ME MADICKE NIANG LORS DE LA PRESENTATION DE SON PROJET DE SOCIETE: «Jamais dans l’histoire politique du Sénégal, la démocratie et les libertés n’ont été aussi menacées»
Le candidat de la coalition «Madické 2019» n’a pas attendu de passer le filtre du parrainage pour présenter son projet de société dénommé «Jamm ak Kheweul» (Paix et abondance). L’offre politique de Me Madické Niang est axée sur 15 points élaborés à la suite de son périple à l’intérieur du pays.Très critique contre le régime, il indique que dans ce projet politique, les libertés individuelles et collectives occupent une place importante.
Particulièrement d’attaque, Me Madické Niang s’est offusqué avec la dernière énergie les sérieuses menaces qui pèsent sur la démocratie et les libertés, avec l’instrumentalisation de la Justice. Il estime que ces principes n’ont jamais été aussi menacés dans l’histoire politique du Sénégal. Mais il ne désespère pas. Puisque dans son projet de société, il compte restaurer l’Etat respectueux des libertés individuelles et collectives. Ce qui passe par des réformes considérables du secteur de la justice au terme desquelles, indique-t-il, le président de la République ne présidera plus le Conseil supérieur de la magistrature. Et le ministère de la Justice ne sera plus géré par une personnalité politique, mais plutôt par une personnalité neutre.
Dans le domaine de la décentralisation, il prévoit de remplacer les gouverneurs de région par des ministres régionaux qui vont, également, prendre part aux conseils des ministres. Et il reviendra aux préfets d’assurer désormais le travail des gouverneurs. Me Madické Niang compte également se départir de la vision consistant à développer le pays à travers les centres urbains. Au contraire, il entend promouvoir le développement des terroirs afin de fixer la population locale. Pour ce faire, il va mettre en place un fonds destiné aux collectivités locales qui recevront un financement de 500 millions à un milliards FCFA destiné aux femmes pour des activités créatrices de revenus. Pour réunir ce pactole, le candidat «Madické 2019» ne cherche pas loin puisqu’il va supprimer certaines institutions budgétivores comme le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), ainsi que la Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT) etc. «Plus tard, ce fonds pourra bénéficier des ressources tirées de l’exploitation du pétrole et du gaz», souligne l’ancien ministre des Affaires Etrangères.
En dehors de son projet de société «Jamm ak Kheweul», Me Madické Niang annonce des mesures urgentes qu’il entend appliquer dès son accession au pouvoir. Il s’agit entre autres de la révision des contrats pétroliers et gaziers, des solutions à la crise de l’éducation pour que les élèves chassés des universités privées puissent poursuivre leur apprentissage. Ainsi, faudra-t-il encourager les filières scientifiques et généraliser les bourses.
Sur le plan économique, il a promis d’éponger la dette intérieure et d’engager son «futur gouvernement» au respect des engagements pris. Évoquant par ailleurs le parrainage, Me Madické Niang est revenu sur ce filtre qu’il compte supprimer dès son accession au pouvoir. «Car, le parrainage tue la démocratie. Très en verve, il s’est également s’inscrit en faux contre l’hypothèse selon laquelle Benno Bokk Yaakar lui a filé des parrainages pour compléter ses signatures. «Je suis un homme loyal qui ne saurait jamais accepter des parrainages d’autres coalitions. Accepter ces parrainages, c’est « trahir » le peuple sénégalais. S’il a pu atteindre le nombre de parrains requis, c’est parce que sa candidature est portée par une grande coalition avec 14 candidats qui ont renoncé à leur candidature. C’est ce qui lui a permis de collecter 420.000 signatures. En dépit de ces signatures, sa candidature est encore recalée pour un gap 6237 signatures. Un déficit que sa coalition compte régulariser dès aujourd’hui devant le conseil constitutionnel. Néanmoins, il a promis de sursoir à sa candidature si celle du fils de Karim Wade est validée.
( Moussa CISS )