MEURTRE DE ABDOU KARIM MBOUP: Cheikh Séne et Abdou Essou condamnés à la perpétuité

Cheikh Séne et Abdou Essou ont été reconnus coupables par la Chambre criminelle du Tribunal grande instance de Mbour pour les chefs d’accusation« d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage d’arme entrainant mort d’homme ». Ils ont été condamnés aux trvaux forcés à perpétuité et à une amende de 50 millions de francs CFA.

 Les deux acolytes avaient, dans la nuit du 21 au 28 décembre 2018, mortellement poignardé Abdou Karim Mboup avant de le dessaisir de ses chaussures, sa ceinture, sa tablette et son téléphone portable. La main du représentant du parquet  de la République n’a pas tremblé face à l’acte odieux qui a été commis par Cheikh Séne et Abdou Essou. Il a requis à leur encontre  une condamnation aux travaux forcés  à perpétuité. Comme de véritables gangsters, les deux hommes qui sont des récidivistes avaient  agressé à mort dans la nuit du 27 au 28 décembre 2015 un homme.

Poursuivis pour les crimes d’ « d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage d’arme entrainant mort d’homme », ils risquent de passer le restant de leurs jours derrière les barreaux. L’affaire remonte à  la nuit du 27 au 28 décembre 2015. Ce jour-là, Cheikh Séne et Abdou Essou étaient partis assister à des Thiant (chant religieux). En pleine cérémonie, les deux amis se sont concertés pour changer de plan. Ainsi, ils ont décidé d’aller au niveau de la place publique de Mbour. En route, Cheikh Sène achète un couteau  pour s’attaquer aux passants qui s’aventureraient sur les lieux à une heure aussi tardive.

 Ivres comme des Polonais, les deux hommes patientaient tranquillement en guettant une proie. Malheureusement, Abdou Karim Mboup qui était à la recherche de quelque chose à mettre sous la dent est arrivé au mauvais moment.

Devant la barre, le père de la victime est largement revenu sur les faits. Selon Malick Mboup, son fils avait demandé à sa mère s’il y avait quelque chose à grignoter, mais la dame lui répond par la négative. Ainsi le jeune homme qui avait faim sort de la maison pour aller chercher de quoi manger. Mais, puisqu’il faisait nuit, il a cherché partout, mais n’a rien trouvé.

Sur chemin du retour, il sera interpellé par les deux malfaiteurs qui sont des récidivistes avec un lourd passé pénal. Au cours de la bagarre Abdou Karim Mboup a été grièvement blessé. Il  a finalement succombé à ses blessures avant même d’être évacué à l’hôpital.

Devant la barre, Cheikh Tidiane Séne de son vrai nom à l’état civil a tenté de nier les faits, mais en vain. Sachant que l’étau se resserre de plus en plus au tour de lui, il a changé de fusil d’épaule et a reconnu les faits.

 Revenant en détail sur le crime, il a soutenu que Abdou Essou et lui avaient bu de l’alcool. Alors qu’ils guettaient tranquillement en passant  lui voler quelque chose. Ils ont aperçu un jeune homme qui manipulait une tablette. Ainsi, de concert, ils décident de se répartir les tâches avant de passer à l’acte.

C’est Abdou Essou, le plus jeune âgé de 24 ans au moment des faits qui interpelle le passant. Et puis une dispute éclate entre eux. Alors que les deux protagonistes se battaient, Cheikh Sène, le plus âgé (34 ans) surgit par derrière et donne un violent coup de couteau à Abdou Karim Mboup. Il tombe par terre,  mais tente tout de même à se débattre. Comme une fauve, Cheikh Sène lui assène plusieurs coups de couteaux. La victime crie de toutes ses forces, mais personne ne vient pour le secourir. Les deux malfaiteurs, lui volent ses chaussures, sa ceinture, sa tablette, son téléphone portable et sa ceinture avant de s’évader en laissant leur victime baigner dans une marre de sang. Malheureusement, pour ses bourreaux, ils ont été reconnus par un gamin qui était non loin de là.

Quelques minutes plus tard, la nouvelle se répand dans le quartier où habite la victime et où a été commis le crime. Les amis et les parents partent à la recherche des malfaiteurs. Trouvés à côté de l’école 2, ils seront reconnus, mais le cousin de la victime, Ousmane Faye, évitant un second drame par la foule en furie  fait appel à la police. Les deux hommes vont être arrêtés et déférés au parquet de la République.

( André BAKHOUM )