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LA PARTIE CIVILE RÉCLAME 3 MILLIARDS: PROCES DU DOUBLE MEURTRE DE MEDINATOUL SALAM

Les avocats des familles d’Ababacar Diagne et de bara Sow ont réclamé, hier, lors du 4ième jour d’audience, la somme de 3 milliards de nos francs en guise de dommages et intérêts. cette somme devra être solidairement payée par cheikh béthio Thioune et ses 19 coaccusés. Au quatrième jours du procès du double meurtre de Medinatoul Salam, la partie civile est montée au créneau. Piloté par Me Khassimou Touré, le pool d’avocats a dénoncé «l’assassinat ignoble d’Ababacar Diagne et de Bara Sow» avant de réclamer la somme de 3 milliards en guise de dommage et intérêts. Cette somme devrait être partagée aux familles des défunts à raison de 1,5 milliards chacune. Devant la barre, Me Khassimou Touré a soutenu que cet argent servira à prendre en charge les familles des victimes qui étaient des soutiens de famille. C’est donc Maitre Badara Ndiaye qui le premier a ouvert les hostilités. Dans sa plaidoirie, il a tenté de montrer l’implication du guide des Thiantacounes qui a donné ordre à son chambellan Cheikh Faye pour que les talibé s’en prennent aux victimes. D’ailleurs, soutient Maitre Ndiaye, Cheikh Faye ne peut prendre des décisions que si elles viennent de son marabout. «Dans sa première déposition, Béthio a dit ceci : «Cheikh Faye est l’un de mes meilleurs talibés, doté d’une intelligence rare et bénéficiant de toute ma confiance», a rappelé Me Ndiaye. Enfonçant le clou, il rappelle que lors de sa première audition à la gendarmerie, Béthio avait avoué en soutenant qu’il aurait tué Bara Sow s’il l’avait vu. «Ce sont là autant de propos démontrant l’implication de Béthio dans le double meurtre de Médinatoul Salam», tacle la robe noire. Et pire, le guide a assisté moralement et matériellement ses talibés pour qu’ils commettent «l’assassinat». Pour sa part, Me Khassimou Touré a demandé au procureur de «dire ce que le peuple attend, car ce procès est un procès historique et doit servir pour une réconciliation entre le peuple et la justice», tellement l’acte qui a été commis est «gravissime». D’ailleurs Me Badara Ndiaye a soutenu que Cheikh Béthio et ses talibés doivent s’estimer heureux que le Sénégal ne soit pas un Etat qui applique la charia et où on a aboli la peine de mort. Sinon, ajoute-t-il, ils (NDL : Béthio et ses coaccusés ) auraient payé la vie par la vie. «Les type de blessures qui ont été causées sur le corps des victimes montrent que leurs assaillants ont été armés d’armes blanches, barres de fer, bâtons et fusils. Ce sont des assassins, des criminels et des sanguinaires lâches qui ont ôté sans scrupules la vie de ces deux hommes. La manière dont Bara et Ababacar ont été tués défie les frontières de la morale. Les faits sont tristes, graves, cruels. Nous disons : plus jamais ça ! Ils ont été tués d’une manière atroce».

MOBILE DU CRIME

«Le chef des thiantacounes croyait être au-dessus de la loi parce que, en ces temps, il soutenait le président de la République de l’époque, Me Abdoulaye Wade», a rappelé Me Ndiaye. Pour le cas de Cheikh Faye, Me Amadou Gueye soutient qu’il était jaloux de Bara Sow qui était un érudit charismatique. ««Bara Sow était éloquent, de sorte qu’il a écrit des poèmes dans lesquels il appelait à la cohésion sociale et nationale. Il était un étudiant et un brillant intellectuel qui maitrisait le Coran. Par contre, de l’autre côté, Cheikh Béthio ne maitrise rien du Coran et est entouré par des repris de justice», renchérit Khassimou Touré

ASSASSINAT PREMEDITE

Tribunal de Mbour

Pour Me Khassimou Touré, la mort d’Ababacar Diagne a été préméditée par Serigne Khadim Seck alias Khadim Ndella. Pour lui, ce dernier a visé sa cible avant de tirer à bout portant car Ababacar Diagne dérangeait le groupe de Béthio, à tel point qu’il a été persécuté et chassé de Médinatoul Salam. «Dans ce dossier, l’excuse de la provocation et de légitime défense ne peut pas être convoquée. Bara n’était pas armé, de même qu’Ababacar Diagne et compagnie. C’est Béthio hioune qui a donné des ordres et elles ont été exécutées. Donc c’est faux de dire que André bAKHoUm Cheikh Béthio n’a jamais été au courant. Lorsque les gendarmes se sont présentés au domicile du Cheikh et ont posé des question, Cheikh Faye le chambellan en a profité pour répondre à sa place, en disant qu’il n’y a eu ni coup de feu ni mort d’homme», dit-il. Pourtant, précise Me Touré, «sur le lieu de l’enterrement, il y avait bel et bien des traces des pneus ressemblant à celles des pneus des deux voitures de Cheikh Béthio qui étaient sorties le soir du meurtre».

( André BAKHOUM avec Toutinfo.net )