SENS ET SIGNIFICATION DE ‘’GUELEWAAR’’ : Le cours d’histoire du Dr Babacar Diop à Antoine Diome
A travers une table ronde, Dr Babacar Diop invite des universitaires pour expliquer au ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome, le sens mot ‘’Guélewaar’’. Cette rencontre qui est prévue aujourd’hui à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, fait suite au blocage par Antoine Félix Abdoulaye Diome, du récépissé des FDS, sous prétexte que Guélewaar renvoie à une ethnie.
Dr Babacar Diop joint l’acte à la parole. Après avoir promis au ministre de l’Intérieure et de la Sécurité publique une piqure de rappel historique sur le sens et la portée du mot ‘’Guélewaar’’, lors de sa récente rencontre avec le leader de Pastef, Ousmane Sonko, il passe à l’acte. Aujourd’hui, il tient une table ronde autour de la question. Et selon les Termes de référence de cette rencontre, reçues hier à l’Info, l’objectif de la table-ronde intitulée ‘’Guélewaar : histoire et actualité’’, organisée au sein de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, est de réunir des intellectuels de premier plan (historiens, philosophes, sociologues, communicateurs traditionnels et hommes de culture) pour apporter un éclairage pluridisciplinaire sur le concept. D’ores et déjà, il relève que le ‘’Guélewaar’’ est multidimensionnel. Car ayant ‘’une dimension historique, sociale, philosophique et artistique qui mérite d’être révélée afin de servir de base à la construction d’une nouvelle utopie africaine centrée sur l’exigence de dignité et d’autonomie nécessaire à l’émancipation et au développement du continent’’.
Revenant sur la dimension historique du concept, Dr Babacar Diop révèle que ‘’Guélewaar’’ est un nom qui traverse les siècles et les générations, les cultures, les territoires et les ethnies de l’espace de la Sénégambie. ‘’Depuis ses origines et sa déformation malinké » Kélédiawarou » (qui signifie un guerrier de la bataille) jusqu’à l’œuvre cinématographique de Sembène Ousmane, le concept a traversé le temps et l’espace et son sens n’est pas resté le même’’, souligne l’enseignant-chercheur en philosophie à l’Ucad.
Dr Babacar Diop relève que l’objectif de ce thème est de procéder à une généalogie du mot ‘’Guélewaar’’ et des différents sens qu’il a pris au cours de son évolution historique. En effet, cette réflexion permet selon lui, d’identifier les principales orientations pour un « décentrement » et une « circulation » des épistémologies du Sud qui doivent être valorisées et intégrées dans le patrimoine du savoir universel. ‘’Guélewaar dans l’œuvre d’Ousmane Sembène éponyme, apparaît comme le héros patriotique qui dénonce la mendicité des peuples africains et appelle à la construction d’une société fondée sur la justice et la dignité’’, soutient-il.
Cette rencontre de haut niveau verra la participation du Pr Mamadou Fall, Enseignant-chercheur au département d’histoire de l’Ucad et ancien Directeur de Confucius ; Coordonnateur Général de l’Histoire Générale du Sénégal, du Pr Boubacar Diop dit Buuba, Enseignant-chercheur au département des Langues et Civilisations anciennes à la retraite, ancien Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du Supérieur, du Pr Mbaye Thiam, Enseignant-chercheur à l’École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes à la retraite ; ancien Coordonnateur du réseau Solidarité Archivistique francophone du Conseil international des Archives, du Pr Rokhaya Fall, Enseignant-chercheur au département d’histoire, à la retraite et membre de l’Histoire Générale du Sénégal ; ancienne Cheffe du département d’Histoire, du Pr Pape Massène Sène, Chercheur au département de Langues et Civilisations Africaines et ancien Conservateur du Musée Théodore Monod. Mais aussi du Pr Babacar Mbaye Diop, Enseignant-chercheur au département de Philosophie, Spécialiste en Esthétique et Philosophie de l’Art, ancien Directeur de la Biennale de Dakar, aujourd’hui Directeur de l’Institut supérieur des arts et des cultures de l’UCAD, du Pr Ngouda Mboup, Enseignant-chercheur en Droit public à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et de Fata Ndiaye, ancien directeur d’école à la retraite et dépositaire de la tradition du Sine et du Saloum.