Société

Mamadou Makhtar Cissé (Dg SENELEC): «Le vol d’électricité est estimé à 25 milliards/an »

S’il y a un fléau qui gangrène la SENELEC c’est bien le vol de l’électricité. Dans un entretien accordé à African Business, Mamadou Makhtar Cisé est longuement revenu sur la question. «Le vol d’électricité constitue un fléau récurrent contre lequel SENELEC lutte depuis des années. Il est estimé à environ 25 milliards de FCFA par an. Il gangrène l’entreprise qui tire l’essentiel de ses revenus dans la vente d’énergie électrique. Les pertes subies par l’entreprise sont catégorisées en pertes techniques (énergie non utilisée du fait d’une déperdition) et pertes non techniques (pertes commerciales). À fin août 2016, les analyses effectuées par nos exploitants ont fait ressortir un taux de 10% pour le niveau des pertes non techniques, soit un manque à gagner supérieur à 25 milliards. Le vol d’électricité freine à la fois le développement de l’entreprise et de l’économie nationale », a-t-il reconnu.
Alors quelles stratégies pour y remédier ? Le Dg révèle qu’un Plan d’action de lutte contre les pertes non techniques (PNT) sur la période 2017-2019 a été mis en place pour réduire substantiellement ces pertes. « Ce programme est articulé autour des axes suivants : la mobilisation et l’engagement de tous les acteurs (autorités, responsables SENELEC, acteurs du commercial) ; une campagne de communication (interne et externe) sur la fraude ; le renforcement de l’environnement juridique ; la mise en place d’une organisation des ressources et des méthodes appropriées pour la lutte régulière contre les PNT ; le déroulement de programmes spéciaux de mise à niveau et de sécurisation des systèmes de comptage et de l’adressage des clients ; la mise en place des dispositions techniques permettant de réduire la vulnérabilité des équipements de comptage et rendre plus difficile le vol d’électricité ; la contractualisation avec une brigade assermentée et rompue aux enquêtes et la motivation conséquente des déclarants de fraude », révèle t’il.
Au-delà de ce programme, dit-il, des partenariats avec certains relais influents de la société sénégalaise, tels que le Collectif des imams et résidents de Guédiawaye. «Aujourd’hui éradiquer ce fléau entraînerait à coup sûr un impact positif sur les finances publiques et permettrait de répercuter ces gains au consommateur. Cette situation serait donc profitable à tous les Sénégalais et à l’entreprise qui pourrait renforcer sa politique de diversification de production d’une énergie à un coût moindre tel que décliné dans la vision stratégique du Chef de l’État. L’objectif ultime restant toujours de fournir une électricité de qualité et à un coût accessible à toutes les populations », promet-il.

 

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