir d’achat des pauvres populations n’est pas une mince affaire. Surtout que Gorgorlou est à la merci de Njublang! Il s’agit d’une question globale qui devrait notamment intégrer une hausse des salaires.