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BOUBABAR BORIS DIOP : « Cheikh Anta Diop est un modèle pour la jeunesse »

SOUVENIR : 7 FEVRIER1987-7 FEVRIER 2020. Voilà 34 ans que le physicien, anthropologue et égyptologue, Cheikh Anta Diop a été rappelé à Dieu.

A l’occasion de la célébration de l’anniversaire de sa disparition,  le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) a organisé une leçon inaugurale animée par, l’écrivain, Boubacar Boris Diop.

« Le legs  de Cheikh Anta Diop  à la jeunesse africaine ». Tel était le thème de la conférence.

Selon le conférencier qui est un fervent discipline de l’auteur de « Nations nègres et culture », Cheikh Anta Diop reste « une source d’inspiration pour la jeunesse dont la plupart ne l’ont pas connu vivant ».

« Cheikh Anta Diop était dans la mêlée, tout en restant solitaire », a poursuivi le conférencier.

Toujours parlant de l’homme, Boubacar Boris Diop  a souligné que Cheikh Anta Diop était  un « esprit indomptable ».

« Il n’a jamais varié  sur ses idées », a insisté Boris Diop, assurant qu’il n’aimait pas le « compromis intellectuel. Cependant, il était d’une extrême courtoisie».

Poursuivant, Boubacar Boris Diop a certifié que «  Cheikh Anta Diop vivait dans une perpétuelle  tension morale. Il n’a jamais cédé à la gloire et à l’argent facile ».

C’est pour toutes ces raisons, qu’il estime « qu’il n’est pas étonnant qu’il soit mort relativement jeune à 62 ans ».

« A la vue de sa production colossale. On peut dire qu’il est mort à la tâche, alors qu’on avait encore besoin de lui. Il faut dire que s’il a fait autant de choses en très peu de temps.  C’est qu’il était d’une certaine précocité », a expliqué le conférencier.

A ce propos, il signale qu’en 1948, il avait 24 ans lorsqu’il écrit sur la question de la « renaissance africaine », reprise plus tard l’ex président sud africain, T. Mbéki.

En 1954, alors qu’il n’a que 30 ans, Cheikh Anta Diop publie « Nations nègres et culture » et dont Aimé Césaire disait que « c’est l’œuvre la plus audacieuse qu’un nègre ait produit ».

MENTION HONORABLE POUR L’ECARTER DE L’ENSEIGNEMENT

Le conférencier est également revenu sur les méchancetés  subies par Cheikh Anta Diop pour ses idées novatrices et révolutionnaires.

« Avec sa thèse, il a reçu la mention infamante « honorable » pour lui empêcher d’enseigner à l’Université et l’écarter, de fait, de  la jeunesse. Car en ce moment, le défi de l’université française était de préparer le néocolonialisme à venir. Il n’était pas question pour la France de laisser la jeunesse africaine dans les mains d’un rebelle », a expliqué Boubacar Boris Diop.

Pur encore, de retour au Sénégal, il est interdit d’enseignement.

Mais, cela n’a pas empêché à Cheikh Anta Diop d’être l’idole de la jeunesse.

« En l’écartant l’université, ils l’ont jeté dans la scène de l’histoire. C’est en ce moment que Cheikh Anta Diop est allé à la rencontre de la jeunesse et de la diaspora en animant des conférences un peu partout », fait remarquer le conférencier.

Ainsi, il sera rendra tour à tour au Guadeloupe, Lubumbashi, Yaoudé, Le Caire, Thiès où il a animé sa dernière conférence avant de mourir quelque temps après.

BORIS : « JUSQU’A SON DERNIER SOUFFLE, IL A PARLE  A LA JEUNESSE AFRICAINE »

« Cheikh Anta Diop était un enseignant dans l’âme. Pour lui, la science est un moyen  pour améliorer la vie. Quand il parlait du passé aux jeunes, c’était pour mieux les braquer vers le futur. Jusqu’à son dernier souffle, il a parlé à la jeunesse africaine. Cheikh Anta Diop était d’une intégrité intellectuelle hors du commun », a certifié Boubacar Boris Diop.  

Sur le plan politique, Boubacar Boris Diop indique  même s’il n’a jamais été élu, Cheikh Anta Diop continue d’être une source d’inspiration pour la classe politique.

A ce propos, Boubacar Boris Diop a soutenu que la pensée politique de Cheikh Anta Diop est plus qu’actuelle.

En effet, dit-il, il a toujours soutenu que « la sécurité précède le développement ».

« Si on l’avait écouté, on n’en serait pas là avec des militaires maliens, burkinabés et nigériens qui se font tailladés », a regretté le conférencier.

« Cheikh Anta Diop disait que l’Afrique doit avoir les moyens de se défendre même avec la bombe nucléaire », a conclu Boubacar Boris Diop sous les applaudissements nourris d’une salle comble qui en redemandait encore…

C’était en présence du  directeur général, du COUD, Abdoulaye Seydou Sow, du représentant du recteur, du Pr Lamane Mbaye, Conseiller Technique au ministère de l’Enseignement supérieur, représentant le Dr Cheikhou Oumar Hanne, du conférencier le journaliste-écrivain, Boubacar Boris Diop, du modérateur Boubacar Diop dit Buuba, modérateur et des fils du parrain : Cheikh Mbacké Diop et Dr Birame Sassoum Diop.

Un nombreux public d’étudiants, de militants et d’enseignants-chercheurs a également pris part à la manifestation.

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