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INFORMATIONS SUR LE PEROLE ET LE GAZ: Sophie Gladima Siby s’en prend à la société civile

Les membres de la société civile s’intéressent de près à la gestion des ressources issues du pétrole et du gaz et ne ratent aucune occasion pour le montrer. Ce qui irrite les autorités étatiques, à l’image du ministre des Mines et de la Géologie. D’autant qu’hier, lors du panel sur la transparence dans le secteur pétrolier et gazier, Sophie Gladima Siby s’en est virulemment prise aux acteurs de la société civile, les accusant de faire dans la désinformation. révoltés par cette sortie, le président de l’ITIE Mankeur Ndiaye et le représentant d’Oxfam Elimane Kane ont pris la défense de la société civile qui, selon eux, constitue un élément important dans la gestion des ressources pétrolières et gazières.
Lors du Panel sur la transparence dans le secteur pétrolier et gazier, le ministre des Mines et de la Géologie n’a pas raté les membres de la société civile. Sophie Gladima Siby a tiré à boulets rouges sur les acteurs de cette dernière, les accusant d’induire les populations en erreur. «La société civile ne fait que désinformer les citoyens, parce qu’elle n’a pas la technicité requise pour parler des questions liées au pétrole et au gaz. Les gens parlent de choses qu’ils ne maitrisent pas. Il faut essayer d’en savoir plus sur le pétrole et le gaz au lieu de donner de fausses informations», a asséné Mme Siby avant de quitter la salle. Douche froide pour les nombreux participants du panel.
Parvenant difficilement à camoufler sa déception, le responsable de la Bonne gouvernance de l’Ong Oxfam au Sénégal, Elimane Kane, a jugé regrettables ces propos, surtout qu’ils viennent d’une autorité gouvernementale à peine arrivée dans le secteur. Si ce secteur a vraiment évolué au Sénégal, martèle M.Kane, c’est grâce à une société civile assez forte qui, depuis une dizaine d’années, s’est évertuée à comprendre les industries extractives et à préparer les populations à la base à mieux s’intéresser à la question. Parmi les actions à l’actif de la société civile, il cite la mise en place d’un code minier. «La mise en place de code a été rendue possible grâce à une bonne contribution de la société civile qui a été bien formée par ses partenaires pour mieux comprendre les enjeux, mais aussi le cadre juridictionnel ainsi que les risques de perdition des revenus qui existent dans le secteur», souligne le représentant d’Oxfam. Et un acteur de la société civile de renchérir : «La société civile sénégalaise, qui est au courant de tout ce qui se passe, est souvent même en avant garde par rapport à la progression de nos États dans ce secteur». Sur le pétrole, Elimane Kane accuse le gouvernement de privilégier la loi de l’omerta. «Le gouvernement rechigne à ouvrir
les discussions», dit-il.
MANKEUR NDIAYE : «LA SOCIETE CIVILE JOUE SON RÔLE»
En dépit de l’attitude du gouvernement, souligne le sieur Kane, la société civile a pris les devants en produisant, en guise de contribution, un document avec 28 points qui ont été étudiés avec l’appui d’experts. «Nous avons présenté à l’État ce travail pour lui indiquer les réformes à faire aussi bien sur le code pétrolier que sur les lois en préparation sur le contenu local, la gestion des revenus tirés du secteur. Avec tout ceci, on ne peut pas dire que c’est la société civile qui crée une dés- information», lance un panéliste membre de cette société civile. Ce dernier invite les autorités à s’assumer et à réaliser «que de nos jours, on ne peut pas gouverner des ressources qui appartiennent au peuple et le faire en dehors de toutes concertations avec ce peuple».
A la tête du Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives du Sénégal (ITIE), Mankeur Ndiaye soutient que sa structure n’a aucun problème avec la société civile. «Je ne peux pas dire que la société civile désinforme. Elle joue son rôle de société civile et nous jouons notre rôle en tant que gouvernement. L’essentiel, c’est qu’on puisse travailler ensemble parce qu’au sein de l’ITIE, il y a un protocole qui est très important et que tous les États membres ont signé», déclare l’ancien ministre des Affaires Étrangères. Et à l’en croire, les acteurs les plus connus de la société civile travaillent avec lui au sein du Comité national.

( Amadou THIAM et Toutinfo.net )