APRES UN AN DE LUTTE CONTRE LA CYBERCRIMINALITE: L’unité spéciale de cyber sécurité arrête 125 personnes
L’unité spéciale de cyber sécurité de la police judiciaire a enregistré, au bout d’un an de fonctionnement, plus de 1000 plaintes. Ainsi, 125 personnes ont été arrêtées et déférées pour divers délits liés à la cybercriminalité. Ce bilan a été rendu public par le commissaire Pape guèye à l’occasion de la visite des locaux de cette division par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye et le ministre français des Affaires Etrangères, Jean- Yves le Drian.
Devant les menaces liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic), le Sénégal s’est doté depuis un an d’une unité spéciale de cyber sécurité pour répondre aux exigences de la lutte contre la criminalité informatique sous toutes ces formes. Ceci grâce à la coopération française. C’est ainsi que le ministre français des Affaires Etrangères Jean-Yves le Drian et le ministre de l’Intérieur du Sénégal Aly Ngouille Ndiaye ont effectué hier une visite dans les locaux de cette unité spéciale qui est la 4e division de la police judiciaire.
Selon le ministre Aly Ngouille Ndiaye, le terrorisme est aujourd’hui technologique et les terroristes sont capables, dit-il, de détourner distance le système informatique des infrastructures d’intérêt vital, sans compter le crime qui se finance par des monnaies virtuelles. «Une telle situation justifie un des objectifs majeurs de cette unité qui est la lutte contre la radicalisation et le terrorisme conformément au plan stratégique dessiné par les services du ministère de l’Intérieur. Internet étant un vecteur non négligeable», affirme le premier flic du pays pour qui, il est important d’expliquer la mission préventive de cette unité auprès du grand public.
Revenant, pour sa part, sur le bilan à mi-parcours de l’unité, le commissaire Pape Guèye soutient que 1029 plaintes pour diverses infractions ont été enregistrées. A cet effet, 125 personnes ont été déférées au parquet. La division a reçu 109 demandes d’assistance et analysé 240 supports composés entre autres d’ordinateurs, de clés USB et de téléphones portables. Ce tableau est complété par le ministre de l’Intérieur qui
juge le bilan particulièrement satisfaisant. A l’en croire, l’unité s’est distinguée dans la traque d’affaires liées à la pornogra- phie infantile et à la cyber violence. Pour ces infractions, cinq mineurs et un adulte ont été dé- férés devant le parquet pour avoir diffusé via un site pornographique l’agression physique d’une jeune étudiante mineure. En plus de cela, 22 personnes ont été arrêtées et déférées pour intrusion dans des sys- tèmes informatiques, ainsi que six autres malfaiteurs qui ont réussi à s’introduire dans des systèmes bancaires. De l’avis du premier flic du pays, d’autres cas d’escroquerie via internet suivie de séquestration ont été démantelés. Il s’agit de deux in- dividus de différentes nationali- tés qui se sont fait grugés de plusieurs millions d’euros via internet, trompés par l’agissement de plusieurs individus. Il n’a pas omis les cas de propagandes de manière subversive de nature à troubler l’ordre public.
En dehors de ces actions concrètes menées sur le terrain, Aly Ngouille Ndiaye révèle éga- lement que cette unité spéciale mène d’importantes activités de
surveillance des contenus sur internet, notamment des réseaux sociaux et des renseignements notamment sur tout agissement susceptibles d’intéresser l’autorité ou de menacer la sécurité et la stabilité nationale. A travers son laboratoire informatique et ses outils de collecte de preuves numériques et ses services comme la veille technologique et la cyber patrouille, l’unité de cyber sécurité apporte une assistance technique aux autres services d’enquêtes et aux autorités ju- diciaires.
Conscient par ailleurs que la menace va perdurer, le minis- tère de l’Intérieur a annoncé un certain nombre de mesures. Il s’agit entre autres de la mise en service d’une plateforme dédiée au public et de la mise en ligne d’un site de prévention, du renorcement de capacité des acteurs en matière de lutte contre la cybercriminalité, de moderniser le matériel, de création du laboratoire d’investigation et l’extension des locaux de ladite unité. Cette extension a déjà été engagée avec l’octroi d’espaces par le ministre de l’Intérieur. Sans compter la fidélisation du personnel pour devenir des spécialistes aguerris en investigation numérique. Cependant, le projet le projet le plus innovant reste la création d’une école nationale de cyber sécurité à vocation régionale. De son côté, le ministre français de la Coopération fait état d’une «grande fragilité au numérique et aux risques de menaces cyber au Sénégal et en Afrique». Pour lui, il est urgent de combattre ces menaces en Afrique. «L’ensemble des menaces cyber (radicalisation, piraterie, escro- querie via le net) sont encore plus urgentes ici en Afrique qu’en Europe», lance-t-il.
( Moussa CISS et Toutinfo.net )