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INSCRIPTION DES PRIMO-VOTANTS, FRAUDE ELECTORALE, PRESIDENTIELLE 2024…: Sonko fait feu de tout bois

Après avoir demandé hier aux jeunes d’aller s’inscrire massivement sur les listes électorales en dépit des obstacles, Ousmane Sonko ne s’est pas empêché de les inviter à bloquer les commissions administratives, si jamais on leur refuse ce droit par des subterfuges.

Annoncé malade de covid-19 par certains responsables du pouvoir au pouvoir, comme l’ancien ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana, Ousmane Sonko est apparu au public hier, saint et sauf. Et plus que jamais virulent dans le verbe. Le leader de Pastef qui a axé l’essentiel de son discours, prononcé via sa page Facebook, sur l’inscription des jeunes sur les listes électorales, s’est montré plus que jamais déterminé à en découdre avec le régime de Macky Sall qu’il accuse d’user de subterfuges et de stratagèmes, pour non seulement empêcher l’inscription des primo-votants sur les listes électorales, mais aussi pour préparer une victoire technique en amont des prochaines échéances électorales, à travers une vaste opération de fraude électorale, déjà mise en branle, selon lui. 

‘’Armez-vous de la même détermination lors des évènements de mars, pour aller s’inscrire massivement sur les listes électorales’’

Pour faire face à ce qu’il considère comme une forfaiture du régime pour s’accrocher au pouvoir, l’opposant en chef n’y est pas allé du dos de la cuillère. Il a demandé aux jeunes d’avoir la même détermination que lors des évènements de mars dernier, pour aller s’inscrire sur les listes électorales, en dépit de tous les obstacles que les autorités ont mis en place pour les en empêcher. «ils disent que pour s’inscrire il faut avoir une carte nationale d’identité, cela pour empêcher les primo votants de s’inscrire. Ne vous découragez pas. Armez-vous de la même détermination que vous aviez lors des évènements de mars où vous avez risqué votre vie et votre intégrité physique, allez faire la queue même s’il le faut, pour avoir votre carte d’identité. Vous ne le faites pas pour moi ou pour Khalifa Sall, vous le faites pour vous, car il s’agit de votre avenir», déclare-t-il. De même, le leader de Pastef demande aux jeunes qui ont déposé leurs dossiers dans les commissariats pour l’obtention de la carte nationale d’identité, qu’en cas de retard, de se présenter dans les commissions administratives avec leur récépissé de dépôt de CNI, leur extrait de naissance et leur certificat de résidence. Et si on leur refuse l’inscription, ils leur demande de bloquer toutes les commissions administratives. «Si on leur refuse l’inscription, ils n’ont alors qu’à bloquer tous les lieux d’inscription, parce que ce pays n’appartient pas à Macky Sall. Il ne peut pas s’inscrire, inscrire sa femme, ses enfants, ses proches et ses militants et refuser l’inscription aux autres», martèle Sonko. «La souveraineté et la force n’appartiennent qu’au peuple. Ils veulent intimider le peuple, c’est pourquoi ils ont voté leur loi antidémocratique sur le terrorisme. Mais j’assume mon appel. Je le dis et je le répète : s’ils refusent d’inscrire les jeunes, je les invite à bloquer les lieux d’inscription’’, fulmine à nouveau le challenger du Président Macky Sall en 2024. Outre l’inscription sur les listes électorales, Ousmane Sonko invite l’ensemble des citoyens sénégalais qui ne l’ont pas encore fait, à aller récupérer leurs cartes d’identité nationale en souffrance dans les commissariats du pays. ‘’Il y a des milliers et des milliers de carte d’électeur non encore retirées. Nous demandons à ceux qui ne l’ont pas encore fait, d’aller retirer leurs cartes électeurs dans les commissions administratives’’.

‘’ 80% des Sénégalais sont désormais hostiles à Macky Sall et à son régime’’

A coté de ceux qui n’ont pas encore retiré leurs cartes d’électeurs, il y a les jeunes qui ont leurs cartes d’identité, mais où il est écrit : ‘’ne peut pas voter’’. A ces derniers, l’inspecteur principal des impôts demande d’aller directement dans les commissions administratives pour s’inscrire en masse. ‘’C’est bon de contester, de se battre quand il le faut, mais c’est mieux de s’inscrire sur les listes électorales et de s’acquitter de son devoir civique de voter. Il ne faut jamais se décourager. C’est votre avenir qui est en jeu. Nous sommes dans un tournant décisif. L’heure du changement a sonné, il faut agir dès maintenant’’, décrète-t-il.  Pour Ousmane Sonko, les élections à venir annoncent le changement définitif et la chute définitive du régime de Macky Sall. ‘’Sous peu, vous allez voir, nous allons faire ce que nous devons faire pour mobiliser toutes les forces de l’opposition dans une seule entité. Si nous le laissons faire, il va faire deux autres mandats à la tête du pays, car c’est ça son objectif. Vous voulez une opposition forte et unie, vous l’aurez dans les prochains jours’’, promet-il.

Revenant sur les prochaines joutes électorales, Ousmane Sonko de relever qu’elles sont d’un enjeu crucial pour le pays. Surtout que pour lui, la majeure partie des Sénégalais ne veulent plus du président Sall et de son régime. ‘’Nous avons les preuves que 80% des Sénégalais sont désormais hostiles à Macky Sall et à son régime. Nous sommes dans une démocratie et les Sénégalais doivent être conséquents avec eux-mêmes en allant s’inscrire massivement sur les listes électorales. Le choix a commencé depuis le 1er aout. Parce que le citoyen qui ne s’est pas inscrit sur les listes électorales ne peut pas faire un choix’’, soutient-il. Relevant dans la foulée que ceux qui sont au pouvoir, à part 2012, n’ont jamais gagné les élections dans ce pays. ‘’Ils font toujours des victoires préfabriquées et techniques. C’est des victoires qu’ils ne gagnent pas le jour des élections et dans les urnes. Mais c’est des victoires pensées avant même les élections. Comment ils le font ? C’est eux-mêmes qui choisissent ceux qui doivent s’inscrire sur les listes électorales’’, charge-t-il. Avant d’enfoncer le clou : ‘’Quand ils se rendent comptent que par exemple sur 100 jeunes, 80 sont contre le régime, à travers des sondages qu’ils font, ils ne les laissent pas s’inscrire. Ils choisissent dorénavant ceux qui doivent s’inscrivent sur les listes et électorales et ils choisissent ceux qui leur sont favorables. Ils en font de même au moment de la distribution des cartes électorales. Ils les distribuent à ceux qui leur sont favorables’’. Le leader de Pastef d’éventer une vaste opération de fraude déjà mise en branle par le régime de Macky Sall pour s’accrocher au pouvoir. ‘’si c’est eux seuls qui ont accès au fichier électoral, s’ils dessinent à leur guise la carte électorale, s’ils ont seuls le contrôle sur ceux qui organisent les élections, s’ils peuvent seuls faire le transfert des électeurs en fonction des zones qui leur sont hostiles et qui leur sont favorables, c’est qu’ils préparent leur victoire en amont’’. Pour lui, une victoire technique personne ne la conteste après les élections. ‘’Si c’est 58%, c’est 58%. Une victoire technique il faut la combattre avant les élections et c’est le moment de le faire. Nous invitons ainsi les Sénégalais particulièrement les jeunes à être conscients des enjeux du moment et à savoir que le changement qu’ils veulent se préparent dès maintenant. Ce n’est pas en 2024’’. 

‘’Si Macky Sall est battu à plate couture en 2022, il n’osera pas se présenter pour un troisième mandat’’

Très engagé, le leader de Pastef a décliné ses ambitions pour les prochaines joutes électorales, avec l’objectif, dit-il, de battre Macky Sall et ses alliés. ‘’S’il est battu à plate couture en 2022, il n’osera pas se présenter pour une troisième candidature en 2024. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas considérer ces élections comme des élections locales seulement. Ce sont des anticipées, des primaires pour la présidentielle de 2024’’, soutient l’opposant. Pour qui, le deuxième objectif est de faire mordre la poussière au régime, lors des élections législatives de 2022, afin que l’Assemblée nationale soit désormais sous le contrôle de l’opposition qui aura la possibilité de voter de bonnes lois et d’abroger les mauvaises lois votées jusqu’ici. ‘’Donc ces élections ont un enjeu. Si vous voulez un véritable changement, si vous êtes fatigués, si vous en avez assez du régime de Macky Sall et de sa gestion des politiques publiques, sachez que c’est dès maintenant qu’il faut lancer le compte à rebours et mener le combat pour son départ’’, déclare-t-il.

L’info