PRESTATION DE SERMENT DE MAGISTRATS:Demba Kandji sert un cours magistral sur l’éthique et la déontologie
Neuf nouveaux magistrats ont prêté serment, hier, en présence du président de la cour d’Appel, demba Kandji. ce dernier a invité ces jeunes collègues à juger leurs semblables sans passion, dans le respect des règles qui gouvernent la profession de magistrat. La salle 4 du Palais de justice Lat Dior a abrité hier la cérémonie de prestation de serment de neuf nouveaux magistrats.
Le président de la Cour d’Appel, Demba Kandji, qui a présidé la cérémonie n’a pas lésiné sur les conseils à l’endroit de ses nouveaux collègues. Il leur a donné un véritable cours magistral sur la manière de dire le droit. Evoquant la place qu’occupe le magistrat dans une société en pleine mutation, Demba Kandj rappelle aux récipiendaires qu’ils sont dans un monde où les gens viendront seulement leur soumettre leurs échecs suite à des contrats libellés, mal exécutés, des mariages malheureux, des commerces en faillite ou mêmes des relations sociales défectueuses. «Face à de pareilles situations, d’aucun les acclameront comme des juges infaillibles comme jamais, tandis que d’autres leur promettront les flammes de la géhenne parce qu’ils n’ont pas eu la décision voulue», souligne Demba Kandji. Le président de la Cour d’Appel de Dakar a enseigné aux nouveaux magistrats les règles de conduite qui leur permettront de préserver leur légitimité. «Les récipiendaires doivent également se conduire en digne et royal magistrat. Vous ne serez dignes que si vous reconnaissez cette qualité au justiciable à travers le respect de son droit à la parole, à l’écoute de sa défense, à l’analyse méticuleuse de ses acquis», explique Demba Kandji qui invite ses jeunes collègues à être ponctuels lors des audiences. «les mAgistrAts doiVent trAVAiller dAns lA discrétion» Dans son intervention, le bâtonnier de l’ordre des avocats Me Mbaye Guèye a exhorté les nouveaux magistrats à cultiver la discrétion. «D’autant que la Justice intervient sur la vie de la personne, sa liberté, sa dignité, son patrimoine et sa famille», affirme Me Mbaye Guèye avant de relever : «seule la Justice ose s’immiscer de cette manière dans la vie d’une personne. C’est pourquoi, les magistrats doivent éviter les médias. Lorsqu’on doit juger ses semblables, on doit avoir un plus par rapport à eux en évitant de recourir à la presse tout en travaillant dans la discrétion afin qu’on ne puisse pas mettre un visage sur le juge qui a rendu une décision d’une juridiction». Revenant par ailleurs sur la sortie de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) qui dénonce l’immixtion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement de la justice, le bâtonnier des avocats affirme : «Si l’Ums fait une recommandation par rapport à la composition du Conseil supé- rieur de la magistrature, celle-ci doit être examinée avec beaucoup d’attention. Il ne s’agit pas de dire que tel ou tel doit y figurer, mais il s’agit de bien faire fonctionner le travail de la Justice et surtout d’appliquer la démocratie pour une bonne carrière du magistrat». Après les interventions des uns et des autres, les neuf récipiendaires sont passés un à un devant la barre pour prêter serment.
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