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UN POLICIER ACCUSE D’AVOIR TUE UN BOULANGER A THIES: Le meurtre de Mafatim Mbaye, mille interrogations

Ce weekend a été particulièrement mouvementé dans la capitale du rail qui a été le théâtre de violentes manifestations des conducteurs de motos jakarta. A l’origine de cette furie: le meurtre du boulanger Mafatim Mbaye dit thiam, conducteur de moto taxi à ses heures perdues. Le policier Makha Diop dit El capo est accusé d’avoir abrégé les jours de Thiam. Ce qui a provoqué la furie des thiessois. Toutefois, force est de reconnaitre que mille et une questions entourent cette affaire.

Dans la nuit du samedi au dimanche dernier, un incident malheureux s’est produit à Thiès où l’on a frôlé le pire. En effet, un banal contrôle de routine effectué par les policiers entre le rond point du quartier SOM et la station Shell vers le lycée Malick Sy (dans le quartier Ousmane Ngom) a viré au drame, avec la mort du jeune boulanger Mafatim Mbaye dit Thiam, conducteur de moto taxi à ses heures perdues. Le policier Makha Diop dit El Capo, en service au poste de Police des Parcelles Assainies est accusé d’avoir tué le jeune boulanger. Ce qui a déclenché de violentes manifestations dans la ville. Mais pour l’heure, beaucoup de questions entourent la mort de Mafatim Mbaye. D’après diverses informations, le défunt, qui roulait à bord de sa moto jakarta, pour transporter un sac de sel et de la levure à la boulangerie où il travaille, est tombé sur une vive dispute entre les policiers et les conducteurs de moto jakarta. A cet instant, souligne-t-on, le policier indexé, en l’occurrence El Capo, avait interpellé un conducteur de moto jakarta avec 500 g de chanvre indien, qui a été écroué au poste de police des Parcelles Assainies. S’opposant à cette incarcération, ses amis ont menacé de le libérer. Il s’en est suivi une vive tension et des échauffourées marquées par des jets de pierres. C’est dans ce tumulte qu’est arrivé le boulanger qui est tombé de sa moto dans des circonstances non encore élucidées. Toutefois, d’autres témoins soutiennent qu’il a été atteint au menton par une brique lancée par le policier, alors qu’il tentait de prendre la fuite avec sa moto. C’est ainsi que la chute mortelle est intervenue. Mais d’autres sources parlent de cabale contre le policier cité dans cette affaire alors qu’il ne serait pas sur les lieux au moment de la mort du boulanger. Victime d’une grave blessure, ce dernier a perdu beaucoup de sang à cause de l’arrivée très tardive des secours. Résultats: il a finalement rendu l’âme sur place. Courroucés par ce spectacle insupportable et convaincus de la culpabilité du policier indexé, les jeunes ont ruminé leur colère avant de manifester violemment à travers des jets de pierres, des pneus incendiés de pneus, des barricades érigées sur la chaussée. C’est aux environs d’une heure du matin que le calme est revenu. Mais les hostilités ont repris durant toute la journée du samedi. Même si elles étaient dépassées par les évènements, les forces de l’ordre ont pu quand même gérer la situation, qui pouvait dégénérer à tout moment, en suivant le long cortège de motos jakarta à travers la ville. Les manifestations se sont surtout accentuées dans l’après-midi du samedi, avec une présence presque permanente des contestataires devant la police des Parcelles Assainies, décidés à se faire justice. Pendant ce temps, le policier indexé était mis en sécurité, pour éviter tout dérapage. La tension est restée vive pendant toute la journée du samedi, malgré la démarche d’apaisement des plus hautes autorités de la ville, qui ont cherché à rencontrer les conducteurs de motos jakartas pour les calmer et leur promettre de tout faire pour élucider l’affaire. Selon Ardo Gning, coordonnateur des Gilets Rouges, ce qui s’est passé dans la capitale du rail est inacceptable et traduit la situation d’injustice et d’insécurité qui sévit dans le pays. Il invite la justice à aller jusqu’au bout et à prendre toutes les dispositions idoines pour que la lumière soit faite par rapport à cette affaire et que cela ne se reproduise plus. D’ores et déjà, le lieutenant Malick Sow, chargé du poste de Police des Parcelles Assainies, a requis les services du médecin-chef du Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès aux fins de déterminer les circonstances de la mort du boulanger né le 15 novembre 1979 à Thiès.
FODE FALL, PREFET DE THIES: «PERSONNE NE PEUT ÊTRE FORMELLEMENt INDEXÉ POUR LE MOMENT»
Le président de la Fédération Nationale et de la Fédération régionale des motos jakartas, Samba Coumba Samb, a indexé la police, avant de demander que le policier El Capo soit d’ores et déjà arrêté afin que justice soit faite le plus rapidement possible. Mais de l’avis du préfet de Thiès, Fodé Fall, il est important que tout le monde accepte de s’inscrire dans l’agenda de la justice. A l’en croire, une autopsie sera faite pour déterminer avec précision les circonstances de la mort de Mafatim Mbaye. A la suite de cela, il appartiendra au procureur de prendre en charge le dossier dans le cadre d’une enquête qui permettra d’élucider les circonstances de la mort du jeune boulanger. Pour le moment, indique le préfet Fodé Fall, personne ne peut être formellement indexé.
AMY SY, LA VEUVE DU BOULANGER, RETRACE LES DERNIERS INSTANTS DE SON MARI Marié et père de 4 enfants, Mafatim Mbaye dit Thiam laisse une épouse en état de grossesse très avancé, avec qui il s’est marié en novembre 2007. Fils unique (il n’a que des sœurs), il a très tôt abandonné les études pour se consacrer à sa famille. Et selon son épouse Amy Sy, c’est ce qui explique qu’il soit très tôt marié. «Ils ont tué mon seul et unique ami», dit-elle en sanglotant. Et d’ajouter : «c’était un homme de cœur qui me vouait une attention particulière. C’est pourquoi, je n’ai pas d’ami, il était mon seul et unique ami. Il était d’une gentillesse et d’une politesse qui étaient assimilées à de la timidité. Sa maman, ses enfants, ses sœurs constituaient sa préoccupation au quotidien. C’est pourquoi, il travaillait dur
pour les satisfaire à tout moment. Je peux dire qu’il était le meilleur des maris. Le samedi matin, rien ne présageait un tel
drame. Au retour de la boulangerie et après avoir pris son café Touba habituel, il m’a remis de l’argent pour que je conduise à l’hôpital un de nos fils malades. Il est ensuite ressorti pour aller au boulot. A son retour vers 13 heures, il est allé se reposer. Il a dormi pendant quelques minutes. A son réveil, je lui ai servi le déjeuner. Le soir, il m’a dit comme d’habitude, qu’il allait à la boulangerie et je ne l’ai plus revu. C’est par la suite que des voisins sont venus nous informer de la situation. C’était un homme de paix et chaque fois qu’il y avait une petite dispute entre nous, il préférait toujours sortir de la chambre, pour éviter de répondre».

( Mbaye SAMB avec Toutinfo.net )