CONSÉQUENCE DE SA CONDAMNATION: Khalifa Sall radié de l’Assemblée nationale
La descente aux enfers se poursuit pour l’ancien maire de Dakar. Condamné à cinq ans de prison ferme en août dernier, révoqué par décret du chef de l’Etat de son fauteuil de maire, Khalifa Ababacar Sall vient de recevoir le coup de grâce. «L’As» a appris de sources dignes de foi que le bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni hier jeudi sous la présidence de Moustapha Niass et a procédé à sa radiation de l’Assemblée nationale.
En effet, d’après nos informations, cette décision fait suite à une saisine le 11 janvier dernier, par correspondance du Garde des Sceaux, adressée au président de l’Assemblée nationale, pour lui demander, conformément à la loi, de tirer les conséquences de droit de la condamnation en appel de Khalifa Sall et Cie à cinq ans de prison ferme, assortie d’une amende de 5 millions de francs CFA. Donnant une suite favorable à la volonté exprimée par le gouvernement, Moustapha Niass a convoqué le bureau de l’Assemblée nationale hier, pour statuer sur ce cas. Séance tenante, l’organe a prononcé la radiation du député Khalifa Sall et son remplacement par le suivant sur la liste proportionnelle de Taxawu Sénégal dont Khalifa Sall a été la tête de liste aux dernières législatives.
En l’occurrence, il s’agit de Malick Guèye, responsable des jeunes du Grand Parti, qui devrait être installé dans les prochains jours, dit-on. En réalité, d’après nos interlocuteurs, la radiation aurait pu être prononcée plus tôt, mais pour éviter de donner l’impression de s’acharner contre un adversaire mal en point, le pouvoir a tenu à laisser le maire de Dakar épuiser tous les recours possibles.
Pour la petite histoire, Khalifa Sall a été poursuivi pour « escroquerie sur les deniers publics », dans l’affaire de la Caisse d’avance de la Ville de Dakar. Condamné en première instance à une peine de cinq ans assortie d’une amende de 5 millions, il verra sa peine maintenue en appel. Pire, la Cour d’appel de Dakar l’a condamné à payer solidairement la somme de 1,8 milliard de francs CFA avec trois autres co-accusés (Fatou Traoré, Mbaye Touré, et Yaya Bodian). Ses avocats s’étaient pourvus en cassation, mais la Cour suprême a anéanti leur espoir en rejetant le pourvoi. Les conseils de l’ancien édile de Dakar s’agrippent désormais à un rabat d’arrêt pour espérer tirer leur client des griffes de la justice et surtout lui permettre de prendre part à la présidentielle de février prochain dont il est candidat. Entre temps, le Conseil Constitutionnel a invalidé sa candidature, donnant ainsi du fil à retordre à ses partisans, convaincus que le procès de leur leader est une machination de l’Exécutif pour écarter un adversaire politique devenu coriace. Toujours est-il que, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le Grand Parti de Malick Gackou se renforce ainsi à l’Assemblée nationale avec l’installation dans les prochains jours de son responsable des jeunes, Malick Guèye.
( Amadou BA )