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RELÂCHEMENT, TOURNÉES DU PRÉSIDENT, RASSEMBLEMENTS DE L’OPPOSITION… : Ces courants qui ont porté la 3ème vague du Covid

Avec la 3ème vague, les hommes politiques, notamment le chef de l’Etat, sont indexés. Une responsabilité qu’on ne saurait occulter, si l’on tient compte de leurs comportements durant la période précédant cette remontée vertigineuse de la pandémie, où ils ont multiplié les rassemblements, propices à la propagation du virus. 

Depuis la levée de l’Etat d’urgence, la grande masse des Sénégalais fait toujours comme le coronavirus n’existait plus. Et la 3ème vague plus ravageuse qui s’est emparée du pays, ne leur fait toujours pas peur. On continue de se bousculer dans les marchés et dans les transports publics sans masques ni distanciation physique…Le lavage des mains, l’utilisation des gels hydro-alcooliques, tout est rangé aux oubliettes. Un relâchement général des populations, certains doutant, ou ne croyant tout simplement pas à l’existence de la maladie. Alors que le pire guette le pays, avec le nombre de contaminations qui croit dangereusement, des impairs sont notés dans la prise en charge des malades. Ceci, dans un contexte où le vaccin apparait comme la seule issue pour enrayer la pandémie, il est noté un faible taux de la vaccination et une raréfaction même des doses. 

Le Président et sa mouvance mouillés jusqu’au cou par leurs tournées

Mais comment pouvait-il en être autrement du comportement des Sénégalais, quand ceux qui doivent donner le ton, ceux qui étaient jusque-là au-devant de la lutte, rangent armes et bagages, pour s’adonner à des activités totalement à l’opposé de la lutte contre le coronavirus ? On a vu le chef de l’Etat faire le tour de plusieurs localités du pays, drainant des foules partout. Mais aujourd’hui, au lieu de faire un mea-culpa, son camp défend mordicus que ces tournées n’ont rien à voir dans la recrudescence de la pandémie, sans pouvoir donner des éléments concrets qui attestent leurs affirmations. Ce qui est clair, dans certaines régions, la donne a fortement changé, après le passage de la caravane présidentielle. Par exemple dans le Fouta, dans sa globalité, il y avait 8 cas, notamment à Matam, les 15 jours avant l’arrivée du président de la République. Moins de 15 jours après, pas moins de 28 cas ont été recensés. Et en dehors de Matam, il y a eu de nouveaux cas à Podor, Ranérou et Ourossogui. Est-ce une simple coïncidence ?

L’opposition et la société civile pas blanches comme neige

On ne peut pas indexer les tournées et rassemblements à l’initiative du Président et de son camp, sans pour autant pointer du doigt aussi les rassemblements organisés, notamment à Dakar, par l’opposition et la société civile. La dernière en date est le rassemblement pour commémorer le 23 juin. Des dizaines pour ne pas dire centaines de milliers de personnes se sont retrouvées à la manifestation, au terrain des Hlm Grand-Yoff, qui a refusé du monde ce jour-là. Une manifestation qui a eu lieu en même temps que celle du pouvoir à la place de la Nation, avec également une foule immense. Auparavant, le 11 juin, le M2D avait organisé des rassemblements qui avaient mobilisé beaucoup de concitoyens à Dakar, Ziguinchor et Diourbel, pour la libération des détenus des évènements de mars dernier. Il faut souligner aussi que comme Macky Sall, des opposants ont effectué des tournées dans le pays, presque au même moment que lui. Sauf qu’à la différence du chef de l’Etat, les opposants et membres de la société civile ne gèrent pas le pays. La protection des citoyens contre la Covid 19, même contre leur gré, revient au chef de l’Etat et son gouvernement. Et protéger les populations contre la maladie, commence par donner le bon exemple dans la lutte contre la pandémie. 

L’info