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SITUATION PRECAIRE DES JOURNALISTES: Le synpics tape sur la table

Le nouveau Secrétaire général du Synpics, sans langue de bois, a exposé devant le chef de l’Etat les maux dont souffre le secteur de la presse. Si Macky Sall a reconnu certaines lenteurs notamment concernant les décrets d’application du code de la presse, il a battu en brèche par contre toute idée selon laquelle la liberté de presse est bafouée au Sénégal.

« En Juin prochain s’il plait à Dieu, cela fera deux ans que la loi portant Code de la presse est votée dans notre pays, sans connaître un seul début d’application. Les deux projets de décret pour instituer le fonds d’appui et de développement de la presse et la commission de la carte nationale de presse, attendent dans les tiroirs des services de l’administration centrale depuis leur transmission intervenue en septembre 2018. Il en est de même du Projet de mise en place de la (HARCA) Haute Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle, annoncé en grande pompe depuis le mois d’août 2018 et qui jusqu’ici ne connaît pas de suite concrète.» C’est ainsi que le Secrétaire général du Synpics a ouvert son cahier de doléances face au chef de l’Etat. Pis, Bamba Kassé estime que la Liberté de la Presse, reconnue dans notre Charte Fondamentale, souffre dans notre pays, de la léthargie notée dans l’institutionnalisation des mécanismes qui doivent en constituer des socles. Le premier de ces manquements, à l’en croire, est la non application de la Convention Collective des Journalistes, techniciens et autres travailleurs des médias. Poursuivant, il soutient que le Sénégal, n’est pas un ilot isolé et sa population subit les méfaits d’une Précarisation continue de sa presse. « Notre pays vit encore un défaut d’organisation de son secteur des médias. L’accès aux différents métiers n’est toujours pas régulé, l’apport économique du secteur est toujours congru, et plus on attend, plus notre société en pâtit. Le phénomène le plus hideux pour s’en convaincre est la prolifération des fake-news, la profusion des articles sur commande, la collusion savamment entretenue entre différents intérêts économiques et médiatiques, et la phagocytose des médias par le monde politique, pour ne pas dire par les politiciens », a laissé entrevoir le patron du Synpics. L’autre phénomène qui rendc’ compte de la précarité de la presse est la situation de déliquescence dans laquelle se trouve la plupart des jeunes reporters, laissés à eux-mêmes à la merci de Patrons de Presse qui ne leur assurent parfois même pas de contrat de travail. Et pourtant, à en croire Bamba Kassé,« ces Patrons de presse émargent allègrement au Registre de l’Aide à la Presse, encaissent la Publicité, et bénéficient même parfois d’une ‘’Amnistie fiscale’’ sans pour autant payer les Impôts, sans reverser les cotisations sociales, sans même parfois assurer une couverture médicale minimale à leurs travailleurs ».« Beaucoup de patrons de presse, pas tous heureusement, sont des délinquants à Col Blanc qui abusent de leur station, et prennent en otage leurs journalistes, avec la complicité passive de l’Etat qui ne sévit jamais, ou presque », déclare-t-il.

MACKY SALL« LE SÉNÉGAL PEUT TEMPORTER LA PALMEEN MATIÈRE DELIBERTÉ DE PRESSE »

« Je pense que le Sénégal peut remporter la palme en matière de liberté d’expression et de liberté de presse », a déclaré Macky Sall qui signale que l’Etat n’interfère pas dans le travail des journalistes. En sus, aucun journaliste n’est emprisonné au Sénégal en matière de liberté d’expression alors que, regrette-t-il : « les journalistes font des dérives tous les jours. Nous avons décidé de ne pas poursuivre les journalistes en justice. C’est une conviction politique ». S’agissant du nouveau code de la presse adopté depuis 2017, Macky Sall reconnait qu’il reste la signature du décret d’application. Ainsi, il a demandé au ministre en charge de la communication en relation avec le ministre en charge du travail d’accélérer le processus. Par ailleurs, le chef de l’Etat estime que la presse doit être régulée pour éviter le foisonnement des journaux. De même, il prône une mutation de la presse écrite parceque les gens n’ont plus le temps d’ouvrir les journaux. Ce, d’autant plus qu’on est à l’ère de la digitalisation.

( Seydina Bilal DIALLO et Toutinfo.net )