LA CHRONIQUE DE MLD : Sénégal, Ces élections locales qui impactent durement l’économie…
Le Chef de l’Etat a donc convoqué le corps électoral le 23 janvier 2022 pour les besoins des élections locales. Mais depuis l’annonce de la nouvelle, le pays ne bruit que de cette folle frénésie qui a fini de convaincre les plus sceptiques que les hommes politiques ont pris le pays en otage. Comment comprendre cette hyperactivité politique, cette campagne électorale avant l’heure à huit mois du scrutin ? Tout le monde s’y met, le Chef de l’Etat (auteur de tournées dites économiques), l’opposition, les médias et même les activistes de tout poil. Finalement qui va faire tourner la machine économique dans un contexte post-Covid lourd d’incertitudes ? Qui va assurer la production dans un pays très peu gâté en termes de ressources naturelles ? A l’analyse, le constat est clinique : nous avons l’impression qu’on est parti pour huit bons mois d’immobilisme économique car les forces vives de la nation, ses bras les plus valides et même sa matière grise qui devrait faire office de masse critique afin de donner l’impulsion, seront tous mobilisés sur le terrain de la campagne électorale, donc de la pêche aux voix. Cette activité liée à la politique politicienne est donc mise en exergue et cela n’émeut personne ! La récente actualité de la
promotion de l’emploi des jeunes est remisée au placard ; on n’en parle presque plus, surtout qu’elle est plus problématique, moins mobilisatrice et moins « sexy » que la politique. Qu’a-t-on fait de l’intéressant débat sur les 450 milliards de Fr cfa dédiés aux jeunes
du pays ? Cette situation va perdurer, on sera obligé de la subir jusqu’en 2024, date de la prochaine présidentielle avec un long cycle complété par les élections locales et législatives. Après ,il ne faudrait pas s’étonner de voir le Sénégal perdre d’importants points de croissance et donc des richesses dans un moment historique crucial Post-pandémie que tous pays du monde mettent à profit pour relancer leur économie à travers des plans d’actions bien élaborés et exécutés sous un leadership éclairé. En vérité, nous avons un réel problème de gestion et de maîtrise du temps, cette donnée périssable ô combien précieuse dans le processus de création de valeurs. Ailleurs, les élections n’empêchent pas les acteurs économiques de faire tourner l’outil de production ; au contraire. Ici, cette activité politique reste un bel alibi pour se fondre dans la nature et délaisser les bureaux et les usines. Autrement dit, nous avons réussi à transformer une anomalie en valeur : au nom de la contribution au rayonnement du parti, tout le monde veut se faire remarquer et s’attirer la sympathie et les faveurs du Prince. D’ici au prochain scrutin dédié aux locales, d’importantes sommes d’argent seront ainsi mobilisées pour faire gagner des listes. L’Etat va encore user de ruses de sioux et d’agilité pour trouver les ressources nécessaires à la tenue dans les règles de l’art d’élections que plusieurs spécialistes jugent plus chères qu’une Présidentielle. En 2014, plus de 100 millions de bulletins ont été imprimés : Ce n’est pas donné mais c’est le prix à payer pour maintenir l’exigence de la respiration démocratique. La seule consolation, c’est que ces fortes sommes d’argent qui vont circuler d’ici à janvier 2022 vont forcément impacter positivement l’économie locale car c’est du pain béni pour les Pme et les acteurs de l’informel notamment ceux qui s’activent dans la sérigraphie, la communication, les transports ou encore l’agro-alimentaire. Juste une recommandation en direction de tous ces hommes politiques et autres animateurs de mouvements citoyens qui vont briguer les suffrages des paisibles citoyens : « Prière insister dans vos programmes sur des questions vitales et stratégiques comme la promotion de l’éducation la souveraineté médicale et pharmaceutique
mais aussi la relance rapide et systématique du secteur secondaire d’autant qu’au-delà de l’apport en valeur ajoutée, le secteur industriel réputé transversal, est aussi un gros pourvoyeur d’emplois.