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COMMENTAIRE:Mettons de côté nos petits égos !

Notre amour du Sénégal vaut bien un dialogue national. Autour d’un président Macky Sall  qui a rarement porté aussi  volontiers les habits de « père de la nation », étaient réunis, ce mardi mai 2019,  les représentants des différentes couches de la population et des identités remarquables. Ils  ont le mérite d’avoir mis de côté leurs « petits égos » pour discuter de l’avenir du Sénégal, en partant de son passé.  C’est cela l’enjeu du dialogue national de ce 28 mai 2019.

Hormis une frange du Parti démocratique sénégalais incarnée par Me Abdoulaye Wade, tous les autres opposants : Des quatre candidats à la présidentielle de 2019, en passant par les khalifistes, la société civile, le patronat, jusqu’au « désobéissant » Oumar Sarr, tous les invités étaient présents.

Malgré les frustrations enfouies des uns et des autres, les échanges ont été empreints de respect, l’ambiance bon enfant. La poignée de main chaleureuse de Macky Sall à ses hôtes a permis sans doute de décrisper davantage l’ambiance.

 A la tribune, les orateurs ont eu tout le temps d’exprimer leurs préoccupations, de ce va et surtout ce qui ne va pas dans la marche du Sénégal.  La réponse apportée par le chef de l’Etat donne le sentiment que les uns et les autres ont été écoutés, bien écoutés.

Maintenant, après cette ouverture réussie, les inquiétudes ne manquent pas quant à la mise en œuvre effective des conclusions du dialogue national, en dépit des qualités intrinsèques de celui qui a été unanimement choisi pour diriger la concertation, en l’occurrence Famara Ibrahima Sagna. Car, avant lui, tout le monde se souvient du sort qui a été réservé au rapport de la Commission nationale de réforme des institutions, conduit par le très respecté Amadou Makhtar Mbow. Où sont passées les conclusions des assises nationales ?

 Le président de la République est dos au mur s’il veut sortir par la grande porte, en 2024, au terme de son deuxième et dernier mandat. Il doit s’engager comme Abdou Diouf, en 1992, à ne changer aucune virgule des recommandations qui seront issues du dialogue national  et à les appliquer intégralement au nom de l’intérêt supérieur du Sénégal. Pour ce faire, Macky Sall doit être un président au dessus de la mêlée et travailler aussi bien avec  ses partisans qu’avec ceux qui sont en désaccord ouvert avec lui ou sa gestion. C’est ce qu’on appelle dépasser les vieux schémas du passé qui ont conduit le Sénégal dans la situation dans laquelle, il est. C’est là où gît l’inconnu.

Pour réussir son  dialogue national, il impératif que  le président, aille au-delà des bonnes intentions et l’opposition doit dépasser les rancoeurs du passé. Le Sénégal vaut bien des concessions. Mettons de côté nos petits égos ! La  richesse de la démocratie est  dans la diversité des opinions et la non violence.  

(M. SARR avec Toutinfo.net)