PRESENTÉ COMME UN ANTI TARIKHA: Ousmane Sonko plus mouride que Moustapha Cissé Lo
Ousmane Sonko n’a pas raté le vice-président de l’Assembléenationale Moustapha cissé Lo, lors de son meeting de Mbacké qui a enregistré une forte mobilisation. Ainsi, il est revenu sur les propos du député qui le catalogue comme un anti tarikha. En effet, si on avait demandé au fondateur du Mouridisme de dire qui est son talibé entre eux deux, Ousmane Sonko est persuadé que Serigne Touba le désignerait. Le patron de la coalition « Sonko président » est revenusur son ambitieux programme pour le département deMbacké et son projet de mettre en place un budget culte pour associer les familles religieuses et coutumières à la gestion du pays.
Au quatrième jour de sa campagne électorale, la coalition «Sonko président » a bouclé sa journée, tard dans la nuit, par un meeting sur la place publique du département de Mbacké, où l’attendait une très forte mobilisation des militants qui, d’après les responsables locaux, ont envahi le lieu du meeting depuis les premières heures de l’après-midi. Cependant, au-delà de cette mobilisation inconditionnelle, le leader du parti Pastef a bénéficié du soutien de jeunes marabouts issus des familles religieuses de la Ville sainte de Touba. Un tel engouement derrière sa personne le conforte dans son ambition de mettre fin au système qui nous gouverne depuis les indépendances. D’autant plus que le soutien de ces jeunes marabouts est désintéressé ; étant donné qu’il n’a rien à offrir, si ce n’est une vision politique à laquelle ces derniers ont adhéré. Ce qu’il trouve intéressant, car les chefs religieux, dit-il, sont investis d’une autorité spirituelle en plus d’être régulateurs sociaux. Chose qui maintient notre pays dans la stabilité, contrairement à beaucoup d’autres pays de la sous-région. C’est la raison pour laquelle, dans leur programme Jotna, sa coalition accorde une importance particulière aux autorités religieuses. « Nous n’avons pas de complexe dans nos relations avec les chefs religieux ! Nous ne faisons pas partie de cette classe politique qui croit que pour diriger le Sénégal, il faut incarner autre chose que la croyance à la religion. Nous sommes persuadés que la religion forge le caractère de l’homme. C’est la croyance à la religion qui nous permet de distinguer le bien commun du bien personnel ; de s’abstenir à dépenser 20 mille francs, même si c’est pour acheter une ordonnance sur un montant de trois milliards à toi confié par l’Etat. Car une personne bien éduquée ne va jamais prendre l’argent du contribuable pour ses besoins personnels », fait observer Ousmane Sonko, avant de solder ses comptes avec le président Macky Sall et son vice-président a l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lo qui, auraient tout tenté pour le diaboliser. Malheureusement, se félicite-t-il, ces accusations n’ont jamais résisté une matinée avant de fondre comme beurre au soleil. « Ils sont allés jusqu’à dire qu’Ousmane Sonko est contre les tarikha et nos chefs religieux », faisant allusion à El Pistéléro, avant de jurer sur tous les saints que ces affabulations ne tiennent pas la route. « Si on avait demandé à Cheikh Ahmadou Bamba de choisir entre nous deux qui est son talibé, je jure devant Dieu qu’il me choisirait », explique Ousmane Sonko qui plonge l’assistance dans une hystérie collective, en scandant à tue-tête le nom de leur leader dans ce terroir du Mouridisme. Poursuivant, il ne manque pas de préciser sa pensée. Son détracteur, souligne-t-il, appartient au système qui pille nos ressources pour des intérêts étrangers, détourne l’argent du peuple et raconte des contrevérités au peuple. Or, de telles pratiques étaient combattues par le fondateur du Mouridisme, au point d’être exilé. «Contrairement à eux, nous sommes des patriotes et nous n’avons le complexe d’aucune puissance étrangère. Entre ceux qui incarnent la soumission à lapuissance occidentale et ceux quiincarnent le chemin de la droi-ture, qui sont ceux qui suivent le chemin de Cheikh Ahmadou Bamba ? s’interroge-t-il» ; et la foule conquise de rétorquer en liesse : «C’est bien toi, Sonko».
UN AMBITIEUX PRIGRAMME À MBACKÉ
Persuadé qu’on ne peut bâtir le Sénégal sans l’implication des chefs religieux, Ousmane Sonkoa fait part d’un ambitieux programme pour le développement du Sénégal, mais aussi de Mbacké. Ainsi, pour atteindre l’autosuffisance en riz, il pense que le Khalife des mourides peut y jouer un rôle important en donnant un Ndigueul aux talibés d’aller cultiver le riz, le temps des vacances, dans la vallée du fleuve. Ce qui permettra d’avoir des récoltes abondantes, mais aussi de permettre aux jeunes, notamment les étudiants, d’avoir une occupation et de gagner de l’argent. Ce qui lui fait dire que le partenariat avec les chefs religieux sera essentiellement porté sur le développement. Dans sa logique de coopérer avec les chefs religieux, Le patron de Pastef compte mettre en place « un budget de culte », après avoir supprimé certaines institutions comme le HCCT et le CESE. En rffet, ce budget sera un organe consultatif destiné aux religions, qui va regrouper les représentants des différentes autorités religieuses et coutumières, pour recueillir leurs avis sur les projets du gouvernement. « C’est mieux que d’attendre que le pays se trouve dans des difficultés pour les associer comme des sapeurs-pompiers », indique-t-il,avant d’annoncer un ambitieux programme sur le plan éducatif. Il s’agit de l’intégration des apprentissages entre les systèmes religieux et général, pour que les pensionnaires de l’école coranique ne soient pas en retard par rapport autres types d’apprentissage. Un programme qui ne sera appliqué qu’après une large concertation de tous les acteurs. En ce qui concerne les études supérieures islamiques, Ousmane Sonko rejoint le projet ambitieux et cher au Khalif général des mourides, notamment la construction de l’université islamique. A cet effet, il a demandé au Khalif des mourides de lui permettre, s’il est élu, que la plus grande contribution revienne à l’État du Sénégal. Sur le plan sanitaire, il déplore l’absence d’hôpitaux à Mbacké. Aussi a-t-il annoncé la construction de trois centres polycliniques, dotés d’un plateau médical élevé, qui seront installés dans les trois plus grandes communes du département de Mbacké ; en plus d’un système ambulatoire avec un dispositif de bus ou de camions médicalisés afin de sillonner les zones les plus reculées du département. Par ailleurs, il révèle que l’eau fait défaut au point que sa sécurité est restée deux jours sans se doucher, suite au manque d’eau observé à Kaolack et Diourbel. Revenant sur la polémique faisant croire que la populztion de Touba refuse de payer les factures d’eau, Ousmane Sonko fait remarquer qu’il y a des préalables avant d’imposer à ces habitants de s’acquitter de leurs factures d’eau. « La population ne refuse pas de payer les factures d’eau, mais encore faudrait-il qu’elle dispose d’abord d’une eau en quantité et qualité suffisantes. C’est à ce moment seulement qu’on devrait entamer ces négociations ».
( Moussa CISS )