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DYSFONCTIONNEMENTS DU REGIME ET DE L’ADMINISTRATION FISCALE, …Macky Sall appelle à des réformes accrues

Malgré l’euphorie, le chef de l’Etat a reconnu les limites objectives du système sénégalais qu’il promet de corriger. Parmi ces limites, chape de plomb qui ralentit l’envol du pays, le Président Macky Sall cite entre autres la faiblesse du système éducatif, les lenteurs et autres lourdeurs administratives et les dysfonctionnements de l’administration fiscale.  Aussi promet-il d’y remédier dans la deuxième phase du Plan Sénégal Emergent (Pse).  

 

Peu avant l’ouverture des travaux, s’appuyant sur le rapport de l’Ocde, le chef de l’Etat a relevé trois contraintes majeures au développement du Sénégal. «Premièrement, il y a les faiblesses du système éducatif qui entravent la capacité du Sénégal à soutenir l’économie avec une main d’œuvre qualifiée, canalisant ainsi la compétitivité des entreprises, la productivité des travailleurs et le bien-être des citoyens. Deuxièmement, il y a les dysfonctionnements du régime et de l’administration fiscale dans sa capacité à concilier la mobilisation des ressources nécessaires au financement des réformes et l’incitation au développement de l’activité économique. Troisièmement enfin, il s’agit de la faible efficacité de l’Etat à impulser suffisamment le changement. »

 Toujours selon le Président Macky Sall, le rapport révèle également que l’administration centrale est solide et compétente, mais que son fonctionnement est relativement lent. «Ce qui freine l’avancée des réformes, la délivrance des documents officiels pour les entreprises et la fourniture de diverses prestations», a-t-il indiqué. Macky Sall a soutenu ensuite que ce diagnostic correspond aux réalités sénégalaises et qu’il faut le reconnaitre. «Ce rapport recoupe les observations que j’ai faites souvent à mes services», a-t-il ajouté. Poursuivant, il souligne que le constat établi sur la faiblesse du système éducatif explique, par exemple, la nouvelle orientation que son gouvernement veut imprimer à l’école sénégalaise par le renforcement du quantum honoraire des filières scientifiques, et le programme d’apprentissage aux métiers. D’ailleurs parmi les urgences principales de la phase 2 du PSE, affirme-t-il, figure la poursuite de la réforme du système éducatif, de l’administration générale et de l’administration fiscale. Macky Sall est convaincu que l’école publique, l’administration publique et l’impôt sont des révélateurs de l’état d’une société. Selon lui, la fraude, l’évasion et l’optimisation fiscales peuvent engendrer une spoliation, une récrimination et même une agitation sociale. C’est pourquoi, il appelle tout le monde, pays développés, pays en développement et institutions internationales, à travailler de concert de sorte que toute personne physique et morale «assujettie à l’impôt le paye et s’en acquitte là où la richesse est créée. Cela est particulièrement valable pour les industries extractives», a-t-il souligné. En procédant au lancement de la deuxième phase du PSE, il soutient qu’il garde à l’esprit la nécessité de poursuivre la politique de stabilité macroéconomique, la maitrise de la dette, de l’inflation et du déficit budgétaire du Sénégal. «En outre, nous devons sans cesse travailler à l’amélioration continue de l’environnement des affaires pour stimuler l’investissement privé», dit-il.

Macky Sall : « Il nous faut plus une administration de développement qu’une administration de commandement »

Mais le Président a la ferme conviction qu’il nous faut plus une administration de développement qu’une administration de commandement. Mieux, il exige une accélération des reformes : «Il faudra accélérer les réformes. Monsieur le ministre des Finances, les réformes, j’y tiens, j’y tiens particulièrement», insiste-t-il.

Pour la phase 2 du PSE, il affirme que le secteur privé sera au cœur des réalisations futures. «Bien entendu, l’Etat poursuivra sa mission de développement dans l’inclusion sociale et l’équité territoriale. Mais l’appel à l’investissement sera l’une des priorités essentielles», déclare-t-il. Pour ce faire, il souligne que le Sénégal va engager les réformes nécessaires pour une croissance plus forte et plus inclusive avec un taux de croissance moyen de 9% sur la période 2019 2023. Aussi, Macky Sall affirme qu’il y aura une plus grande mobilisation des ressources intérieures et une amélioration de la dépense publique, un développement plus accru du capital humain et du dividende numérique, le renforcement de la gouvernance et la réforme de l’administration publique, l’amélioration continue de l’environnent des affaires. «Parmi nos objectifs à l’horizon 2023, nous visons l’autosuffisance alimentaire dans les principales céréales, notamment le riz, le mil, le maïs, mais aussi en horticulture. Nous visons la scolarisation universelle, l’accès universel à l’électricité, la baisse significative de la mortalité maternelle et infantile avec un taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié de 85%, une couverture vaccinale de  de 100%t, l’élimination du paludisme et un taux d’accès à l’eau potable à 100% en milieu rural», a-t-il conclu.

( Seydina B. DIALLO et Amadou BA, envoyès spéciaux à Paris )